4.1.4.4. Interprétation des résultats du
modèle final
En fin de compte, dix (10) variables se sont
avérées déterminantes au seuil de 5 %, pour expliquer le
recours à la contraception pendant la période postnatale. Il
s'agit précisément et dans l'ordre décroissant de
significativité : de la reprise ou non des rapports sexuels, du
délai d'intervention, contact avec les médias, l'attitude du
partenaire pendant la conversation sur les méthodes contraceptives, le
statut matrimonial, le statut sérologique, la parité, le domaine
d'activité de la femme, le niveau d'implication du partenaire dans le
déroulement de la grossesse et la durée de la relation. Le
tableau 13 présente les rapports de côte estimés ; les
effets marginaux sont présentés dans le tableau 32 (Annexe H).
On note que les femmes qui n'utilisaient aucun média au
moins une fois par semaine avaient 43,4 fois moins de chance d'utiliser une
méthode contraceptive que les femmes qui utilisaient au moins un
média (OR=0,023 ; IC à 95 % : 0,001-0,304). Toutes choses
égales par ailleurs, la probabilité d'utiliser une méthode
contraceptive augmenterait en moyenne de 0,39 si les femmes qui n'utilisaient
aucun média au moins une fois par semaine décidaient d'en
utiliser au moins un.
65
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
Tableau 13 : Résultats du modèle
retenu pour le premier niveau de choix
Variables
|
Odds ratio (OR)
|
IC à 95 %
|
P-value
|
Rep_RS
|
|
|
|
Oui
|
1
|
|
|
Non
|
0,003
|
0,000 - 0,004
|
0,000**
|
Del_RS (en jours)
|
|
|
|
<=60
|
1
|
|
|
]60 - 90]
|
1,236
|
0,441 - 3,464
|
0,687
|
]90 - 120]
|
0,771
|
0,245 - 2,424
|
0,657
|
> 120
|
1,207
|
0,388 - 3,753
|
0,744
|
Attit_MC3
|
|
|
|
Positive
|
1
|
|
|
Négative/Pas
|
0,135
|
0,020 - 0,876
|
0,036*
|
NC
|
0,265
|
0,105 -0,669
|
0,005**
|
Cons2
|
|
|
|
Oui
|
1
|
|
|
Non
|
0,268
|
0,067 - 1,073
|
0,063
|
Désir_enfant
|
|
|
|
Les deux
|
1
|
|
|
Un seul
|
0,600
|
0,220 - 1,637
|
0,319
|
Non
|
1,267
|
0,304 - 5,270
|
0,744
|
GR_IMP2
|
|
|
|
Impliqué
|
1
|
|
|
Pas/Faiblement Impliqué
|
0,174
|
0,032 - 0,945
|
0,043*
|
StatMat
|
|
|
|
Célibataire
|
1
|
|
|
Union libre
|
1,598
|
0,389 - 6,563
|
0,515
|
Mariée
|
0,888
|
0,197 - 3,999
|
0,877
|
Autre
|
0,125
|
0,024 - 0,640
|
0,013*
|
Vi_part
|
|
|
|
Oui
|
1
|
|
|
Non
|
1,474
|
0,398 - 5,456
|
0,561
|
Stat_Serologique
|
|
|
|
Séropositive
|
1
|
|
|
Séronégative
|
0,184
|
0,043 - 0,772
|
0,021*
|
CAF3
|
|
|
|
[15 - 20]
|
1
|
|
|
]20 - 30]
|
4,246
|
0,853 - 21,119
|
0,077
|
Plus de 30 ans
|
1,944
|
0,043 - 0,772
|
0,496
|
Parité1
|
|
|
|
[0 - 1]
|
1
|
|
|
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich Stéphane,
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème
année
66
[2 - 4]
|
3,809
|
1,198 - 12,103
|
0,023*
|
5 et plus
|
2,941
|
0,470 - 18,387
|
0,249
|
Domaine_part
|
|
|
|
Sans emploi
|
1
|
|
|
Primaire
|
1,752
|
0,150 - 20,381
|
0,654
|
Secondaire
|
1,039
|
0,181 - 5,942
|
0,965
|
Tertiaire
|
1,848
|
0,398 - 8,566
|
0,432
|
Domaine_activite
|
|
|
|
Sans emploi
|
1
|
|
|
Secondaire
|
0,359
|
0,086 - 1,505
|
0,162
|
Tertiaire
|
0,328
|
0,125 - 0,857
|
0,023*
|
Dur_rel
|
|
|
|
Moins d'un an
|
1
|
|
|
1 à 5 ans
|
0,115
|
0,013 - 0,956
|
0,045*
|
Plus de 5 ans
|
0,108
|
0,011 - 1,055
|
0,056
|
Contact_média
|
|
|
|
Oui
|
1
|
|
|
Non
|
0,023
|
0,001 - 0,304
|
0,004**
|
Délai_interv
|
|
|
|
CC 1er Trim
|
1
|
|
|
CC 2e Trim
|
7,777
|
2,216 - 27,294
|
0,001**
|
COC 1er Trim
|
3,441
|
0,934 - 12,671
|
0,063
|
COC 2e Trim
|
0,979
|
0,3340 - 2,815
|
0,969
|
NIF
|
|
|
|
Sans niveau/Primaire
|
1
|
|
|
Secondaire
|
0,374
|
0,076 - 1,832
|
0,225
|
Supérieur
|
0,845
|
0,123 - 5,780
|
0,864
|
Religion_f1
|
|
|
|
Catholicisme
|
1
|
|
|
Christianisme (Autre)
|
0,478
|
0,200 - 1,141
|
0,097
|
Islam
|
0,750
|
0,079 - 7,108
|
0,803
|
Autre
|
16,250
|
0,014 - 18131,97
|
0,436
|
LnRev
|
0,723
|
0,337 - 1,552
|
0,407
|
Constante
|
9261,107
|
1,488 -5.76e+07
|
0,040*
|
Pseudo R2
|
0,6035
|
LV
|
-94,403047
|
TBC
|
87,32 %
|
Source : Données du CPC (Sorties du
logiciel Stata) * Significatif au seuil 5 %
** Significatif au seuil 1 %
(L'odds ratio prend la valeur 1 pour les modalités de
référence).
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
67
L'attitude du partenaire au cours des conversations sur les
méthodes contraceptives avait également un effet notable sur le
recours à la contraception. Les femmes dont les partenaires adoptaient
une attitude positive au cours desdites conversations avaient respectivement 7
et 3 fois plus de chance d'utiliser les méthodes contraceptives que
celles dont les partenaires avaient une attitude négative ou passive
(OR=0,135 ; IC à 95 % : 0,020-0,876), et celles qui n'avaient pas eu des
discussions sur le sujet avec leurs partenaires (OR=0,265 ; IC à 95 % :
0,105-0,669). Les discussions sur les méthodes contraceptives
augmenteraient la probabilité d'en utiliser de 0,11.
Les femmes qui n'avaient pas repris les rapports sexuels
avaient 333,3 fois moins de chance d'utiliser les méthodes
contraceptives, relativement aux autres femmes (OR=0,003 ; IC à 95 % :
0,000-0,004). Toutes choses égales par ailleurs, la probabilité
d'utiliser une méthode contraceptive augmentait en moyenne de 0,77
lorsque les femmes recommençaient à avoir des rapports sexuels
avec leurs conjoints.
Les femmes ayant reçu le conseil post-test classique au
deuxième trimestre de la grossesse avaient 7 fois plus de chance
d'utiliser une méthode contraceptive que les femmes ayant reçu la
même intervention au premier trimestre (OR=7,777 ; IC à 95 % :
2,216-27,294). Théoriquement, si une femme qui avait reçu le
conseil post-test classique au premier trimestre recevait la même
intervention au second trimestre de sa grossesse, la probabilité
d'utilisation des méthodes
contraceptives aurait augmenté de 0,15.
|
|
|
|
|
|
Figure 19 : Evolution de la probabilité
d'utilisation des
|
Figure 20
|
:
|
Evolution
|
de
|
la
|
probabilité
|
méthodes contraceptives selon la reprise ou non des
|
d'utilisation
|
des
|
méthodes
|
contraceptives en
|
rapports sexuels
|
fonction du délai d'intervention
|
|
|
|
|
Source : Données du CPC
|
|
|
|
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
|
68
|
|
|
|
|
|
Les femmes divorcées, séparées, veuves
(et autres) étaient les moins susceptibles d'utiliser les
méthodes contraceptives ; elles avaient en effet 8 fois moins de chance
de recourir à la contraception, relativement aux célibataires
(OR=0,125 ; IC à 95 % : 0,024-0,640).
En ce qui concerne le statut sérologique, les femmes
séropositives avaient 5 fois plus de chance de recourir à la
contraception, relativement aux femmes séronégatives (OR=0,184 ;
IC à 95 % : 0,043-0,772). Comme le montre la figure 22 ci-dessous, la
probabilité d'utiliser une méthode contraceptive aurait
augmenté de 0,1 pour une femme nouvellement infectée, toutes
choses égales par ailleurs.
Figure 21 : Evolution de la
probabilité d'utilisation des méthodes contraceptives selon le
statut matrimonial
|
Figure 22 : Evolution de la
probabilité d'utilisation des méthodes contraceptives selon le
statut sérologique
|
Source : Données du CPC
De façon générale, les femmes ayant entre
deux et quatre enfants avaient 3,8 fois plus de chance de recourir à la
contraception après l'accouchement, par rapport aux femmes qui avaient
au plus un enfant étaient plus susceptibles d'utiliser les
méthodes contraceptives, relativement à celles qui avaient au
plus un enfant (OR=3,809 ; IC à 95 % : 1,198-12,103).
Les femmes qui trouvaient que leurs partenaires
n'étaient pas assez voir pas du tout impliqués dans le
déroulement de la précédente grossesse avaient 5,7 fois
moins de chance d'utiliser les méthodes contraceptives que les autres de
femmes (OR=0,174 ; IC à 95 % : 0,032-0,945).
69
Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
Un autre facteur ayant eu un effet significatif sur le recours
aux méthodes contraceptives est la durée de la relation. Les
femmes qui avaient déjà vécu entre un et cinq ans avec
leurs partenaires avaient 8,6 fois plus de chance de recourir à la
contraception après l'accouchement que celles qui étaient en
début de relation (moins d'un an), (OR=0,115 ; IC à 95 % :
0,013-0,956). Théoriquement, si une femme passait plus d'un an avec son
conjoint, la probabilité d'utiliser les méthodes contraceptives
diminuait en moyenne de 0,12 comme le montre la figure 24 ci-dessous.
Figure 23 : Evolution de la
probabilité d'utilisation des méthodes contraceptives selon le
niveau d'implication du partenaire dans la grossesse
Figure 24 : Evolution de la
probabilité d'utilisation des méthodes contraceptives selon la
durée de la relation
Source : Données du CPC
Ayant ainsi présenter les facteurs susceptible
d'influencer la décision des femmes sur l'utilisation ou non des
méthodes contraceptives pendant la période postnatale, il importe
de montrer comment s'effectuait le choix entre « méthode moderne
» et « méthode traditionnelle », chez les femmes qui
utilisaient une méthode contraceptive.
|
|