2.5.3. Gestion des
côtes
Depuis 250 ans, les méthodes de mise en valeur des
ressources du pays ont engendré une dégradation
générale de l'environnement. Cette dynamique régressive
est renforcée par l'extrême pauvreté des habitants qui
cherchent à tout soutirer du milieu, par tous les moyens possible, afin
de satisfaire leurs besoins. Aujourd'hui, la couverture forestière
recule, les sols s'érodent, les microclimats se transforment, de telle
sorte que la reconstitution des éléments primordiaux (l'eau,
l'air et le sol) paraît difficile à réaliser (PNUD et MDE,
2009).
À Port-au-Prince, comme à proximité de
différentes agglomérations côtières, les indices
d'atteintes écologiques observés donnent l'image d'une
dérégulation évidente de l'ordre naturel, à la
façon dont se fait la gestion des ressources dans ces zones. Cependant,
loin des centres urbains, la situation semble plus ou moins
améliorée. En raison d'une réduction de la
fréquentation anthropique, les eaux littorales retrouvent un peu leur
clarté, quoiqu'elles restent sensibles aux dégradations (Michel,
2003). Ainsi, plusieurs institutions du pays se sont vite impliquées
dans un dynamisme de gestion du littoral en régularisant la pratique de
certaines activités liées à la côte (cf. ANNEXE
I).
2.5.4.
Activités observées sur les littoraux
2.5.4.1. Agriculture
Elle ne présente pas de formes d'utilisation
spécifiques sur les littoraux. Des dynamismes différents marquent
les paysages et opposent une région côtière d'une autre. De
même, il existe des régions où l'agriculture est quasiment
inexistante. C'est le cas, par exemple, de certains endroits comme le long de
la côte des Arcadins, en raison de la position d'abri imposée par
la chaîne des Matheux et par la forte érosion des sols; la
région des sources puantes, composée de mangroves et de savanes,
valorisée simplement par une petite activité d'élevage
extensif (Michel, 2003).
A l'inverse, il ya des régions côtières
comme celle de l'Arcahaie par exemple où l'on observe des jardins
marquées surtout par des plantations de canne à sucre et de
bananiers. De Léogâne à Miragoâne, les plaines
littorales sont larges et accueillent une forte population rurale et agricole.
Les petits paysans cultivent en général des jardins
créoles en association de culture. Il existe aussi de petites surfaces
exploitées par la canne à sucre, des cocotiers, des arbres comme
le manguier, l'arbre à pain et les agrumes. Sans oublier la
présence de petites unités d'élevage de porcs, de caprins,
d'ovins et de mulets qui y sont développées (MARNDR, 2014).
Il faut dire que des répartitions spatiales similaires
s'observent dans de différents endroits sur le long du littoral
haïtien sans aucunes études d'impact préalables. Ce qui
explique la gestion anarchique des côtes en matière d'implantation
d'activités agricoles souvent sujet à d'utilisation de produits
chimiques et de pratiques douteuses pouvant influencer le fonctionnement de
l'écosystème marin.
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