4.2. Discussion des résultats
La discussion des résultats sera structurée autour
des points suivants : ? Les principaux facteurs
associés à la pratique contraceptive ; ? Les
limites de l'étude.
4.2.1. Des facteurs associés au recours à la
contraception
Dans notre étude, nous avons observé que le
recours à la contraception en postpartum était associé au
statut VIH positif (P-valeur = 0,021, modèle 1). Ce résultat est
similaire à celui décrit par AKINRINOLA et al., au Nigéria
en 2014. Par contre BROU et collaborateurs ont trouvé en 2009 à
Abidjan que le statut VIH de la femme n'influençait pas
significativement le recours à la contraception. Le résultat
obtenu dans notre contexte, s'expliquerait par le fait que la majorité
des femmes séropositives (73,33 %) avaient repris les rapports sexuels
très tôt, et souhaitaient se prémunir d'une grossesse
précoce. Par ailleurs, environ 9 femmes sur 10 avaient partagé
les résultats de leur test du VIH avec les partenaires, et la
majorité des partenaires adoptait une attitude positive au cours des
conversations sur l'utilisation des méthodes contraceptives.
Les femmes d'un niveau d'étude supérieur avaient
plus de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne,
relativement aux femmes sans niveau/primaire. Ce résultat est similaire
à celui trouvé par AURORA et SILVANA en 2001 au Maroc, et par
NGUEYAP en 2000 en Afrique subsaharienne. Dans notre contexte, ceci s'explique
par l'acquisition des nouvelles connaissances (notamment en matière de
contraception) chez les femmes de niveau d'instruction supérieur.
En ce qui concerne la religion, les femmes musulmanes
utilisaient beaucoup plus les méthodes traditionnelles. Ceci pourrait
être dû au fait que la plupart des femmes musulmanes avait au
plus
79
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
un niveau d'instruction primaire, et n'avait pas assez
d'informations sur les méthodes contraceptives modernes.
Nous avons également observé que les femmes
célibataires utilisaient beaucoup moins les méthodes
contraceptives modernes relativement aux autres femmes. Ceci s'explique dans
notre contexte par le fait qu'elles étaient les plus jeunes, et avaient
moins d'enfants, relativement aux femmes mariées ou en union.
4.2.2. Des limites de l'étude
En dépit du fait que cette étude apporte des
informations sur les facteurs susceptibles d'influencer le recours à la
contraception et les choix contraceptifs, chez les femmes sortant d'une
grossesse, nous souhaitons souligner certaines faiblesses à prendre en
compte lors de l'exploitation de ces résultats.
La première limite de cette étude concerne
l'exhaustivité des variables susceptibles d'influencer le recours
à la contraception en postpartum immédiat, en contexte VIH. Il
s'agit notamment de variables comme le mode d'accouchement (qui peut être
par césarienne ou non), la pratique de l'avortement dans l'entourage de
la femme, le nombre et le type de partenaires sexuels. La présence de
ces variables aurait permis d'étudier divers interactions et produit des
informations supplémentaires à prendre en compte dans la
compréhension du recours à la contraception en contexte VIH.
Elles ont été écartées de l'étude en raison
du taux élevé de valeurs manquantes pour certaines.
Une autre limite de ce travail est la méthode
d'imputation choisie pour les données manquantes de la variable «
revenu ». Nous avons utilisé d'une part les variables niveau
d'instruction de la femme et niveau d'instruction du partenaire pour former des
strates ; et à l'intérieur de chaque strate, nous affections aux
observations manquantes, le revenu moyen correspondant. Cette méthode
nous est apparue pertinente sur le plan épidémiologique, mais n'a
pas fait l'objet d'une validation.
Enfin, la taille de l'échantillon utilisé pour
le deuxième modèle a pu avoir un impact sur l'estimation des
coefficients, et de ce fait sur la robustesse des résultats. En effet,
en restreignant l'échantillon de départ aux femmes utilisant une
méthode contraceptive, la taille de l'échantillon d'étude
s'est trouvée diminuée de plus d'un tiers (40,2 %).
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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich Stéphane,
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème
année
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