CHAPITRE PREMIER FONDEMENTS THEORIQUES DU FINACEMENT
DES PITITES ET MOYENNES ENTREPRISES
Dans ce chapitre, il s'agit d'étudier les fondements
théoriques du financement de petites et moyennes entreprises qui sont le
plus souvent destinés aux professionnels et aux théoriciens de ce
secteur.
I. 1. LE FINANCEMENT CLASSIQUE DES PME
Au cours des vingt dernières années, on note une
absence du financement des PME par le secteur bancaire classique. Les banques
de développement sont venues par la suite pour les aider
financièrement. La principale source de financement des PME reste le
crédit bancaire classique.
Notre analyse s'articulera autour de l'approche classique du
financement des PME avant de montrer les méthodes classiques d'analyse
et d'évaluation de l'impact des institutions de microfinance pour
terminer avec le positionnement des institutions de microfinance pour
l'économie nationale.
1.1 Approche classique du financement
Les PME constituent l'armature de toutes les économies
et sont une source indispensable de croissance économique, de dynamisme
et de réflexibilité aussi bien dans les pays
industrialisés avancés que dans les économies
émergentes et en développement.
Elles constituent la forme dominante d'organisation de
l'entreprise, et représentent entre 95% et 99%, selon le pays, de la
population des entreprises. Elles garantissent entre 60 et 70% de la
création nette d'emplois dans les pays. Les PME jouent un rôle
particulièrement important dans la mise sur le marché des
techniques ou des produits innovants8.
En effet, la principale source de financement des PME est
généralement le crédit bancaire classique, bien que
certaines analyses tendent à démontrer que le financement
bancaire est plus difficile à obtenir pour certaines PME et que les
banques hésitent à prêter plus de 70% à 80% du
montant de l'investissemenT.
8 ARMENDARIZ B., MORDUCH J., la microfinance dans
l'économie, éd. PRESS, 2007, p.48.
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L'approche la plus classique du financement des
investissements des PME rurales ou urbaines, a été de fournir des
lignes de crédit et/ou des fonds de garantie aux banques pour financer
l'investissement des PME.
Or, la pratique a montré que les banques sont prudentes
pour aborder la question du financement des PME. Dans le cas où elles
accordent ce type de prêt, le coût unitaire élevé du
traitement des dossiers et le faible taux de recouvrement qu'elles obtiennent
justifient à leurs yeux le peu d'intérêt qu'elles portent
à ce secteur.
1.2 Méthodes Classiques d'Analyse et d'Evaluation de
l'Impact Des Institutions de Microfinance
Comment mesure-t-on les impacts des institutions de micro
finance, dans un contexte socio-économique marqué par beaucoup
d'autres facteurs ? La réponse à cette question implique
l'identification des effets exclusivement produits par des institutions de
microfinance sur les populations bénéficiaires.
Si des institutions de microfinance se limitaient au
microcrédit3, il aurait suffi de mesurer cet effet pour
prouver l'impact des institutions de microfinance. De plus il faudrait que
l'activité financée soit parfaitement identifiée, et que
le crédit n'ait qu'un effet économique sur la vie de
l'emprunteur.
Alors qu'en réalité, la micro finance affecte la
vie sociale et économique des membres à travers d'autres aspects,
tels que l'éducation, la santé, les loisirs, etc.9
Trois générations sont identifiables dans les
études consacrées à l'estimation des effets de la
microfinance, chacune orientée méthodologiquement par les
questions pertinentes de l'époque. Ces générations sont
:
9 Op.cit. p48.
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1. 2. 1. Première génération
Il s'agit des premières études apparues vers le
milieu des années 1990, alors que la pérennité des IMF
était au coeur du débat.
Avec l'échec de nombreux programmes et
l'évidence de la dépendance accrue des plus performants aux
subventions, il s'agissait de comprendre les problèmes de fonctionnement
des IMF à travers leur performance économique.
Les financements étant de plus en plus difficiles
à trouver, seules les institutions les plus performantes
bénéficiaient des subventions et des rares fonds privés
destinés à cet effet. Les études étaient
principalement menées par des organismes comme l'USAID ou encore la
Banque Mondiale, et non par les IMF elles-mêmes10.
L'accent était mis sur la capacité des
institutions à fonctionner de façon à couvrir leurs
coûts opérationnels et financiers, tout en permettant à
leurs clients de bénéficier économiquement des services
offerts. Ces études s'intéressaient plus au fonctionnement des
IMF, qu'aux impacts sur les clients, qui n'étaient
appréhendés que sous un aspect purement économique.
L'effet revenu était alors le seul effet
considéré, l'étude de Coleman citée par ARMENDARIZ
et MORDUCH 2007 en est un bon exemple. A cette époque, les rendements
économiques prenaient effectivement le pas sur les aspects sociaux du
mouvement.
10 Agence des États-Unis pour le
développement international (United States AGENCY for International
DEVELOPMENT).
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