3.2. Répercussion des activités
balnéaires sur l'écosystème marine du golfe
En matière de fréquentation touristique, le
littoral du golfe de Tadjourah n'a encore rien envié avec ceux des
grands foyers mondial aires du touristique de masse comme la
Méditerranée et le bassin du Caraïbe ou encore l'Asie du
sud-est. Les activités de tourisme balnéaire sont
dorénavant à le stade de l'émergence sur ces rivages.
Malgré un très faible niveau de
fréquentation et l'absence cruelle des infrastructures, ce nouveau
secteur participe participent aussi aux déséquilibres et à
la dégradation î? cet, effet, les travaux d'aménagement du
littoral à fin touristique (construction, réhabilitation,
destructions du site) accentuent la pression et impactent gravement le milieu
marins. Plages, estrans, dunes et lagunes sont selon notre étude que
nous avons menée dans le sud du golfe les premières portions du
littoral confrontés à la pression des activités
industrielles.
97
Aux les Moucha et à la plage d'Arta, le
démaigrissement de la plage, l'accélération de
l'érosion ou encore le recul de l'estran sont les fruits de
l'aménagement du littoral sauvagement opérer ( voir annexe 1).
L'avènement du tourisme de mer sur le littoral,
accentue l'insalubrité et le manque d'hygiène sur les rivages du
golfe déjà pollué par l'urbanisation des villes
côtières et l'industrialisation portuaire. Le
phénomène se caractérise par le rejet des déchets
(liquide, solide) sur les plages, estrans comme sur la haute mer.
Notre enquêtes que nous avons réalisée
lors de deux sorties (île Moucha, Plage d'Arta), ont pu constater qu'un
site sur cinq dispose de moyens efficaces pour l'élimination du
déchet ménagère dans leurs sites, 2/3 site sont
dépourvus de latrine moderne et brûlent les déchets en
plein air, deux plages sur quatre n'avaient pas à leur disposition de
petits « ramasseurs de déchets » (voir annexe 1).
En effet, les niveaux de fréquentation sont très
variables et faibles et les types d'aménagements
privilégiés lors de la construction des sites ne
déterminent pas nécessairement les degrés d'impact sur les
espaces côtiers du golfe. Cependant, l'absence d'usine de recyclage des
déchets et la défaillance du système de gestion des
déchets facilitent le rejet sauvage, la diffusion de la pollution et
l'épandage des déchets sauvages dans la nature notamment sur les
plages et d'autres espaces côtiers (Figure H).
Selon les patriciens, les plastiques composent plus de 80 %
des déchets maritimes et océaniques. Leur persistance pose des
problèmes majeurs pour les espèces marins (schémas 9).
Théoriquement, les espèces côtières comme ceux du
golfe de Tadjourah sont les principaux foyers de production et de diffusion des
déchets aquatiques. Ces derniers comprennent tous solides
ménagers, industriel, naturel qui se retrouve dans l'environnement
maritime et côtier immédiat de la plus part des stations. Ils
peuvent de natures être très variés allant des
déchets flottants en surface ou dans la colonne d'eau jusqu'aux
déchets déposés dans les fonds, en passant par ceux qui
sont délibérément échoués sur les plages.
Comme nous avons pu remarquer sur tous les estrans et plages du golfe de
Tadjourah durant notre sortie.
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Les déchets plastiques issus des hôtels, des
navires sont rejetés banalement par les (les touristes, des hôtels
ou autres) sur les milieux marins et côtiers sont les principaux types de
pollutions induits par les activités balnéaires et touristiques
les longs du golfe notamment dans sa partie sud et centrale.
Tableau n°9: Les types de déchets rejetés dans
le golfe de Tadjourah
Déchets solides
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Déchets liquides
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Autres
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Sachets en plastique
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Eau de lessive
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Huile de vidange
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Chaussures
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Eau de vaisselle
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Essence
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Pneus
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Eau de bain
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Pétrole
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Vieux filets
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Eau de cuisine
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Gaz oïl
|
Boîtes de conserves
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Déjections animales
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Ustensiles métalliques
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Déjections humaines
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Produits d'emballage (papiers, cartons)
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Vêtements usés
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Restes d'aliments
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Détritus des produits de pêche (coquilles de
mollusque, carapaces de crustacées, écailles et viscères
de
poissons)
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Charbon de bois
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Feuilles sèches ou vertes
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Branchages
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Fragment de bois provenant des pirogues ou des ruines
d'habitation
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Cadavres d'animaux
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Piles usées
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Source : Djilani YOUSSOUF ALI, Djibouti, Avril 2016.
La présence de ces macrodechets est non seulement
désagréables pour des raisons esthétiques et valeureuses
de site concerné, mais aussi néfaste pour la nature environnante.
Dans certains sites comme celui de la plage d'Arta ou à sable blanc, la
fumée noire et asphyxiante dégagée par les cuves des
déchets brûlés risque de dégrader inexorablement la
qualité de l'air autour du site.
99
Ils pourraient y avoir des graves conséquences sur le
niveau de fréquentation du site, ainsi sur la santé humaine, mais
également sur la notoriété du site en
général.
Autre effet négatif de ces derniers, ce que les
déchets plastiques rejetés en mer constituent un handicap sur
certaines activités comme la pêche ou la navigation. Ils bloquent
les hélices de bateaux, un souci généralement entendu
parler par les pécheurs dans du golfe de Tadjourah.
Figure H : un tortu et les bouteilles sur une même plage
Source : Photo amateur à la plage de la saline-le-bain,
île de la réunion, 2014
En mer, ces déchets biodégradables se
fragmentent en minuscule particule et se mélangent aux sédiments,
par conséquent, ils peuvent être absorbés par les planctons
et autres espèces benthiques. En somme, ces déchets
rejetés par l'homme engloutirent par les espèces, restent une
menace potentielle directe pour les chaînes trophiques de ce biotope
marin fragile. Ainsi, des prélèvements d'échantillonnages
faits par une équipe biologiste de la CERD avaient déjà
révélés et confirmés la présence des
fragments de nylon de filet, de polyester dans les viscères de
planctons, des poissons des coraux.
100
Actuellement, nous concluons qu'à part quelque poisson
de corail et le tortu de luth aucunes autres espèces ne semblent
être menacées des déchets de plastique pour l'instant dans
le golfe de Tadourah (voir annexe 3).
Schémas n°9 : de l'impact des déchets sur
les écosystèmes marins au cours de sa dégradation
Source : Djilani YOUSSOUF ALI, IFREMER, 2006
Le sport nautique, la plongée sous-marine (île
Moucha, plage d'Arta), pêche et promenades en mer à sable blanc
sont souvent les types d'activités et des divertissements
pratiqués par les touristes sur les rivages du golfe. Ils constituent
selon, nos études, les principales sources de dérangement
potentiel pour des espèces marines. À titre d'exemple
l'organisation du festival du requin-baleine organisé par l'ONTD
constitue une menace du premier pour ce spécimen fragile et inoffensif.
Les requins-baleines pourraient un jour cesser de fréquenter et de se
reproduire dans les eaux nourricières du golfe de Tadjourah.
Le sport nautique et la plongée sous-marine sont
régulièrement pratiqués autour des îles coralliennes
de Mouche et de Maskali. Ils se manifestent par les piétinements de
touristes, de pêcheurs et de plongeurs sur les récifs coralliens
déjà fragilisés par les impacts du réchauffement
climatique (acidification de l'eau, blanchissement).
101
Une photographie d'un requin-baleine dont le dos est
impacté par un hélix d'un boutre que nous avons pu procurer
auprès de l'association DECAN, nous a réellement permis de lever
le doute sur le conséquence direct de ce festival sur cette
espèce de poisson marin. Un phénomène tant redouté
sur tous les rivages djiboutiens qui a déjà probablement
engendré un certain désagrément (mort accidentel,
dépeuplement de la zone chez ce grand mammifère marin devenu la
mascotte de la publicité à l'ONTD (annexe 3, Figure I).
Figure I: un requin-baleine blessé par un hélice
du moteur
Source : UICN, île de la Réunion, 2009
Aux sables blancs et à la plage d'Arta, la promenade de
touriste, le bruit (humain, moteur) et la lumière nocturne provenant des
baraques et des hôtels riverains gênent la tranquillité de
ce mastodonte (aire de de nourriture, de la reproduction).
Ainsi, autres espèces animales marins telles que les
oiseaux, les petits crustacés (coquillage) et les tortues de luth ne
sont guère à l'abri de ce voisinage gênant de l'homme. Les
mangroves, quant à elles sont quasiment tous détruites sur les
Iles Moucha et Maskali, envahies par les projets d'infrastructures
hôtelières et touristiques.
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Quand tenus des grands projets des infrastructures
touristiques en cours de construction et la perspective radieuse du secteur en
développement, l'avenir de la morphologie du paysage et de
l'écosystème côtier et marin du golfe semblent être
préoccupante.
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