2.5. Le littoral haïtien
2.5.1. Occupation
anthropique des côtes
Haïti est considérée comme l'un des pays
les plus pauvres du continent américain et l'un des pays les plus
densément peuplés du monde avec 384.7 habitant par
kilomètre carré (IHSI, 2012). Au début de l'an 2000, plus
d'un tiers de la population soit 34.7 % vivaient dans le département de
l'ouest et plus de 25 % d'entre eux se trouvaient dans la conurbation de
Port-au-Prince, la capitale du pays (Eliccel, 2002). Encore de nos jours, ce
cas de figure, caractérisé par une forte pression
démographique, se fait aussi remarquer dans bien des villes du pays,
dont 9 des 10 chefs-lieux des départements du pays (Port-au-Prince, Cap
Haïtien, Gonaïves, Fort-Liberté, Port de Paix,
Jérémie, Miragoâne, Cayes et Jacmel) sont localisées
sur une partie du littoral. Notons que la majeure partie des infrastructures
économiques du pays, telles que les usines, les ports et d'autres
principaux moteurs de l'économie national, sont situés dans ces
régions.
La majorité de ces zones sont très
érodées dans les parties les plus basses des bassins versants en
raison de la déforestation massive et de la destruction des mangroves
pour la construction d'habitat ou d'autres structures utiles à l'homme.
Ces zones reçoivent l'eau provenant des torrents non canalisés,
les déchets et les sédiments érodent les bassins versants.
Ces effets, en particulier dans des zones comme Port-au-Prince, mettent en
danger non seulement l'environnement de la région, mais également
la population qui y réside (PNUD et MDE, 2009).
Haïti connaît actuellement une urbanisation rapide
ne correspondant pas aux taux de bénéfices du
développement et de redistribution des biens et des services. Les zones
urbaines ne génèrent pas de croissance économique et le
secteur agricole n'est pas productif. Ainsi, les conditions de vie
détériorées dans les milieux ruraux ont causé un
grand changement dans la population dans les milieux urbains, suite à
des migrations massives précipitant l'urbanisation. Selon le PNUD et le
MDE (2007), 40 % de la population d'Haïti vit dans des centres urbains,
incluant des bidonvilles situées dans les plaines côtières
inondables telles que Cité Soleil à Port-au-Prince, Raboteau aux
Gonaïves, et La Faucette au Cap-Haïtien, etc. Compte tenu de
l'ampleur de la prolifération villes ainsi que des bidonvilles dans les
plaines côtières et en raison du caractère non
planifié de l'urbanisation particulièrement rapide qu'elles
subissent, cela pourrait avoir des répercussions sur
l'écosystème marin et même sur l'écosystème
terrestre proche du littoral.
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