Déterminants de la croissance économique au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Edouard Kaboré ENAM-BF - Conseiller des affaires économiques 2011 |
Section II : les performances macroéconomiques nationales et les contributions sectorielles.Nous présentons dans cette section, les performances globales et les contributions sectorielles à la croissance. Paragraphe I : les performances globalesL'accent est mis sur les performances en termes de croissance. En effet, « entre 2000 et 2011, le PIB réel du Burkina Faso est passé d'une valeur de 1 889,91 milliards de FCFA à 3 514 504,9 milliards de FCFA4(*), soit un taux de croissance annuel moyen de 5,5 % sur la période. Il s'est accompagné d'une croissance démographique annuelle de 3,1 %, limitant la croissance du PIB par habitant à 2,3 %.Cette croissance n'a fondamentalement pas été sous-tendue par un changement de la structure de l'appareil productif du pays. Elle a été principalement tirée par le secteur tertiaire qui a représenté, depuis 2000, environ 45 % du PIB. La contribution du secteur primaire, dominée par la production végétale, s'est généralement située entre 29 et 34 % du PIB, avec une légère tendance à la baisse, alors que celle du secteur secondaire a évolué selon une tendance contraire entre 20 et 25 % et dominée par l'industrie extractive moderne notamment l'or . Dans la même période, la consommation a significativement augmenté. En 2000, sa valeur s'est élevée à 1787,7 milliards de FCFA dont 1400,5 milliards de FCFA pour la consommation privée et 387,2 milliards de FCFA pour la consommation publique. En 2011, ces valeurs ont été respectivement égales à 4114, 5 milliards de FCFA, 3167,6 milliards de FCFA et 946,9milliards de FCFA. Malgré quelques périodes de forte inflation, due aux tensions sur les prix des produits alimentaires, de base et énergétiques, notamment en 2008 (10,6 % d'inflation), la croissance du PIB s'est accompagnée d'une maîtrise de l'inflation à 3 % en moyenne sur la période 2000-2011 conforme à la norme UEMOA. Ce qui exprime une certaine stabilité relative du coût de la vie »5(*). Le graphique suivant présente l'évolution du PIB réel au Burkina Faso. Graphique 1:évolution du taux de croissance du PIB réel de 1986 à 2011 Source : DGEP Le graphique ci-dessus traduit la vulnérabilitéde l'économie burkinabè matérialisée par une croissance erratique6(*) du PIB réel (le taux de croissance moyen est de 5,1% avec une variabilité de 3,05% sur la période). En effet, la chute drastique du PIB entre 2000 et 2002 puis entre 2008 et 2010 s'est exercée sous l'influence de chocs exogènes particulièrement défavorables : hausse du dollar et du prix du pétrole, mauvaises conditions climatiques, baisse des rapatriements d'épargne et retour massif des ressortissants Burkinabè résidant en Côte d'Ivoire. La dernière crise intervenue en 2008 s'est traduite par un triple choc : flambée des prix du pétrole, crise alimentaire et crise financière mondiale. Elle a touché directement le secteur cotonnier, moteur de la croissance du pays avec une contribution à plus de la moitié des exportations, qui a subi une baisse des cours de 40 % depuis août 2008 du fait du recul de la demande mondiale. Cette chute des prix a eu un effet négatif sur les recettes d'exportation, les soldes des transactions courantes, les recettes budgétaires et les revenus des ménages cultivant le coton. L'économie du pays demeure ainsi faiblement diversifiée et vulnérable aux chocs internes (aléas climatiques principalement) et externes (prix de l'énergie et volatilité des prix pour les produits alimentaires, volatilité des prix des produits de base, crises économiques et financières, évolution de l'aide au développement). Nous présentons à présent les performances sectorielles de l'économie burkinabè. * 4Données de la Direction générale de l'économie et de la planification (DGEP). * 5Informations de la SCADD * 6 On peut remarquer que la fluctuation du taux de croissance est plus importante entre 1986 et 2002 par rapport à la période 2003-2010. Ce qui traduit une réduction de vulnérabilité. |
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