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Déterminants du recours à  la contraception en postpartum.

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par Ulrich Stéphane MPELI MPELI
ISSEA - Ingénieur dà¢â‚¬â„¢Application de la Statistique 2015
  

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2.2. Etudes empiriques relatives au recours à la contraception

Nombreuses sont les études qui ont mis en lumière les motivations du recours à la contraception par l'entremise des outils statistiques.

BROU et al., (2009) ont étudié les pratiques contraceptives et l'incidence des grossesses chez des femmes après un dépistage VIH à Abidjan, Côte d'Ivoire. Leur objectif principal était de

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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème année

mesurer selon le statut VIn, la pratique contraceptive et l'incidence des grossesses chez des femmes suivies après une grossesse au cours de laquelle elles avaient été dépistées pour le VIH. Les données utilisées provenaient du projet Ditrame Plus Abidjan. Les résultats auxquels ils ont abouti sont les suivants : Au cours des différentes visites de suivi postpartum, les proportions de femmes ayant recours à la contraception sont restées supérieures à 50 %, tant chez les femmes infectées par le VIn que chez les femmes non infectées. La probabilité d'utilisation d'une méthode médicale était liée à l'âge ; les femmes de plus de 29 ans adoptant une contraception plus tardivement que celles de moins de 20 ans. Par contre, ni le statut VIH de la femme, ni le partage du résultat de son test VIn avec son partenaire n'influençaient significativement la mise en place d'une contraception médicale. En revanche, le mode d'alimentation infantile à la naissance ainsi que le désir d'avoir d'autres enfants influençaient significativement l'adoption d'une méthode contraceptive ; les femmes qui pratiquaient une alimentation de remplacement avaient à peu près 2 fois plus de chance de recourir à la contraception. Par ailleurs, la pratique contraceptive était moins élevée chez les femmes qui désiraient encore avoir des enfants et plus élevée chez les femmes qui vivaient sous le même toit que leur partenaire.

Abondant dans le même sens, ODUTOLA et al., suite à leur étude : « Grossesse et utilisation de la contraception chez les femmes participant à un essai de prévention du VIH en Tanzanie » réalisée en 2012, trouvaient que le recours à la contraception par une femme est associé à son âge, son statut matrimonial, son occupation, la parité, le nombre et le type de partenaires sexuels.

Le travail enrichissant de MOHAMMED A. et al. (2014), a permis d'étudier les déterminants de l'utilisation de la contraception moderne chez les femmes mariées en Ethiopie. Leur analyse bidimensionnelle montre que l'utilisation des méthodes contraceptives est associée au niveau d'éducation des conjoints, le désir d'avoir d'autres enfants, le nombre d'enfants vivants, la discussion avec les agents de vulgarisation de la santé, les discussions entre conjoints, et l'approbation de l'utilisation de la contraception par le mari (P15 <0,01). Par ailleurs, pour évaluer l'effet net de ces variables sur l'utilisation de la contraception, les auteurs ont utilisés un modèle de régression logistique multiple. Ainsi donc comme principaux résultats, les femmes qui ne désiraient plus avoir d'enfants et celles qui en désiraient après deux ans étaient respectivement 9,27 et 5,71 fois plus susceptibles d'utiliser la contraception moderne que celles

15 P valeur des tests d'indépendance.

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qui désiraient un autre enfant dans les deux ans. L'étude montre également que l'utilisation des contraceptifs modernes augmentait avec le nombre de discussions entre conjoints et le revenu mensuel de la famille.

Plusieurs autres études se sont penchées sur la question des déterminants du recours à la contraception. Les méthodes d'analyse les plus souvent utilisées sont la régression logistique et l'Analyse des Correspondances Multiples (ACM). Aussi les variables les plus utilisées sont : le niveau d'instruction, la discussion avec le conjoint, la religion et le statut sérologique de la femme.

? Le niveau d'instruction

C'est l'une des variables qui influencerait le plus la pratique contraceptive. Il pourrait permettre aux conjoints de raisonner différemment et de cerner l'importance de la contraception.

Les femmes scolarisées ont environ 1,28 fois plus de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne que d'autres (AURORA et SILVANA, 2001). Par ailleurs le niveau d'instruction de la femme élargit son champ de connaissances singulièrement sur l'ensemble des méthodes de contraception : plus le niveau d'instruction est bas, plus le comportement contraceptif de la femme est affecté négativement (KOUADIO et KOUAME, 2003).

BECQUET, trouve par contre en 2007 que le niveau d'instruction n'a aucune influence sur la pratique contraceptive. Ce dernier justifie ce résultat par le choix de la catégorisation de la variable en deux modalités (soit la mère a déjà été à l'école, soit non).

? La discussion avec le conjoint

La discussion entre conjoints peut conditionner le recours à la contraception. L'accord du conjoint sur l'utilisation des méthodes contraceptives augmenterait la probabilité de recours. Les femmes qui ont des causeries régulières sur la planification familiale avec leur conjoint ont 3 fois plus de chance d'utiliser des méthodes contraceptives (AKOTO et KAMDEM, 2001). Ce résultat est identique à celui trouvé par AURORA et SILVANA, la même année.

Par ailleurs, une attitude favorable du conjoint multiplie par 1,6 les chances d'un couple d'utiliser une contraception moderne (CHOMTEU, 2010).

? La religion

Les obédiences religieuses de certains couples les obligent parfois des conduites à tenir. La religion peut donc être un facteur discriminant en ce qui concerne la pratique contraceptive.

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Les résultats de l'étude de KOUADIO et KOUAME (2003) ont montré que les femmes musulmanes n'avaient pas recours à la contraception. Aussi, malgré l'évolution des mentalités, CHOMTEU (2010) a montré que les femmes chrétiennes et autres non chrétiennes (animistes) avaient respectivement 2 et 5 fois plus de chances d'utiliser des méthodes contraceptives que les femmes musulmanes.

? Le statut sérologique

En ce qui concerne le statut sérologique de la femme, des études ont montré qu'il a une influence sur les pratiques contraceptives. Les femmes séropositives auraient tendance à faire des choix contraceptifs différents des femmes séronégatives.

En effet, LALLEMANT et al., (2006), ont montré que les femmes séropositives qui avaient déjà, soit un enfant né vivant, soit un enfant vivant au moment de l'étude, sont le plus souvent stérilisées. Aussi, les femmes séropositives étaient plus susceptibles d'utiliser les méthodes contraceptives que les femmes séronégatives (AKINRINOLA, et al., 2014).

En tout état de cause, le statut sérologique, le type d'intervention reçu, les caractéristiques sociodémographiques, les variables d'ordre économique et culturel, le contact avec les médias, ainsi que les caractéristiques du partenaire et du couple pourraient être des groupes de variables clés dont les combinaisons rendent le plus compte de la pratique contraceptive en postpartum et en contexte VIH.

Figure 2 : Schéma récapitulatif des variables appropriées pour l'étude

Type d'intervention
et statut sérologique

Variables d'ordre

économique et culturel

 

Caractéristiques du
couple

Contraception en
postpartum

Contact avec les
médias

Caractéristiques du
partenaire

Caractéristiques

sociodémographiques

 

Source : Auteur.

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Le dictionnaire des variables retenues pour cette étude et concernant les grands thèmes du graphique ci-dessus est présenté en annexe (Tableau 18).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille