1.2.2. L'inflation par les
coûts
L'inflation par les couts désigne une forme
d'inflation qui ne serait pas provoquée par une insuffisance de
production et d'offre de biens et services mais résulte de
l'augmentation du prix des différents facteurs de production.
Par coût, il faut entendre non seulement les frais
engagés par les entreprises pour produire, mais également les
profits des entrepreneurs qui constituent un élément du prix au
même titre que les autres rémunérations des facteurs de
production.
La cause de l'inflation des couts réside dans la
hausse d'un élément du prix de revient de tous les biens produits
dans un pays. Comme éléments, on peut citer :
l'élévation des impôts, la hausse générale
des salaires, la progression des prix de l'énergie,
l'élévation du coût du crédit, voire même
l'augmentation des profits en l'absence de concurrence, etc.
Il peut s'agir d'une inflation importée
découlant d'une hausse des prix mondiaux (prix du pétrole se
traduisant par l'augmentation des prix moyens frontières) ou des
conséquences d'une dévaluation en régime des changes fixes
ou d'une dépréciation en régime des changes flottants.
Cette situation peut provoquer une modification des prix du carburant à
la pompe.
Il peut s'agir aussi d'une hausse des revenus des facteurs
de production plus rapide que les gains de productivité en cas par
exemple de hausse excessive des salaires. Dans l'inflation par les coûts,
la causalité peut aller des prix (taux de change, prix du carburant,
tarifs urbains) à la monnaie via les augmentations des dépenses
tant de rémunération que de fonctionnement aboutissant au
financement monétaire.
Il importe de noter que les deux types d'inflation (de la
demande et par les coûts) ont en commun une expression monétaire.
En d'autres termes, les coûts sont exprimés
en monnaie, l'expansion de la demande globale en monnaie et les
déficiences structurelles apparaissent sous forme de
déséquilibre monétaire. Toutes ces explications
n'emportent inflation qu'à condition d'un minimum d'expansion
monétaire. Lorsque l'expansion monétaire est nulle, l'expression
des coûts, de la demande ou des déficiences structurelles sous
forme d'inflation est difficile voire impossible.
C'est pourquoi, MILTON FRIEDMAN estime que l'inflation est
partout et toujours un phénomène monétaire. Mais nous,
nous nuançons cette position extrême en relevant que l'inflation
est partout et toujours un phénomène de la politique
monétaire.
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