Efficacité des unités de production du gombo dans la commune de Kèrou, département de l'Atacora, Bénin.( Télécharger le fichier original )par Abdel Haqq IBOURAIMA SAFIRI Université dà¢â‚¬â„¢Abomey-calavi, Bénin - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Appliquées 2016 |
2.1.5.4. Déterminants d'efficacitéLa mesure de l'efficacité permet d'identifier les gains potentiels de profit dans le secteur étudié. L'inefficacité résultante peut être expliquée par certains facteurs tels que la taille de l'exploitation, l'âge et l'éducation du chef de l'exploitation, etc., plutôt que par l'irrationalité des producteurs. D'un point de vue politique, il est intéressant de rechercher les sources de l'inefficacité et d'identifier les déterminants. Les pouvoirs publics peuvent agir sur les déterminants ainsi identifiés pour améliorer l'efficacité globale du secteur. Selon Rouggor et al. (1998), repris par Nkunzimana (2005), Ekou (2006) et Savi (2009), deux grands types de facteurs influençant l'efficacité technico-économique sont distingués à savoir les facteurs internes à l'unité de production qui regroupent les aspects liés aux apparences personnelles de prise de décision et au processus de prise de décision lui- même et les facteurs externes qui concernent l'environnement extérieur à l'unité de production. 15 Ces facteurs influencent l'efficacité des unités de productions suivant cinq dimensions. il s'agit de : ? l'environnement institutionnel : les institutions d'appui à la production comme l'encadrement, la recherche, la micro finance, l'accès au foncier et les organisations de producteurs ; ? l'environnement social : il tient compte des relations entre les membres de la famille et autres agriculteurs ; ? l'environnement physique : il s'agira des facteurs relevant des conditions édaphiques et climatiques du substrat et la technologie de production ; ? l'environnement économique : les marchés des facteurs de production et du produit, les circuits de commercialisation, etc ; ? l'environnement politique qui prend en compte la dimension politique. La plupart des études récentes d'analyse des facteurs d'efficacité ont utilisé l'approche en deux étapes. Ainsi, Binam et al. (2004) dans leur analyse sur les facteurs affectant l'efficacité technique des petits producteurs dans une région agricole du Cameroun, ont dans un premier temps u déterminé la frontière de production à l'aide du modèle, ?? ?????? = ??0 + ? ???? ???????? + ???? - ???? (9) ?? afin d'isoler le facteur d'inefficacité du producteur que représente le terme d'erreur ????, terme présentant une distribution normale tronquée (IN(u, ?u)I) à zéro avec une moyenne ???? et une variance ????2. Ce dernier sera, pour une seconde étape, la variable explicative du modèle, les zmi étant les variables représentant les caractéristiques socioéconomiques de l'exploitation supposées expliquer les écarts par rapport à la frontière de production donnée par le premier modèle. Kareem et al. (2008) ont procédé par cette même approche pour l'analyse des déterminants de l'efficacité des systèmes de pisciculture au Nigéria. La même approche a été suivie par Ahmed et al. (2008) et Savi(2009) dans leur analyse des contraintes de la production du coton au Soudan, à la différence que ces auteurs ont sérié les facteurs. Dans la première étape, des déterminants liés à la gestion de la culture au champ ont été inclus dans le modèle de détermination de la frontière de production, soit la relation suivante : Ln yi = â0 + âm Dmxim + ?âj ln xij + íi - ui (10) 16 les Dmxim regroupant les variables binaires telles que la date de semis, l'irrigation, le type de main-d'oeuvre, le contrôle des adventices et la récolte. Les autres variables, notamment celles relatives aux caractéristiques socio-économiques et institutionnelles, ont été régressées dans la seconde étape à l'aide du modèle suivant : ui = ä0 + ?i ämZmi (11) avec les Zmi représentant les caractéristiques socioéconomiques de l'exploitation supposées expliquer les écarts par rapport à la frontière de production donnée par modèle. Il ressort de cette revue de littérature que la méthode la plus utilisée pour expliquer les inefficacités procède en deux étapes : d'abord les inefficacités sont estimées à partir d'une frontière paramétrique ou non paramétrique, puis une régression des scores d'efficacités est effectuée sur les variables déterminantes. Cette approche d'explication des inefficacités en deux étapes sera appliquée à l'étude des déterminants dans le cadre de ce travail. En général, cela suppose que les variables expliquant l'inefficacité sont celles que l'exploitant ne contrôle pas dans le processus de production. Cette hypothèse est introduite pour éviter le biais inclus dans la première étape, selon lequel le niveau d'efficacité est indépendant de ces variables alors que dans la deuxième étape ils sont considérés comme dépendants. L'avantage de cette méthode est qu'en cas d'erreur de spécification dans la deuxième étape, le biais affecte uniquement les coefficients estimés des déterminants et non les coefficients de la frontière. Cette méthode peut être utilisée pour l'approche non paramétrique comme pour celle paramétrique. La régression, effectuée lors de la deuxième étape, peut suivre la méthode des MCO ou un modèle Tobit pour tenir compte du caractère tronqué (entre 0 et 1) de la variable dépendante (efficacité). |
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