II. PROBLEMATIQUE DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE
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Les droits à une alimentation saine et suffisante et
à l'eau potable font partie des droits fondamentaux de la personne
humaine consacrés par la Constitution du Niger. Le droit à
l'alimentation comporte trois obligations qui lient l'Etat :1) une obligation
de respecter l'accès à l'alimentation déjà
acquis ; 2) une obligation de protéger le droit à
l'alimentation d'autrui en réglementant les activités des
entités non étatiques - entreprises privées, individus et
3) une obligation de donner effet en agissant pour garantir un meilleur
accès à l'alimentation.
Cependant, malgré les efforts faits depuis un
demi-siècle, pour une large frange de la population, le droit à
l'alimentation n'est pas toujours observé soit du fait qu'elle est
située dans des zones de forte vulnérabilité à
l'insécurité alimentaire et/ou qu'elle appartienne aux groupes
sociaux les plus vulnérables soit que les politiques et
stratégies mises en place pour assurer sa concrétisation n'ont
pas été suffisantes.
2.1. Vulnérabilité
à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle
Même pendant les années excédentaires,
environ une personne sur cinq n'arrive pas à manger correctement. Il
s'agit essentiellement des personnes qui ne produisent pas assez pour
elles-mêmes et qui sont presque exclues du marché du fait de la
faiblesse de leurs revenus. Parmi elles, on dénombre des ruraux et des
urbains, des pasteurs ou des agriculteurs. Ce sont aussi les familles
nombreuses avec peu de, ressources et de revenus, les femmes et les enfants,
les petits producteurs, les travailleurs à faibles revenus fixes et les
chômeurs, les jeunes, les personnes vivant avec un handicap, les
personnes âgées ou les malades chroniques.
Pratiquement, aucun département n'est
épargné par l'insécurité alimentaire. Certains la
vivent de manière récurrente et d'autres, selon la physionomie de
la campagne. Une analyse historique de la note de vulnérabilité
du Système d'Alertes Précoces (SAP) permet de regrouper les
départements en deux catégories selon leur niveau de
vulnérabilité:
1. Des départements à
vulnérabilité récurrente (16 départements sont
concernés) : Ouallam, Tillabéri, Téra et Fillingué
(région de Tillabéri), Tchintabaraden, Abalak, Keita, Bouza,
Illéla (Région de Tahoua), Dakoro (région de Maradi),
Tanout (Région de Zinder), N'Guigmi, Maïné Soroa, Diffa
(Région de Diffa), Tchirozérine, Arlit (Région
d'Agadez).
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2. Des départements conjoncturellement
vulnérables (18) départements sont concernés) : Tahoua,
Birni Konni et Madaoua (Région de Tahoua), Guidan Roumdji, Madarounfa,
Aguié, Mayahi, Tessaoua (Région de Maradi), Say et Kollo
(Région de Tillabéri), Dosso, Loga, Doutchi et Gaya
(Région de Dosso), Matameye, Mirriah, Magaria, Gouré
(Région de Zinder), causes de la vulnérabilité a
l'insécurité alimentaire et nutritionnelle.
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