1. 2. 2. Deuxième génération
Les travaux correspondant à cette
génération sont plus
nombreux.
A la fin des années 1990, les expériences des
premières études montraient une évidence :
? d'une part les impacts des institutions de microfinance
devaient être recherchés du côté des populations ;
? d'autre part l'aspect social méritait plus de
considération. La question de l'impact social dirigeait ces
études.
SCHREINER en 2002 donne un cadre d'analyse des effets des
institutions de microfinance basé sur cette philosophie et
essentiellement orienté vers les clients. Il y définit six
aspects permettant de mesurer l'impact socio-économique d'un programme
:
· le niveau de richesse des membres clients ;
· le coût (à la charge des clients) ;
· la portée sociale (l'importance sociale du
bénéfice d'un membre) ;
· la taille de la clientèle ;
· la durée de la mission ;
· l'éventail de services offerts.
Les aspects économiques et sociaux sont ainsi pris en
compte dans cette analyse.
Cependant l'auteur démontre que les résultats
d'une telle évaluation dépendent de l'approche choisie. Ce choix
impliquait un arbitrage entre performance sociale et performance
économique.
Si l'on estimait que la performance sociale primait sur
l'efficacité économique, on adoptait l'approche dite de "la
pauvreté" qui considère que l'impact social d'une IMF est plus
accentué lorsqu'elle sert un nombre limité de clients parmi les
plus pauvres, dans une durée limitée et seulement avec le
crédit.
De l'autre côté, on trouvait les partisans de
l'approche de "la soutenabilité", accordant le plus d'importance
à la performance économique des IMF, et avançant
l'idée qu'il vaut mieux aider les moins pauvres en masse pendant
longtemps, avec différents services (notamment l'épargne).
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La différence entre les deux approches se situe
également dans les sources de financement des activités des IMF.
Pour la première, la portée sociale d'une institution justifiait
sa dépendance aux subventions durant toute la durée de son
existence.
Alors que les partisans de la soutenabilité
financière estiment qu'une institution performante doit être
capable de dégager assez de profits pour couvrir ses coûts
opérationnels, par conséquent les subventions ne sont
nécessaires qu'au début de ses activités.
Les IMF se sont sensibilisées davantage aux mesures
d'impacts à cette époque, notamment pour attirer les nouveaux
investisseurs socialement responsables, plus intéressés par les
effets sociaux qu'économiques.
C'est aussi à cette époque qu'on voit
apparaître les premières sociétés de notation des
IMF sur critères sociaux comme PLANET Rating.
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