Chapitre I : Contours théoriques de la
performance de la capitalisation animale
Sur la base de la littérature traitant de
l'évolution du capital constitué par le bétail, le constat
suivant a été fait : il semble ne pas y avoir de théorie
toute construite. En effet, le défi était de trouver une
théorie transversale rendant compte à la fois des aspects
institutionnels des projets HIT, des caractéristiques des
éleveurs, et de l'environnement social et naturel. Dans cette optique,
il ressort clairement que, par exemple, la théorie
microéconomique du producteur ou la théorie institutionnelle sont
restrictives.
Dans ce contexte, il a été choisi la
théorie de la comparaison sociale comme point de départ du
fondement théorique de notre recherche. Cette théorie a pour
objectif de justifier l'appel à d'autres théories pour expliquer
la croissance positive du bétail ou encore la performance de la
capitalisation animale.
1.1. Théorie de la comparaison sociale
Cette théorie a été énoncée
en 1954 par Léon FESTINGER, psychosociologue américain. Selon cet
auteur, l'individu ne possède pas toujours de base objective
(c'est-à-dire qu'il ne peut parfois pas se référer
à la « réalité physique ») pour
évaluer ses opinions ou certaines de ses capacités. Dans ce cas,
il n'a pour seul moyen de comparaison que la « réalité
sociale » c'est-à-dire le consensus. Si son opinion est
partagée, il en conclura qu'elle est valide, de la même
manière, si ses capacités sont appréciées par
autrui (ou si elles se situent correctement par rapport aux capacités
d'autrui) il en conclura qu'elles sont satisfaisantes. Ce qui veut dire qu'en
matière de recherche en sciences sociales, lorsqu'un chercheur ne
dispose pas de cadre théorique de référence pour sa
recherche, il peut construire son modèle théorique en faisant le
parallèle avec des théories se rapprochant de ce qu'il recherche.
Ainsi, nous faisons appel à un certain nombre de théories.
Avant tout propos, il faut relever que la macroéconomie
et la microéconomie sont les deux (02) champs complémentaires de
la science économique, si bien que l'une peut emprunter les outils de
l'autre et vice-versa. C'est ainsi que, SOMBIE (2013) dans sa thèse
intitulée « Approche microéconomique de l'analyse de la
performance des systèmes financiers dans les pays en
développement : cas du Burkina Faso », a fait appel à
des instruments de la microéconomie (approche par les canaux de
transmission) pour expliquer un phénomène macroéconomique
(performance des systèmes financiers). En effet, SOMBIE (2013) pense
« qu'il faut cerner le problème dans toute sa dimension
macroéconomique, mais suivant une approche
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microéconomique afin d'en saisir les ressorts
profonds ». HODONOU (2009) dans ses travaux sur les facteurs de
croissance agricole, s'est basé sur les facteurs concourant à la
croissance économique globale, sachant que la croissance agricole est
une composante de la croissance; il s'agit alors d'une analyse
macroéconomique d'un phénomène microéconomique.
D'une part au vu de ce qui précède, et d'autre
part sur la base de nos entretiens avec nos encadreurs, nous analyserons la
croissance du capital animal comme une expression microéconomique de la
croissance économique (niveau macro).
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