Analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en république démocratique du Congo de 2000 à 2013.( Télécharger le fichier original )par Martin Arnold Balabeba Université Pédagogique Nationale/UPN - Licence en économie monétaire 2014 |
1.2. LES FORMES D'INFLATION36(*)On distingue généralement deux formes d'inflation à savoir : l'inflation par la demande, appelée inflation classique et l'inflation par les coûts. 1.2.1. L'Inflation par la demandeCelle-ci trouve sa source dans l'excès de demande ou de dépenses par rapport aux possibilités immédiates de la production. Les causes de l'inflation par la demande sont classées en trois catégories : · causes monétaires ; · causes psychologiques ; · causes économiques. 1.2.1.1. Causes monétaires Les dépenses excessives des acheteurs ont souvent une cause commune : la création excessive de monnaie. Cette création excessive de monnaie trouve sa source dans : 1) L'excès de dépenses publiques Cette situation apparait lorsque l'État ne parvient pas à équilibrer ses dépenses par des recettes correspondantes et se voit obliger de combler son déficit budgétaire en faisant appel a des avances de la Banque Centrale. Les signes monétaires ainsi injectés dans l'économie ne correspondent pas à aucune création d'utilités nouvelles (richesses) de la part des bénéficiaires des versements de l'État (entreprises, fonctionnaires, etc.) et alimentent des dépenses sans contrepartie du coté de la production. Si le plein-emploi est réalisé, l'impuissance des producteurs à répondre aux dépenses supplémentaires débouchera sur la hausse des prix. 2) L'excédent de la balance commerciale Un excédent de la balance commerciale sur l'étranger (excédent des exportations sur les importations) aboutit à une création monétaire dans l'économie bénéficiaire de cet excédent. Si cet excédent commercial est à la fois permanent et important, il peut créer un déséquilibre entre les disponibilités monétaires et la masse de biens offerts sur le marché. 3) L'excès de crédit Les banques commerciales créent de la monnaie en octroyant du crédit. L'excès du crédit à court terme peut entrainer l'inflation et les risques sont encore plus graves en cas de gonflement du crédit à moyen terme mobilisable auprès de l'Institut d'émission. Dans ce cas, il y a une création immédiate de monnaie par l'escompte par la Banque Centrale des effets de crédit à cinq ans alors que les remboursements ne s'effectuent que quelques années après. On se trouve dans une situation où les signes monétaires (les dépenses) excédent les possibilités présentes de production. 1.2.1.2. Causes psychologiques Elles sont liées au comportement des agents économiques, de leur situation de consommateurs, de travailleurs ou d'épargnants. Lorsque les agents économiques sont convaincus que la dépréciation monétaire va être continue, ils chercheront à se prémunir contre cette dégradation. Ils vont précipiter leurs achats et créer ainsi une tension entre la demande et l'offre qui se traduira par la hausse des prix. Ce qui va de proche en proche provoque une série de déséquilibres qui rendront inefficaces les divers remèdes que les autorités monétaires s'efforceront d'appliquer. Le mouvement sera d'autant plus amplifié que les citoyens ne croient pas dans l'efficacité de l'action de leurs gouvernements en doutant de leur savoir faire. Dans une telle situation, avant que ne se modifient les encaisses des agents économiques dans le sens de l'accroissement suite au recours au crédit, c'est l'accélération de la vitesse de circulation de la monnaie qui soutien le mouvement des échanges. Il y a lieu de conclure que l'inflation par la demande est la résultante d'une insuffisance physique des quantités des biens et services offerts par rapport a la demande, insuffisance relayée par la perte de confiance du public dans la valeur de la monnaie qui accentue encore le déséquilibre initial. 1.2.1.3. Causes économiques Le déclenchement des tensions inflationnistes ne peut s'expliquer uniquement que par les facteurs monétaires et psychologiques. Ce sont, en définitive, les déficiences de la production, sa mauvaise orientation, son incapacité à répondre à un accroissement de la demande qui en sont la cause fondamentale ; la sensibilité inflationniste est d'autant plus vive que les forces productives (industries, agricultures) travaillent à un niveau rapproché de leur capacité de production maximale en hommes, en machines et en énergie. * 36 Mabi Mulumba E., Op.cit, p.131. |
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