Conclusion de Chapitre
Malgré les efforts déployés pour
réussir Moukawalati au niveau de la région Fès-Boulemane,
les résultats obtenus jusqu'à présent demeurent loin des
aspirations exprimées au moment de lancement du programme. C'est le cas
pratiquement pour les autres régions à quelques
différences près. Ceci renforce l'idée selon laquelle nul
projet ne peut réussir en l'absence d'une gouvernance efficace et une
implication sans équivoque.
Chapitre 3 : Ecueils du programme
Moukawalati et le plan de relance mis en oeuvre
Introduction Du Chapitre
Après les résultats, décevant pour le
moins qu'on puisse dire et après détection des freins à la
réalisation du programme et à l'aboutissement aux objectifs et
établissement d'un diagnostic, le ministère de L'EFP s'est
donné la rude tâche de concevoir un plan de relance qui sera mis
en oeuvre.
SECTION I : Les écueils et les failles du
programme Moukawalati
Certes les objectifs fixés au démarrage du
programme étaient très ambitieux et volontaristes, du fait, que
le gouvernement a mis en place un programme dont il voulait faire
bénéficier un maximum de jeunes diplômés, eu
égard des mesures incitatives mises en place.
I.1
Les résultats globaux très limités
Entre 2007 et 2011, le programme a permis la création
de quelque 2 050entreprises, soit une moyenne de 410
entreprises par an. Ce qui représente un taux de réalisation de
6,8% par rapport à l'objectif initial qui était de 30 000
entreprises entre 2007 et 2010. On peut donc affirmer que ce programme a
largement échoué sur ce plan.
Il faut remarquer à ce niveau, que le nombre
d'entreprises crées n'a cessé de régresser d'une
année à l'autre en passant de 612 en 2007 à
430 en 2009 et à seulement 232 en 2011. Ce qui est
difficile à expliquer dans la mesure où le rythme de
création devrait normalement s'accroître au fil des
années.
Il faut dire que le financement bancaire du programme s'est
quasiment arrêté depuis la fin de 2010.
Parallèlement, le nombre d'entreprises crées
ayant bénéficié d'un financement bancaire n'a
été que de 918 projets entre 2007 et 2011. Ce qui ne
représente que 44,8% de l'ensemble des entreprises créées
dans le cadre de ce programme. Or, Moukawalati est venu justement pour
faciliter le financement bancaire des MPE qui sont créées par les
jeunes diplômés chômeurs.
Sur ce plan également, il faut noter que les projets
bancarisés ont connu une baisse continue et importante d'une
année à l'autre en se limitant à 122 en 2011 contre 241 en
2007. Ce qui ne fait que confirmer les critiques et les griefs formulés
par les jeunes promoteurs envers les banques dont la méfiance ne fait
que s'accroître vis-à-vis des jeunes entrepreneurs avec
l'avancement du programme dans le temps.
L'expérience du «crédit jeunes
promoteurs» est toujours présente à l'esprit. La
même tendance est exactement observée quant au volume total des
crédits octroyés par les banques qui ont enregistré une
chute très importante entre 2007 et 2011 en s'établissant
à quelque 1 254 millions de DH en 2007 contre 312 millions de DH en
2011.
Globalement, le montant des crédits bancaires
accordés aux jeunes promoteurs dans le cadre du programme Moukawalati
n'a même pas atteint 4 millions de dirhams, soit une moyenne annuelle de
790 millions de DH.
Concernant le volet emploi, le programme Moukawalati a permis
la création d'un peu plus de 6180emplois directs entre
2007 et 2011, soit une moyenne annuelle de 1236emplois. Ce qui
représente trois emplois pour chaque entreprise créée. Il
faut rappeler que lors de son lancement, le programme Moukawalati visait la
création de 30 000 MPE en trois ans qui doivent
générer 90 000 emplois. Le nombre d'emplois
créés ne représente ainsi que 6,7% des objectifs initiaux
du programme dans ce domaine.
Cinq années après, force est de constater
que les résultats obtenus sont très faibles et largement en
deçà des objectifs fixés au départ. L'échec
du programme est tout à fait consommé dès les
premières années de sa mise en oeuvre. En effet, l'approche qui a
été adoptée et qui consiste à susciter voire
à «vouloir créer artificiellement» un esprit
d'entreprise chez les jeunes qui sont souvent au chômage ainsi que la
volonté des pouvoirs publics de s'appuyer sur un système bancaire
oligopolistique très concentré et fortement mercantile est
complètement dépassée et tout à fait inefficace.
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