INTRODUCTION GENERALE
La contraception désigne l'utilisation
d'agents, de dispositifs, de méthodes ou de
procédures pour diminuer la probabilité de
conception, ou l'éviter (OMS, 2013). Elle offre de nombreux avantages
aux femmes et à leur famille. Elle favorise l'espacement des naissances,
ce qui donne une période de repos à la mère avant une
éventuelle prochaine grossesse, et préserve sa santé ainsi
que celle de son enfant. Par ailleurs, elle permet d'éviter les
grossesses non désirées, diminuant ainsi non seulement le nombre
d'orphelins et de bébés infectés par le VIH (OMS, 2013),
mais aussi les avortements à risque.
L'Afrique subsaharienne est caractérisée par des
taux élevés de grossesses non désirées (OMS, 2012).
D'après le rapport sur la situation de la santé maternelle de
l'Union Africaine en 2013, on y compte près de 62 % des
décès maternels dus aux avortements dans le monde. Les taux de
prévalence contraceptive dans la majorité des pays africains sont
inférieurs à 50 %, et près de 29 000 femmes meurent chaque
année suite à des avortements non médicalisés (UA,
2013).
Le Cameroun pour sa part, est l'un des pays d'Afrique ayant
une faible prévalence contraceptive. Selon les résultats de
l'Enquête Démographique et de Santé (EDS)
réalisée en 2011, seulement 23,7 % des femmes en union
âgées entre 15 et 49 ans utilisent une méthode
contraceptive, et l'indice synthétique de fécondité est de
5,1 enfants par femme. Parmi les méthodes modernes les plus couramment
utilisées, on note dans l'ordre décroissant le préservatif
masculin (7,6 %), les injectables (3,0 %) et la pilule (1,9 %). Les autres
méthodes modernes ne sont utilisées que dans moins de 1 % des cas
(EDS, 2011). Pour ce qui est de la prévalence contraceptive des
méthodes traditionnelles, elle enregistre une baisse, passant de 13 % en
2004 à 9 % en 2011 (EDS, 2011). Parallèlement, le Cameroun fait
face à la recrudescence des cas d'avortement, des grossesses
précoces ou non désirées, et l'épidémie de
VIH/SIDA reste généralisée ; ceci malgré les
différentes stratégies mises en oeuvre pour inverser la
tendance.
Ces observations soulignent l'urgence de solutions novatrices
permettant de répondre au double besoin des femmes : prévenir le
VIH et freiner les grossesses non désirées. Une étape
essentielle dans l'exploration des dites solutions est la compréhension
des déterminants actuels du recours aux méthodes de contraception
dans des contextes d'épidémie
généralisée.
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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich Stéphane,
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème
année
La présente étude se propose donc d'apporter des
éléments de réponse aux questions suivantes :
· Quel est le profil des femmes utilisant une
méthode contraceptive en postpartum?
· Quels sont les déterminants du recours à la
contraception six mois après l'accouchement?
L'objectif principal de ce travail est d'étudier le
recours à la contraception six mois après l'accouchement.
Cet objectif se décline en deux objectifs
spécifiques qui sont les suivants :
· Caractériser les femmes utilisant une
méthode contraceptive en postpartum ;
· Déterminer les facteurs qui influencent le
recours à la contraception six mois après l'accouchement.
Une première réflexion à propos des
questions ci-dessus, ainsi que les leçons tirées de la
littérature, nous ont conduits à émettre des
Hypothèses de Recherche (HR) qui seront confirmées ou
infirmées à l'issue de cette étude. Ainsi, nous avons :
HR1 : Les femmes séropositives sont plus enclines
à recourir aux méthodes contraceptives, relativement aux femmes
séronégatives.
HR2 : La période de la grossesse où les femmes
reçoivent les conseils sur la planification familiale (délai
d'intervention) est un facteur déterminant dans le choix
contraceptif.
HR3 : Plus le niveau d'instruction est élevé,
plus les femmes sont favorables à l'utilisation des méthodes
contraceptives.
L'importance d'une telle étude se retrouve à
plusieurs niveaux :
· Au niveau de la connaissance générale,
en fournissant des informations qui permettront de comprendre comment
s'effectue le recours à la contraception durant la période
postnatale ;
· Au niveau de la recherche appliquée, en
mesurant directement l'effet des niveaux de certains facteurs (variables
explicatives) sur la pratique contraceptive ;
· Au niveau de la Santé Publique, car les
résultats de ce travail permettront aux différents organismes de
santé et notamment au Centre Pasteur du Cameroun, de mieux orienter
leurs programmes de sensibilisation sur la pratique contraceptive en direction
des femmes en âge de procréer.
La population sur laquelle porte cette étude est un
échantillon de femmes recrutées et suivies dans le cadre du
projet Prenahtest conduit entre 2009 et 2011. La méthodologie d'analyse
employée pour atteindre nos objectifs se subdivise en deux grandes
parties :
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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich Stéphane,
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème
année
? L'analyse descriptive : elle consiste tout
d'abord en une analyse univariée visant à décrire les
variables d'étude une à une. Une analyse bivariée
permettra ensuite d'étudier d'une part le lien entre le recours à
la contraception, et les caractéristiques de la femme, et d'autre part,
le lien entre le recours à la contraception et les
caractéristiques du partenaire et du couple. Par ailleurs, du fait de la
nature de nos variables, nous utiliserons l'Analyse des Correspondances
Multiples et la classification, pour caractériser les femmes utilisant
une méthode contraceptive. Cette première partie de l'analyse
nous permettra d'atteindre notre premier objectif spécifique.
? L'analyse explicative : la
régression polytomique sera utilisée pour déterminer les
facteurs explicatifs du recours à la contraception en postpartum. Elle
permettra ainsi d'atteindre le deuxième objectif spécifique.
Ce travail est organisé en deux grandes parties :
? La première partie constitue le
cadre théorique de notre étude. Elle est divisée en deux
chapitres: le premier est consacré au cadre conceptuel de
l'étude. Le second permet tout d'abord d'aborder les leçons de la
littérature et tablera par la suite sur l'approche méthodologique
que nous avons adoptée.
? La deuxième partie constitue le
cadre pratique de notre étude. Elle est aussi divisée en deux
chapitres : le premier sera consacré à la caractérisation
des femmes dans le postpartum et à leurs comportements vis-à-vis
de la contraception. Le second met en lumière les facteurs qui
déterminent le recours à la contraception et les choix
contraceptifs, suivi d'une discussion qui débouchera sur les
perspectives de notre travail.
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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
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