CONCLUSION GENERALE
Il était question dans ce travail d'étudier le
recours à la contraception, six mois après l'accouchement chez
les femmes qui connaissaient leur statut sérologique. Pour cela nous
avons utilisé les données d'un échantillon de femmes
recrutées et suivies dans le cadre du projet Prenahtest conduit entre
2009 et 2011 au Cameroun. Les analyses descriptives nous ont permis de
décrire la population sur laquelle portait l'étude et de
caractériser les femmes qui utilisaient une méthode
contraceptive. Par la suite nous avons ressorti les facteurs qui
influençaient le recours à la contraception et les choix
contraceptifs par le biais d'un modèle séquentiel. Nos
décisions ont été prises au seuil de 5 %.
Les principaux résultats auxquels nous avons abouti sont
les suivants :
A six mois postpartum, un peu plus de quatre femmes sur dix
(40,2 %) n'utilisaient aucune méthode contraceptive durant la
période postnatale. Les femmes qui utilisaient au moins une
méthode contraceptive représentaient 59,8 % de la population
totale; soient 36,5 % pour une méthode moderne et 23,3 % pour une
méthode traditionnelle. Par ailleurs, la prévalence du VIH dans
la population générale était de 12,5 % et les femmes
séropositives étaient pour la plupart, âgées de 20
à 30 ans (53,3 %), et avaient un niveau d'étude secondaire (64,4
%). Les femmes incluses dans le projet ont été randomisées
en deux grands groupes d'intervention : 49,3 % des femmes avait reçu le
conseil post-test classique, et le reste (50,7 %) a reçu le conseil
post-test orienté vers le couple. Elles recevaient ces interventions
soit au premier trimestre (43,5 %), soit au deuxième trimestre de la
grossesse (56,5 %).
En général, les femmes qui utilisaient une
méthode contraceptive vivaient sous le même toit que leurs
partenaires, avaient entre deux et quatre enfants, trouvaient que leur conjoint
était impliqué dans le déroulement de la grossesse
précédente. De plus, ce dernier était favorable à
l'utilisation des méthodes contraceptives.
Le choix de la méthode contraceptive passait par un
choix préliminaire qui concernait le fait d'utiliser ou de ne pas
utiliser une méthode contraceptive ; par la suite, les femmes qui
décidaient de recourir à la contraception pendant la
période postnatale, opéraient un second choix entre les
méthodes modernes et les méthodes traditionnelles.
81
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich Stéphane,
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème
année
Les femmes qui avaient reçu le conseil post-test
classique au deuxième trimestre de la grossesse avaient 7 fois plus de
chance d'utiliser une méthode contraceptive que les femmes ayant
reçu la même intervention au premier trimestre (OR=7,777 ; IC
à 95 % : 2,216-27,294).
En ce qui concerne le statut sérologique, les femmes
séropositives avaient 5 fois plus de chance de recourir à la
contraception, relativement aux femmes séronégatives (OR=0,184 ;
IC à 95 % : 0,043-0,772). En outre, les femmes
séronégatives avaient 111,1 fois moins de chance d'utiliser les
méthodes modernes par rapport aux femmes séropositives (OR=0,009
; IC à 95 % : 0,0000,175).
Les femmes des niveaux d'instruction supérieur et
secondaire avaient respectivement environ 24,5 (OR=24,546 ; IC à 95 %:
1,882-320,011) et 12,4 fois plus de chance (OR=12,434 ; IC à 95 %:
1,427-108,384) d'utiliser une méthode contraceptive moderne,
relativement aux femmes du primaire ou sans niveau.
Les femmes qui trouvaient que leurs partenaires
n'étaient pas assez voir pas du tout impliqués dans le
déroulement de la précédente grossesse avaient 5,7 fois
moins de chance d'utiliser les méthodes contraceptives que les autres de
femmes (OR=0,174 ; IC à 95 % : 0,032-0,945).
Au sortir de cette étude et au vu de nos résultats,
nous recommandons :
· Au Centre Pasteur du Cameroun
De continuer cette étude en augmentant la taille de
l'échantillon et en prenant en compte les variables comme « le mode
d'accouchement », « le type d'allaitement » et la «
pratique de l'avortement » dans l'entourage de la femme, qui pourront sans
doute permettre de mieux expliquer le phénomène
étudié.
· A la communauté scientifique nationale et aux
acteurs de la santé publique
De prendre en compte les possibles similarités entre
les femmes utilisant une méthode contraceptive moderne et celles
utilisant une méthode traditionnelle, dans la mise en place des
interventions relatives au recours à la contraception. Ceci permettra
d'économiser les ressources, que ce soit en termes de temps ou
d'argent.
· Au ministère de la santé publique
- De promouvoir la sensibilisation des populations afin de les
amener à comprendre l'importance de l'utilisation des méthodes
contraceptives pour l'amélioration de la santé sexuelle et
reproductive.
82
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich Stéphane,
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème
année
83
- D'élaborer un document qui définit la
politique de planification familiale. Certes, il existe des services en charge
de la planification familiale au Cameroun, mais il n'existe pas un document
officiel qui définit clairement la politique de planification
familiale.
|