L'influence de l'émission le panier sur l'éducation des adolescents. Une enquête faite dans le quartier Tsuenge dans la commune de Masina.( Télécharger le fichier original )par Aristote LUBAMBA KITONGUNA Université de Kinshasa - Graduat en Sciences de l'Information et de la Communication 2015 |
SECTION 2 : CADRE THEORIQUEUn travail scientifique effectué en sciences de l'information et de la communication doit toujours avoir un soubassement théorique, celle-ci va nous permettre de marcher et de s'inspirer des expériences des natures. Pour JEAN Louisse, « la théorie est une tentative de représenter le réel toujours insaisissable dans son intégralité ».44(*) D'après Edgar Morin, « les théories scientifiques sont des productions de l'esprit ».45(*) Comme l'explique ALEX MUCCHELLI : « la scientificité doit donc proposer des hypothèses (principes) et essayer de les tester. Ces hypothèses sont formulées dans les orientations théoriques, car seule la théorie guide les hypothèses et les observations »46(*). De ce fait, la théorie doit servir de grille explicite de lecture des phénomènes. Ainsi, précise Alex MUCCHIELLI « Toute théorie repose sur l'ensemble de principes qui forment son armature intellectuelle. Ces principes servent à lire les phénomènes étudiés. Ils sont devenus des postulats que l'on ne met plus en doute. Ils servent d'hypothèses de départ à tout examen des phénomènes »47(*). Comme inscrite dans la pensée de LINO PUNGI qui, estime que « la théorie est une explication, ou une tentative d'explication d'une tranche d'expérience de la vie, ce qu'elle explique est appelé l'objet d'étude ».48(*) Une théorie est avant tout un exposé expliquant le déroulement d'un phénomène qui se produit dans certaines conditions déterminées. Elle est pour ainsi relation établie scientifiquement par un processus d'une observation. Ainsi, pour mener à bien l'analyse de notre étude scientifique, nous avons opté pour une théorie de l'agenda setting. 2.1. LA THEORIE DE LA FONCTION D'AGENDAA l'encontre des travaux sur les effets limités et indirects des médias, on assiste à un retour aux hypothèses sur les effets directs de ceux -ci. Le concept d'agenda setting a été proposé par Maxwell McComb et Donald SHAW en 1972. Il désigne la façon dont les préoccupations des citoyens sont structurées par les médias. Selon McComb et SHAW : « Il existe dans les domaines politiques, économiques, et sociaux des choses que les citoyens ne maitrisent pas. Ils ont donc, besoin des médias pour s'informer »49(*). Partant du principe que les médias n'accordent pas une importance égale à tous les sujets ,on en arrive qu'ils orientent l'attention du public sur certains sujets que sur d'autres .Ainsi, les médias peuvent contribuer à influencer le public en mettant en évidence tel événement plutôt que tel autre, tel enjeu social plutôt que tel autre, une façon pour eux d'orienter son attention. Les auteurs résument ainsi leur théorie : « la presse ne réussit peut-être pas, la plupart du temps, à dire aux gens ce qu'il faut penser, mais elle est extrêmement efficace pour dire à ses lecteurs, auditeurs, et téléspectateurs à quoi ils doivent penser »50(*). L'effet le plus important de la communication de masse serait sa faculté d'organiser mentalement le monde à notre place. McComb et SHAW ont essayé de vérifier empiriquement ce rôle des médias en analysant les élections présidentielles de 1968. Ils montrent que parmi les électeurs hésitants, on relèverait des corrélations importantes entre les questions mises en vedette par les médias et les questions que ces électeurs considéraient comme éléments clés de l'élection présidentielle. Dans le modèle qu'ils présentèrent en 1972, il apparait que les éditeurs et programmeurs jouent un rôle très important dans la formation de la réalité sociale par la sélection et le classement des informations et sont en somme, les auteurs d'un véritable agenda public qui organise notre univers. « Les pionniers de la recherche en communication de masse, suivant la ligne tracée par Merton (qui s'est fixé de mettre à jour les besoins de la société), vont se consacrer à définir les fonctions des mass-médias dans la société. Plusieurs études et enquêtes par sondage relèvent les fonctions suivantes : fonction de diffusion et d'interprétation des informations, fonction de développement du consensus social, de légitimation des normes, de transmission de l'héritage social, de distraction. Parmi ces différentes fonctions, celle de la mise à l'ordre du jour ou de l'agenda a été formulée théoriquement par deux études qui soulignent cette fonction qui serait remplie presqu'à notre insu par les grands organes d'information. »51(*) Allant dans la ligne de White qui qualifie les journalistes de Gatekeepe ou portiers de l'information puisqu'ils opèrent un filtrage sévère dans le flot des faits portés à leur connaissance et qu'ils transforment et informent, M. Mc Combs et D. Shaw (dans The Agenda Setting fonction of mass media) soulignent le rôle joué par les médias dans l'établissement, pour l'opinion publique des sujets de controverses. « Non seulement ils sélectionnent les thèmes de discussion, mais ils en établissent l'ordre des priorités » R. Cobb et C. Eider dans « participation in Américain politics : the dynamics of agenda setting », s'intéressa à l'établissement de l'ordre du jour et du calendrier des décideurs politiques. Ils montrent que cet établissement est de l'apanage des mass-médias. « Ainsi la fonction d'ordre du jour ou agenda setting invite à comprendre que c'est la presse qui détermine moins ce qu'il faut penser. La presse ne vise pas à inculquer aux gens des idées à reproduire mais à les envoyer à certaines préoccupations. On peut ainsi distinguer trois agendas : celui des médias, celui des citoyens et celui de ces groupes tient pour important. Comme on le voit, ces études reviennent d'une certaine manière sur les effets de medias. »52(*) En parlant des études sur les élections présidentielles américaines de 1968, Mc Combs et D. Shaw révélèrent que parmi les électeurs résidents, on relevait des corrélations importantes entre les questions mises en exergue par les medias et les questions faisant la préoccupation principale des électeurs pour ces élections. Ce qui a conduit Daniel Bougnoux à connaitre que « les medias dominants imposent leurs modèles de visibilité ; ils s'opposent aux opinions qui n'entrent pas dans les clichés ready made de l'image et de la narration ». * 44 KASONGO, E., note de cours de théorie de la communication, G3 sic, faculté des lettres, Unikin, 2015-2016, inédit. * 45 Ibidem * 46 MUCCHIELLI, A. Théorie Systémique : Principes Et Applications, Armand Colin, Paris, 1999, p.15. * 47 ibidem. * 48 PUNGI LINO, Note de cours des théories la communication, troisième graduat sic, fac. Lettres, Unikin, 2014-2015, inédit. * 49KATZ et alii cités par J.LOHISSE dans la communication : de la transmission à la relation, De Boeck Université, Bruxelles, 2009, p.53. * 50ibidem p.54. * 51 KASONGO, E., Théories de la communication, G3 SIC, Fac des Lettres, Unikin, 2015-2016, p 53, Inédit. * 52 ibidem |
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