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Efficacité des unités de production du gombo dans la commune de Kèrou, département de l'Atacora, Bénin.

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par Abdel Haqq IBOURAIMA SAFIRI
Université dà¢â‚¬â„¢Abomey-calavi, Bénin - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Appliquées 2016
  

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4.1.2.- Importance et place du gombo dans le système de production agricole de la commune de Kèrou

Le maraîchage dans la commune de Kèrou est une activité à statut particulier pour les autorités locales. Ces derniers ont fait de leur champ de bataille l'autonomisation des femmes de la

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commune de Kèrou avec la promotion des activités génératrices de revenus. Le maraîchage a été l'activité principale retenue pour promouvoir ces femmes. Déjà, l'activité de maraîchage encore appelée « jardinage » était considérée dans la commune comme une « activité de femme ». Nous avions pu le constater dans les villages enquêtés avec la forte proportion de femme dans l'effectif des maraichers. En effet, les résultats sont cohérents par rapport au niveau de production. Nous affirmions ci-dessus que l'arrondissement de Kèrou-centre est le plus gros producteur de gombo de la commune et c'est dans cette commune que nous notons 57% des producteurs de gombo et c'est à Firou que nous avons noté la plus faible proportion de producteurs de gombo (37%), lequel arrondissement est le plus petit producteur de gombo dans la commune de Kèrou.

En effet, quand il a s'agit de voir le nombre de femmes productrices de gombo dans les différents villages de la commune de Kèrou, nous avons pu confirmer cette imagination populaire qui stipule que l'activité de maraîchage en générale est « une activité pour les femmes ». On observe ainsi pour la commune de Kèrou, plus de 73% des femmes productrices de gombo. Une analyse approfondie a permis de comprendre que cette proportion est due à l'effort considérable des autorités locales et des partenaires au développement qui ont depuis plus d'une décennie fait la promotion du maraîchage dans la commune de Kèrou. Nous avons pu remarquer l'effort de sensibilisation et de règlementation de la mairie de Kèrou qui a fait comprendre à la population que les bas-fonds appartiennent à la communauté et les femmes exploitantes de ces bas-fonds ont automatiquement, sur demande, un acte d'exploitation délivré par la mairie et qui sécurise ainsi le foncier. Et comme l'a affirmé Pietch (2013), la sécurisation du foncier dans la commune de Kèrou augmentera de façon significative le rendement des produits maraîchers. Pour cet auteur, l'une des grandes problématiques de l'activité de maraîchage est de pouvoir faire comprendre à la population que les bas-fonds (zone privilégiée de production maraîchère à Kèrou) est dans la catégorie des terres continentales et que le droit coutumier devrait laisser place au droit moderne, qui attribue la propriété de cette zone à la communauté. C'est ce que la mairie de Kèrou, avec l'appui de certains partenaires comme le kfw de la Coopération Allemande au Bénin a réussi à faire durant ces dernières années. L'autre effort a été de mettre, en plus de l'animateur installé dans les communes de l'Atacora par la coopération Belge, un animateur, spécialiste du maraîchage et proche des femmes productrices des produits maraîchers pour l'organisation et l'accompagnement de la production maraîchère. Ces deux efforts ont été le déclic du développement à Kèrou, d'une activité qui se fait encore désirée dans les autres communes de l'Atacora.

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La présente recherche nous a aussi permis d'estimer par rapport à la part du revenu, l'importance du gombo pour les producteurs/productrices de la commune de Kèrou. Nous nous rendons compte que la production du gombo procure environ 51% du revenu des producteurs/productrices de la commune. Cela note l'importance de cette spéculation qui se fait aujourd'hui dans la commune trois fois par an à savoir trois (03) mois de culture et un (01) mois pour la récolte. Cette part du revenu du gombo dans le revenu annuel des producteurs de gombo varient sensiblement dans les arrondissements de Kèrou-centre et de Kaoubagou.

Notons aussi que le pourcentage élevé de la proportion du revenu annuel provenant du gombo (51,27% en moyenne) va de pair avec les résultats obtenus par Savi (2009) dans la vallée du Mono en ce qui concerne la production du crincrin (49% en moyenne). Par contre Adégbola et al.,(2003) a trouvé des chiffres largement inférieurs. Ceci s'explique par le choix de la population enquêtée qui est homogène en matière de spéculation produite dans le cas de Savi (2009) (Production du crincrin) et dans la présente recherche (production du gombo). Quant à Adégbola et al., (2003), son étude s'intéressait aux exploitations maraîchères à Grand Popo dans leur entièreté.

Les mêmes constats ont été faits au niveau de la proportion des terres alloués au gombo. Malgré que les méthodologies de collecte de données ne sont pas toujours identiques (mesures parcellaires pour Savi (2009) ; estimation dans la présente recherche dans le cas de Adégbola et al., (2009)), la proportion des terres allouées aux spéculations principales vont de paires. Elles sont entre 40% à 60% des terres disponibles pour l'individu.

Tableau 6: Quelques paramètres de l'importance de la production de gombo dans les unités de production agricole de la commune de Kèrou

Variables

Commune de Kèrou

Ensemble
de la

commune

Arrondissement de
Kèrou-Centre

Arrondissement de Kaoubagou

Arrondissement
de Firou

Proportion du revenu annuel provenant du gombo (%)

63,55

42,12

46,03

51,27

(2,01)

(1,34)

(0,71)

(1,77)

Proportion des terres allouées au gombo (%)

48,94

48,78

56,82

59,26

(1,26)

(2)

(1,75)

(2,23)

(..) : Ecarts-types

Source : Réalisé à partir des données de l'enquête 2014-2015, Ibouraima S.A.H. (2015)

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Le gombo occupe une place importante parmi les produits maraîchers dans la commune de Kèrou. La production du gombo était de 26 tonnes pour la campagne 2014-2015 (SECPA, 2015). Dans la commune de Kèrou, le gombo est produit essentiellement dans les bas-fonds. Cependant, dans certains villages de la commune comme Fètèkou, Kèrou-wirou, la production de gombo se fait dans la cuvette de la plupart des retenues d'eau réalisées dans les années 80 par les partenaires au développement. Cela ne devrait pas être le cas, mais l'ensablement des retenues d'eau dans la plupart des villages de la commune a offert l'opportunité pour certains groupements de pratiquer le maraichage et spécialement le gombo ; ce qui a contribué à la dégradation de plusieurs retenues d'eau de la commune.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore