2.2.3 Régime alimentaire
déséquilibre, notamment pour les enfants
Les répercussions des déficits alimentaires sont
aggravées par un régime alimentaire
déséquilibré. Le régime alimentaire des
nigériens est essentiellement à base de céréales
(mil, sorgho, maïs, fonio, blé) qui participent pour 60% à
la couverture des besoins énergétiques. Les 40% restants sont
couverts par les légumineuses à graines (niébé),
les plantes-racines et tubercules (manioc, patate douce, pomme de terre), les
huiles végétales, les sous-produits animaux (lait, viande) avec
une tendance à la baisse de leur consommation (140 litres/habitant/an
en 1960; 40 litres en 1990, et 30 litres en 2007) et dans une moindre mesure
les poissons, les fruits et les légumes. C'est un régime
déséquilibré, selon l'étude sur les dynamiques de
consommation. Celle-ci a révélé une surconsommation de
glucides (jusqu'à 68% alors que la norme est de 50 à 55%), une
sous-consommation de lipides (19% Versus 30 à 35% pour la norme) et une
consommation assez équilibrée pour les protides (13% versus 11
à 15%).
La situation nutritionnelle des individus est également
influencée par des facteurs non alimentaires notamment : l'insuffisance
de l'accès aux structures sanitaires, à l'eau potable, la
méconnaissance des mères en matière de nutrition et la
fréquence de maladies infectieuses (elles-mêmes renforcées
par la malnutrition). Ainsi, les déficits céréaliers
périodiques, le régime alimentaire
déséquilibré des ménages et la forte malnutrition
des enfants font que le Niger est dans une situation d'insécurité
alimentaire permanente qui empêche les ménages de satisfaire leurs
autres besoins sociaux et l'Etat d'investir plus dans l'amélioration du
cadre de vie des nigériens.
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La situation est souvent particulièrement dramatique
pour les enfants de moins de 5 ans. La malnutrition sévit de
manière endémique, notamment chez les enfants de moins de 5 ans.
Environ 4 enfants sur 10 sont dans une situation de sous nutrition chronique et
1 sur 10, dans une situation de sous-nutrition aigue.
La malnutrition des enfants s'explique autant par les
comportements des adultes (méconnaissance des besoins de croissance de
l'enfant) et l'accessibilité difficile des ménages
vulnérables aux aliments de base que par un régime alimentaire
inapproprié des populations nigériennes.
2.2.4 Difficultés
d'accès aux aliments pour certains groupes sociaux
Les difficultés d'accès aux aliments sont de
plus en plus accentuées soit du point de vue physique
qu'économique :
· Sur le plan de l'accessibilité physique aux
aliments, le transfert des productions des zones excédentaires vers les
zones déficitaires est limité par l'insuffisance des
infrastructures et moyens de transport et commercialisation.
· L'accessibilité aux aliments se pose de plus en
plus en termes de pouvoir d'achat au niveau des ménages à faible
revenu tant en milieu rural qu'urbain. Les analyses effectuées sur la
vulnérabilité à l'insécurité alimentaire
font ressortir qu'une proportion importante de la population n'arrive plus
à disposer d'une alimentation suffisante et équilibrée.
Les difficultés d'accès aux aliments trouvent leur origine aussi
bien dans l'insuffisance des disponibilités que dans la pauvreté
et les déséquilibres observés sur les marchés
(fortes variations des prix et de l'approvisionnement des marchés).
· Les fluctuations des prix des denrées
alimentaires sont liées à la saisonnalité ainsi
qu'à la situation de l'offre et de la demande locale sous
régionale et internationale, la hausse sans précédent des
prix des denrées alimentaires de 2008 a fortement affecté les
ménages vulnérables au Niger. Globalement, les prix des
denrées alimentaires ont baissé après cette crise mais
sont restés au-delà de leur niveau d'avant crise. Par ailleurs,
en 2005 contrairement à 2010, des entraves au fonctionnement des
marchés ont été observées dans la
sous-région.
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