Analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en république démocratique du Congo de 2000 à 2013.( Télécharger le fichier original )par Martin Arnold Balabeba Université Pédagogique Nationale/UPN - Licence en économie monétaire 2014 |
2.2. Instruments de la politique monétaire26(*)Les instruments de la politique économique sont des moyens par lesquels elle atteint ses objectifs. Il peut s'agir d'instruments portant sur les quantités (encadrement de crédit, contrôle de la masse monétaire) ou affectant les prix (mouvement des taux d'intérêt et de change). Il peut aussi s'agir d'action sur la liquidité ou sur la distribution du crédit. 2.2.1. Action sur la liquidité bancairePar définition la liquidité est l'ensemble des moyens de paiement permettant d'acquérir des biens et services, que ces moyens soient immédiatement utilisables ou qu'ils soient constitués sous forme de placements rapidement et facilement transformables en monnaie. La liquidité bancaire est une partie de la monnaie banque centrale dont dispose une banque. C'est la monnaie de la banque centrale détenue par les banques (billets en caisse, solde de leur compte courant à la banque centrale). Les banques constituent leurs liquidités par : · La mobilisation des dépôts du public (hormis les dépôts qui proviennent d'autres banques) ; · La vente des titres de créances qu'elles détiennent en portefeuille, · L'emprunt (refinancement) auprès de l'institut de l'émission. L'action sur la liquidité part des besoins en monnaie centrale que les banques se créent lors de leurs opérations de crédit. Étant donné le lien étroit entre la création de la monnaie bancaire et la monnaie centrale, par les opérations de crédits aux agents non financiers, les banques perdent les liquidités, mais elles peuvent recourir aux trois modalités susmentionnées, avec certitude, au refinancement auprès de l'institut d'émission pour combler cette perte. L'action sur la liquidité concerne toutes les interventions de l'autorité monétaire pour réguler la liquidité des banques. Elle fait recours au rôle de l'institut d'émission dans l'équilibrage de la liquidité bancaire. Elle consiste, pour les pouvoirs publics à agir sur les possibilités et le coût d'accès à la monnaie centrale. En d'autres termes, agir sur les quantités de la monnaie banque centrale que les banques peuvent se procurer et aussi le taux d'intérêt. 2.2.2. Action sur la quantité de monnaie centraleDeux instruments étaient généralement utilisés par les autorités monétaires à cet effet : les limites aux possibilités de refinancement et les réserves obligatoires. A. Limites aux possibilités de refinancement Privilégiées dans les années 1970, actuellement les limités aux possibilités de refinancement sont quasiment abandonnées dans les pays industrialisés. L'objectif visé était de compresser la liquidité bancaire pour freiner la distribution du crédit et la création monétaire. Cet instrument consistait pour les banques centrales à restreindre les possibilités de refinancement des banques en limitant certains effets, en établissant des plafonds, en les imposant leur accord préalable pour la mobilisation d'effets représentatifs de crédits à moyen terme, en les obligeant à conserver un certain pourcentage de leurs exigibilités sous forme d'effet à moyen terme ou de bons du trésor. Cette technique très contraignante a été abandonnée, et à la place, les autorités monétaires recourent au système de réserves obligatoires, qui est généralement le complément des actions sur les prix : la politique de taux de réescompte et de l'open market Policy. B. Politique des réserves obligatoires Cette politique consiste en des réglementations par lesquelles les banques centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal. Dans leur système de gestion, les banques détiennent une fraction de dépôts qu'elles ont reçu du public mais non prêtés sous forme des réserves. La fraction des dépôts qu'une banque conserve au titre des réserves est appelés ratio de réserves. Ce ratio est déterminé par la combinaison de régulations gouvernementales et de la politique bancaire. Ainsi, au-delà des réserves que les banques constituent librement, toutes les grandes banques centrales dont la Réserve Fédérale Américaine(FED) et la Banque Centrale Européenne(BCE) ont instauré un minimum sur le montant de réserves que les banques doivent détenir, désigné réserves obligatoires. Le ratio ou coefficient de réserves obligatoires devient un instrument de la politique monétaire en ce sens qu'une fois fixé, par voix d'autorité, affecte les réserves des banques et donc la demande de la monnaie centrale. Les augmentations du coefficient de réserves obligatoires peuvent contraindre les banques à entreprendre des opérations drastiques pour augmenter les réserves, comme annuler certains prêts qu'elles avaient accordés ou fermer les lignes de crédit. Il sied de signaler que comme instrument de la politique monétaire, les banques centrales comme FED, l'utilise de moins en moins et les autres font son usage en complément soit de la politique de réescompte soit de l'open market. * 26 Mukundi Nyembo E., op.cit.p.9. |
|