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Les littoraux djiboutiens entre enjeux économiques et risques environnementaux (le golfe de Tadjourah)

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par DJILANI YOUSSOUF ALI DJILANI YOUSSOUF ALI
Université du Havre - M2 Géographie 2015
  

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Chapitre 3 : La politique de gestion de risque environnemental à Djibouti

Si le but général de ce projet de recherche est lié à la question de la protection environnementale et du développement durable, il est important donc dans ce deuxième chapitre de mettre le projecteur sur la politique environnementale à Djibouti notamment sur les milieux marins du pays.

3.1. Développement durable sur le littoral: un outil classique de la politique environnementale

Membre signataire de nombreuses conventions régionales et internationales pour la protection de la biodiversité, partenaire du premier plan au niveau régional de l'UICN et PNUE, Djibouti a inclus, lors de l'accession à l'indépendance en 1977, les principes du développement durable dans sa constitution. Djibouti se voit toujours le pionnier en matière de protection des ressources biologiques dans la corne de l'Afrique. Plaque tournante du trafic portuaire et maritime, le passé, le présent et le futur de ce petit pays de la Corne de l'Afrique sont tous liés à la mer Le littoral est défini comme une zone de transition à triple contact (océan - continent - atmosphère), il est donc le siège d'intenses processus de production, de transformations et d'échanges qui en font la principale caractéristique de son dynamisme. L'économie maritime à Djibouti génère 80% de la richesse du pays où les côtes, notamment celles du golfe de Tadjourah, abritent désormais aussi presque 70 % de la population. Par conséquent, les zones côtières déjà occupées frôleront l'asphyxie d'ici à une trentaine d'années, selon une estimation des analystes (Jeune Afrique, 2011).

Permettre le développement sur les espaces littoraux et marins d'un large éventail d'activités, tout en veillant à leur coexistence harmonieuse, préserver ou restaurer la diversité et les fonctionnalités de milieux et d'écosystème aussi riches que variés, garantir la sécurité des personnes et des biens sur des territoires fortement soumis au changement global dans un contexte l'attractivité néanmoins croissante de son économie tels sont les défis majeurs que le ministère charge du développement durable et de l'environnement du pays. Il cherche à relever tant bien que mal au travers des politiques publiques qu'il conduit dans ce domaine (schémas n°2).

Respectueux du rapport BRUNDLAND2 et soucieux de réconcilier l'économie, la société et l'environnement, le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de l'environnement met en oeuvre sa politique de développement durable tout en collaborant avec les autres ministres du domaine intéressés et les associations privées et prometteuses de projets. Adopté en juillet 2009, l'article 42 du code de l'environnement a pour objectif le renforcement et l'encadrement d'une politique globale de l'environnement fondée sur le concept de développement durable. Il vise aussi à assurer l'exécution dans le cadre d'une législation internationale reposant sur la capacité du pays en la matière.

La mise en place en 2007 par la commission nationale du développement durable, la création d'un comité de gestion du littoral en est le symbole de la détermination en matière de gestion et de protection du littoral. Un outil de gouvernance et une directive nécessaire salués par l'UICN qui démontrent l'action et l'ambition du pays d'assurer durablement la protection de ses ressources biologiques en particulier les ressources marines.

En 2013, le pays franchit un nouveau pas en matière de politique de développement durable et de protection du biotope marin en créant la première aire marine protégée dans les eaux maritimes Djiboutiennes, une première dans le sud de la Mer Rouge (carte n°1).

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Carte n°1 : Les aires marines protégées du golfe

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Le comité national de gestion du littoral est une sous-structure constituée avec des moyens financiers qui sont très utiles à l'opérationnalisation du principe de développement sur le littoral Djiboutien. La gestion intégrée des activités économiques en particulier celles du transport maritime et du tourisme dont il est question dans notre projet de recherche sur les rivages du golfe de Tadjourah consiste à tenir compte dans une approche globale des différents usages de l'espace marin et côtier, à la fois fragile et convoité dans ce contexte de l'industrialisation du littoral.

Schémas n° 3 : La ronde des acteurs du processus « Gestion Intégrée des Zones

Côtières »

ACTEURS ECONOMIQUE

SOCIETE

SERVICE DE L'ETATS

CITOYENS

COMMUNAUTE LOCALE

SCIENTIFIQUE

OPERATEURS

MEDIAS

GESTIONNAIRES

Experts

ELUS

COLLECTIVITE, TERRIT

INSTITUTIONNELSSource : UINC, NAIROBI, 2004

ORG SUPRANATIONALE

ASSOCIATIONS

DECIDEURS

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La gestion intégrée du littoral peut-être définie comme un processus dynamique qui réunit les pouvoirs publics et des sociétés civiles, scientifiques et des décideurs d'intérêts publics ou privés en vue de sa préparation et son exécution.

C'est une application au littoral du concept de développement durable qui vise à prendre en compte et à analyser dans toutes les politiques, les aspects sociaux, économiques et environnementaux dans le souci d'assurer un développement durable équilibré, solidaire et partagé, pour les générations présentes et futures, (MHUATE, 2012).

Le comité de gestion du littoral vise à mettre en oeuvre sur le terrain un plan d'action concret en faveur de la sauvegarde et même de la restauration des milieux marins. Dans cet optique, la mesure des impacts liés aux pressions anthropiques sur l'écosystème à étudier est un exemple de l'un des travaux scientifiques ou professionnels à faire sur le terrain. En général, la gestion intégrée du littoral est un processus qui a pour but de réussir autour d'un même projet développement durable des acteurs aux intérêts souvent divergents.

Une initiative nationale dont la mise en application sur le terrain dépend généralement des moyens humains et financiers, mais aussi de la politique d'action concrète. Malheureusement, ce programme ministériel a été tardivement mis en place après des années de lancement des grands projets d'infrastructures dans le pays et sur les littoraux du golfe. Par exemple entre 2002 à 2005, les travaux de la construction du port du Doraleh, aujourd'hui, troisième port africain a pris trois

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années de préparation et d'échafaudage et le rapport de pré-construction ou de rapport de faisabilité sur l'environnement a été rédigé par le département privé « division infrastructure » du ministère de transport et l'équipement en 2008.

Ce rapport semble être incomplet et non fiable, vu de la démesure et du gigantisme de ces travaux portuaires installés à proximité immédiate de la première mangrove du golfe de Tadjourah et la seconde du pays.

Principe et instrument-phare de la politique de développement durable, la gestion intégrée du littoral à Djibouti est remise en cause non seulement par le laxisme et le manque d'action concrète sur le terrain, mais aussi par l'absence d'une expertise en matière de politique des gestions des risques en général.

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Tableau n°1 : récapitulatif de l'engagement étatique sur la protection de l'environnement

Date

Lois et traités

Sujet et contenus

Mai 1982

Traité

Convention de Montégo bay

Janvier 1985

Loi n°137/AN/85

Répression des rejets interdits d'hydrocarbures pour les navires battant pavillon djiboutien, en dehors des eaux territoriales

1987

Traité

Rapport Brundland

Septembre 192

Loi n°76-599

Prévention et à la répression de la pollution marine par les opérations d'immersions effectuées par les navires et les aéronefs et à la lutte contre la pollution

Septembre 1996

Loi n°113/AN/96

Ratification de la Convention sur la Diversité Biologique

Aoute 1998

Traité

Convention sur la Diversité Biologique (BD

Novembre 1998

Traité

Adhésion au PERGSA

Février 2000

Loi n°186/AN/02/4ème L

Convention de Ramsar sur la zone humide

Mai 2000

Loi n°82/AN/06

Réorganisation du Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme, de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire

Octobre 2000

Loi n°106/AN/04

Lancement de la Loi-cadre sur l'Environnement

Janvier 2001

décret n°2001-0011/PR

Définition de la procédure d'Etude d'Impact environnementale à Djibouti

Mai 2001

décret n° 2001- 0098/PR/MHUEAT

Portant approbation de la Stratégie et Programme

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d'Action National pour la Conservation de la Biodiversité (ANCB)

Avril 2001

loi n°121/AN/01

Approbation du Plan d'Action National pour

l'Environnement 2001-2010

Novembre 2001

Loi n°137/AN/11/6ème L

Conservation de la

biodiversité marine et
création des réseaux d'aires marines protégées de la mer rouge et du golfe d'Aden

Janvier 2002

loi n°149/AN/02

Approbation de l'orientation économique et sociale de la République de Djibouti

Avril 2003

Loi n°10/AN/03

Convention des espèces migratrices sauvages

Avril 2003

Loi n°10/AN/03

Accord sur les oiseaux migrateurs d'Afrique-Eurasie

Décembre 2003

Loi n°39/AN/03

Ratification de la Convention de Stockholm sur les polluants Organiques Persistants

Mars 2004

Loi n°45/AN/04

Ratification de la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international

Mars 2004

Loi n°45/AN/04

Création des Aires Protégées Terrestres et

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Marines

Mia 2004

Décret n°2004

0092/PR/MHUEAT

Création d'une Commission Nationale pour le Développement Durable ;

Novembre 2011

La loi n°138/AN/11

Protection de

l'environnement marin de la mer et du golfe d'Aden contre la pollution due aux activités terrestres et maritimes

Source, Djilani YOUSSOUF, 2015, Univ-le havre

Figure 2 : Convention, protocole, conférence, sommets, atelier régionaux et internationaux, lois, décret, ministère spécialisé, l'engagement de Djibouti pour la protection de l'environnement notamment littoral fut dès sa naissance en 1977, l'une des priorités du gouvernement dont l'action se confirme plus ou moins se concrétise sur le terrain.

Schémas n°4, Schématique théorique du Développement durable

Le rapport Brundtland en 1987 définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures.

37

Le développement durable doit être à la fois économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable. Le social doit être un objectif, l'économie un moyen et l'environnement une condition.2

Source : Internet, wikipédia, les Composants du développement durable, 2010.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe