SECTION II : FACTEURS ET
STRATEGIES DE LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
Un facteur de localisation peut-être défini
commet une variable qui agit habituellemnt sur les décisions et les
stratégies d'implantation d'un type d'activité urbaine. Ces
décisions sont éssentiellement celles des utilisateurs d'espaces,
les plus déterminantes, mais aussi celle d'autres intervenants
(promoteurs, financiers, pouvoirs publics etc...).
II.1 Facteurs de localisation des
activités industrielles
De manière générale, un facteur de
localisatin est un élément pris en compte lors du choix de
l'implantation. Il peut intervenir divers moments du processus de
décision : sélection des alternatives, comparaison des
alternatives ou choix final et comprendre les aspects quantitatifs (ex :
coût du bâtiment) et des aspects qualitatifs (ex :
qualité de l'environnement immédiat).
Le choix d'implantation des activités
économiques est le résultat d'un compromis et d'option parmi un
nombre plus ou moins grand de facteurs dont le poids et la diversité
varient d'une situation à l'autre. Car, « on choisit ce
qui convient le mieux à partir de ce que l'on veut et en fonction de ce
qui est disponible » (Merenne-Schoumaker, 2003).
II.1.1. Les
déterminants économiques des choix de localisation des
entreprises industrielles
Pour Fontagne et Mayer, (2005), une firme localise ses
unités de production là où elle espère qu'elles
seront les plus profitables. Les profits escomptés lors de la
localisation des activités productives sont expliqués par trois
ensembles de déterminants économiques.
Un premier ensemble de déterminants concerne les
variables influençant les coûts de production. Le coût du
travail est bien entendu central ici, mais beaucoup d'autres
éléments entrent dans la formation des coûts de production
; de plus les politiques publiques (fiscalité, subventions...),
régionales en particulier, peuvent intervenir sur ces coûts. Les
autres déterminants interviennent de façon plus complexe.
Le deuxième est la taille de la demande à
laquelle la filiale peut accéder selon sa localisation. Notons que le
niveau et la structure des coûts de transaction sont ici totalement
centraux. Dans une économie parfaitement intégrée, les
coûts de transaction sont nuls et la localisation d'une entreprise n'a
pas d'effet sur la demande qui lui est adressée : la distance, les
frontières, et plus généralement l'espace dans lequel
opère la firme, n'ont aucun impact sur ses échanges marchands.
À l'opposé, si les coûts de transaction sont très
élevés, la firme doit choisir entre des « îlots »
de demande quasi autarciques ; dès lors, seule la demande locale
intervient dans le choix de localisation. Naturellement, la
réalité se situe entre ces deux extrêmes, et le choix entre
plusieurs localisations prend en compte le potentiel de marché offert
par chacune.
Cette notion a été analysée par les
géographes (C. Harris, 1954), redécouverte et formalisée
par les spécialistes d'économie géographique (G. Hanson,
2005 ; M. Fujita et al., 1999). Dans le modèle D'Harris, le potentiel de
marché tient compte de la distance géographique: pour une
localisation donnée, il est égal à la somme des revenus
des différentes régions pondérés par l'inverse de
leur distance à cette localisation. Cette définition est
toutefois insuffisante sur deux points : elle ne tient pas compte des autres
barrières aux échanges (droits de douane, différences de
langues, déficit d'information sur les marchés étrangers,
etc.) ; elle ne tient pas compte non plus du fait que l'impact de la distance
varie selon les industries. Pour mesurer le potentiel de marché, les
travaux empiriques retiennent donc des estimations plus
élaborées des barrières aux échanges et utilisent
des données de branches.
Ce raisonnement nous amène au troisième grand
déterminant de la localisation : l'intensité de la concurrence.
Ici encore, les coûts de transaction sont importants. En leur absence,
chaque firme fait face partout à la même concurrence, le nombre et
la localisation des concurrents n'interviennent pas dans ses choix de
localisation. À l'inverse, en présence de coûts de
transaction, la distance protège de la concurrence et chaque firme
cherche à éviter les régions dans lesquelles sont
déjà présents de nombreux concurrents. Cette tendance
à éviter la proximité des concurrents a été
identifiée depuis longtemps par les théories de la
localisation (M. Fujita et J.F. Thisse, 2002). Cependant, les firmes peuvent
aussi rechercher les localisations où sont présentes d'autres
firmes. L'un des résultats les plus robustes des travaux sur les
choix de localisation est en effet que les firmes s'agglomèrent dans
certaines localisations, bien au-delà de ce que laisseraient attendre la
taille du marché et les coûts de production.
On peut encore faire une distinction de ces
déterminants en fonction du type de localisation. C'est ainsi qu'on peut
faire une différence entrela « localisation
ultra-urbaine » et la « localisation
surplu-urbaine ».
Dans la « loclisation
inter-urbaine », les facteurs influent sur les décisions
de localisation des entreprises en général, lorsqu'il s'agit du
choix d'une ville, touchent l'attrait de cette ville pour les affaire en cause.
Ces facteurs sont nécessairement différents (ou tout au moins
pondérés différemment) pour l'implantation d'une usine ou
pour l'établissement d'un siège social ou d'un bureau
divisionnaire.
Concernant la « localisation
intra-urbain », il faut d'abord distinguer les facteurs du
coté de l'offre de ceux du côté de la demande. Les facteurs
du côté de la demande sont les plus importants et les plus
étudiés,car c'est l'utilisateur d'espace qui dicte son choix de
localisation en fonction de ses exigences et de ses contraintes. Les facteurs
du côté de l'offre ont trait à l'espace lui-même et
aux conditions de localisation(les caractéristiques de l'infrastructure
et ses contraintes, aux voisinages avec ses aménités ainsi qu'aux
usages avoisinantes etc...). Il faut préciser que ces facteurs du
côté de l'ofrre ont un impacte non négligeable, car ils
conditionnent l'adaptation de la localisation.
Si les principaux facteurs de localisation sont de nature
externess, notemment ceux liés à l'espace
(accéssibilité, bassin d'employés potentiel, etc...), il
y'a aussi des facteurs interne à certaines entreprises ou à
certaines industries (types d'industrie, forme et organisation, dispersion
géographique, lieu de résidence des dirigeants, exigences en
stationnement etc...). Ces dernières ayant peut d'impacte dans la
localisation intr-urbain. Ce pendant, les facteurs externes sont aussi les plus
étudiés parce-que les planificateurs et les autres acteurs
urbains sont surtout intéressés aux variables qui peuvent
être influencés par leur intervention, Ceci dans le but d'orienter
en leur faveur (sur leur territoire ) les stratégies et même les
décisions de localisation des entreprises. C'est ainsi qu'on se
focalisera particulièrement sur le cas des entreprises industrielles.
II.1.2. Les facteurs
organisationnels et territoriaux oriantant les choix de localisation des
industries
D'après Merenne-Schoumaker (1991, op.cit.), la
localisation des activités économiques est influencée par
les caractéristiques des établissement (entreprises, firmes) et
par lescaractéristiques des territoires.
Figure 2 : fonctionnement du marché de
localisation des activités économiques
Source : http : localisation des
firmes/Les FMN_comprendre leurs stratégies de localisation
internationale_.htm
Figure 3 : Les déterminants de la
localisation
i. Les facteurs
caractérisant les entreprises
Le choix de localisation varie en fonction des
caractéristiques propres des entreprises et des établissements.
Mais chaque cas diffère des autres et il n'est pas possible de tout
envisager. Merenne-Schoumaker (1991) identifie 5 caractéristiques ; (1)
l'influence de la branche d'activité et de l'établissement et du
cycle de vie du produit, l'influence d'autres traits de l'établissement
: (2) la taille, (3) la fonction et (4) la nature de l'opération de
localisation dont il résulte ; (5) le niveau de présence
géographique des entreprises (firmes multinationales, firmes
étrangères des pas limitrophes, firmes nationales à
plusieurs sièges et les firmes locales).
i.1. La branche d'activité de l'entreprise et
le cycle de vie du produit
Il faut dire ici que la localisation des différents
types d'activités répond à des critères
spécifiques. Il est difficile d'établir des
généralités (de faire des synthèses) sur la
localisation des secteurs, à l'exception de quelques secteurs
particuliers comme la sidérurgie. Les industries des biens de
consommations se comportent plutôt comme les entreprises du secteur des
services et commerces. Les facteurs de localisation sont influencés par
les besoins des entreprises liés au cycle de vie du produit. Car les
grandes agglomérations des pays développés regroupent des
caractéristiques favorables au lancement de nouveaux produits. Alors que
les espaces périphériques et plus particulièrement le
Tiers Monde, sont plus adaptés à la fabrication de produits
à maturité.
i.2. La taille de l'entreprise
La taille de l'établissement a un impact sur les
exigences en main-d'oeuvre et en surface. En effet, plus la taille augmente et
plus la quantité de sites d'implantation qui peut convenir diminue. Car,
d'une part, les vastes terrains bien situés sont relativement rares et,
d'autre part, le nombre de travailleurs disponibles et les moyens de
communication doivent être suffisent dans la zone d'influence du site. Si
le site est bien desservi et les modes de transport sont rapides et peu
couteux, la zone d'influence augmente.
i.3. La fonction de l'entreprise
Il existe des différences entre la localisation des
activités du tertiaire industriel et des activités de production.
Les activités du tertiaire industriel cherchent à se localiser
à proximité des grands centres urbains et s'opposent souvent
à l'exurbanisation. Les fonctions du tertiaire ont plus besoin d'un
environnement urbain de qualité. A l'opposé, les activités
de production, notamment celles qui exigent peu de personnel qualifié,
se déplacent plus facilement et choisissent plus fréquemment les
petites villes ou les espaces ruraux. La disponibilité, la
réputation et le faible coût de la main d'oeuvre sont plus
attirants.
i.4. La nature de l'opération de
localisation
La nature de l'opération de localisation,
c'est-à-dire le type de situation qui conduit à la
décision d'une nouvelle implantation. Trois situations peuvent
être envisagées : la création d'un établissement,
l'extension d'une entreprise existante et le transfert d'une unité
fonctionnant déjà. Il existe des situations
intermédiaires, par exemple, le transfert peut concerner l'ensemble de
l'entreprise, seulement la production ou une activité bien
déterminée. Dans le cas d'une extension, les entreprises peuvent
chercher à minimiser la distance entre l'ancien et le nouvel
établissement, pour permettre l'arrivage des matières
premières, l'écoulement des produits et les contacts entre les
divisions. Dans le cas d'un transfert, différents facteurs peuvent
expliquer la limitation de la distance comme, la localisation de la
clientèle, le lieu de résidence de la main-d'oeuvre ou le cadre
de vie.
i.5. Le niveau de présence géographique
des entreprises
Merenne-Schoumaker (1991, op.cit) distingue quatre niveaux de
présence géographique, auxquels correspondent des comportements
nettement différents. Les localisations des firmes sont
différentes selon qu'elles soient des firmes multinationales, des firmes
étrangères des pays limitrophes, des firmes nationales à
plusieurs sièges ou des firmes locales.
Pour les firmes multinationales, la création
d'une nouvelle unité se réalise à partir d'une technique
déjà plus ou moins éprouvée et d'une certaine
expérience. La nouvelle implantation fait partie d'un réseau
complexe au sein de la firme. La société traite avant tout avec
les autorités nationales et est peu sensibles aux traditions
régionales.
Les firmes étrangères des pays
limitrophes, possèdent fréquemment un nombre restreint
d'établissements. Comme elles rencontrent souvent des difficultés
dans leur propre pays pour s'étendre, elles cherchent à se
localiser non loin des frontières afin de limiter les
déplacements entre leur nouvel établissement et la
maison-mère. Cette nouvelle localisation doit leur permettre de
résoudre des problèmes : main-d'oeuvre, terrain, financement,
réglementation, etc.
Les sociétés nationales disposent de
plusieurs établissements répartis sur le territoire. Le nombre,
la localisation et la nature de leurs activités influencent la
décision. Généralement, la nouvelle unité s'inscrit
dans un programme d'ensemble où le facteur marché joue un
rôle essentiel. Toutefois, certains transferts ou extensions peuvent
avoir pour premier mobile la résolution d'un problème
spécifique, notamment celui du recrutement de la main-d'oeuvre.
Enfin, les sociétés régionales ou
locales sont souvent des entreprises familiales disposant d'un seul
établissement. La création d'une nouvelle unité (ou le
transfert de la seule existante) constitue alors une véritable aventure.
Ces firmes connaissent bien leur milieu et elles sont très sensibles aux
aspects locaux. Elles entrent presque toujours en contact avec les
autorités locales ou régionales qui peuvent ainsi avoir une
influence importante
ii. Les facteurs
caractérisant les territoires
Merenne-Schoumaker dans « La localisation des
industries » (1991, op.cit) différencie deux niveaux d'analyse
territoriale : d'une part, le niveau des grands espaces économiques
et des pays, et, d'autre part, le niveau des régions, des
localités et des terrains. Pour cette analyse c'est le niveau des
régions, des localités et des terrains qui nous intéresse.
En effet notre analyse est réalisée sur le découpage le
plus fin du territoire qu'est la Collectivité territoriale
Décentralisée (CTD).
Au niveau des régions, des localités et des CTD,
nous pouvons identifier trois grands groupes de facteurs : le cadre
général, les facteurs de production et l'environnement
économique, humain et politique.
ii.1. Le cadre général
La situation géographique : c'est une
notion relative, car elle désigne la position par rapport à
d'autres lieux ou d'autres phénomènes localisés
(marché, voies de communication, etc.). Ce facteur a un impact plus
important au niveau régional ou local qu'au niveau national ou
international. Car à cette échelle les éléments de
polarisation des activités, des trafics, des populations et des
différences qualitatives dans les répartitions ont plus
d'importances (par exemple le rôle des ports maritimes ou des villes sont
loin d'être identiques). De plus, toutes les situations ne sont pas
équivalentes, notamment en ce qui concerne les infrastructures et
superstructures disponibles (certain dirigeants d'entreprises peuvent refuser
de s'installer à certains endroits malgré les avantages financier
que leur offraient des responsables publics) (Merenne-Schoumaker, 1991,
op.cip).
Le marché : Ce facteur joue un rôle
moins important à l'échelle régionale et locale
(Merenne-Scoumaker, 1991). Toutefois, certaines activités restent
très liées à l'air de circulation de leurs produits : lors
de coût de transport élevés (industries des besoins), quand
le produit perd rapidement de sa valeur (presse quotidienne).
ii.2. Les facteurs de production
Les transports et l'accessibilité : un
des facteurs le plus important pour les entreprises de l'industrie est le
transport : proximité aux axes structurants, les avantages logistiques
et l'accessibilité (facteur le plus important dans l'enquête
réalisée par Aguiléra-Belanger & al. (1999) cf. Annexe
1). Les coûts de transport varient selon les types d'activités.
Pour l'industrie, la localisation des usines est dépendante des
coûts du transport, si la part des coûts directs de transport dans
le prix de revient des produits dépasse 5% (Merenne-Schoumaker, 1991).
C'est pour cela qu'un grand nombre d'entreprises industrielles ont pour
objectif de minimiser les coûts liés aux transports. Les
entreprises sont de plus en plus exigeantes aux niveaux des infrastructures et
de l'organisation des déplacements de leurs marchandises et du
personnel. Les firmes désirent être bien desservies, pour cela,
elles doivent choisir entre plusieurs modes de transport (Merenne-Scoumaker,
1991). Mais les industries privilégient de plus en plus, la route et
l'autoroute comme mode de transport, car les infrastructures
autoroutières sont très accessibles. A l'opposé,
l'utilisation du rail et des voies d'eau intérieure ont baissé.
Les nouvelles zones d'activités ont une localisation
proche des autoroutes, ports et aéroports. Mais cette proximité
n'implique pas nécessairement leur utilisation (ces zones offrent des
avantages en matières de terrains comme des vastes surfaces à des
prix intéressants, l'écart avec la population et peu de
problèmes de voisinages). Les décisions de localisation, sont
aussi influencées par les services de télécommunications.
Car, si le pourcentage de couverture du réseaux n'est pas bonne, les
industries s'implantent moins que dans les zones où les réseaux
sont abondent et de qualité.
Grâce à l'accessibilité, les entreprises
disposent rapidement de tous les facteurs de production et des biens
intermédiaires dont elles ont besoin, en diminuant les coûts et le
temps de transport. Elle permet aussi de recueillir un maximum d'informations
stratégiques avec un avantage temporel sur leurs concurrents.
Les matières premières, l'eau et
l'énergie : la localisation des matières
premières et des disponibilités en énergie s'est restreint
ces dernières années en raison de mutation technique et
technologique (Mutation au sein des fabrications, par exemple la diminution des
quantités de matières premières et le développement
du recyclage ; Augmentation du nombre de matière intervenant au
sein même des fabrications (chaque matière n'intervenant parfois
qu'en quantité restreinte et se trouvant fréquemment à un
endroit différent des autres)).
Les modifications intervenues dans le domaine des transports
entraînent une diminution de l'importance relative des coûts et
l'augmentation des possibilités. Mais cela peut évoluer avec
l'augmentation du prix du pétrole. Avec la croissance des besoins et la
raréfaction des réserves, le rôle de l'eau a pris plus
d'importance. C'est pour cela, que les grands consommateurs d'eau s'implantent
en bordure (pour le refroidissement, les centrales électriques, la
sidérurgie et le montage automobile). Le problème de l'eau est
également qualitatif, car elle doit être d'une certaine
qualité notamment dans le secteur alimentaire.
Les disponibilités en terrains et
bâtiment : les entreprises ont des exigences croissantes en
espace, elles portent autant sur les quantités et la qualité. La
recherche de terrains équipés au prix peu élevé et
situé dans un environnement de qualité. Les bâtiments
disponibles sont un facteur de localisation, si le bâtiment est
récent ou en bon état il est facilement réutilisable. La
multiplication des parcs industriels et le développement de l'immobilier
industriel modifient la procédure de choix d'une localisation. C'est
ainsi que les zones d'activités ont un impact sur l'organisation des
territoires. Ces zones d'activités sont définies comme «
un ensemble de terrains acquis et regroupés par un maître
d'ouvrage, généralement public, parfois privé, et
préalablement équipés pour faciliter l'installation, le
fonctionnement et le développement d'établissements à
caractère économique ». Elles constituent donc un
enjeu majeur pour les entreprises par les espaces, les équipements et
les services qu'elles offrent pour leur implantation et leur
développement.
Les aspects qualitatif et quantitatif de la
main-d'oeuvre : la main-d'oeuvre est le principal facteur de
localisation pour la plupart des industries, cela provient de deux faits :
d'une part la diminution des contraintes classiques de production pour un grand
nombre d'entreprises et l'accroissement du poste main-d'oeuvre et d'autre part
une intervention de plus en plus marquée des pouvoirs publics.
D'après Merenne-Schoumaker(1991, op.cit), la main-d'oeuvre a quatre
aspects : la disponibilité, la qualification, la réputation
et le coût. La disponibilité joue un rôle au niveau des
grandes entreprises (difficultés de recrutement restreintes). La
disponibilité de la main-d'oeuvre à également un aspect
qualitatif en termes d'âge et de sexe (par exemple certaines entreprises
cherchent à recruter du personnel jeune). Du point de vue de la
qualification, les entreprises ont des exigences au niveau de la formation
requise, certaines entreprises rejettent les zones rurales ou au contraire
elles recherchent des zones où la qualification de la population est
moins poussée. La réputation de la main-d'oeuvre comprend des
éléments qualitatifs comme la régularité
(absentéisme), la rapidité (de formation dans le travail),
l'efficacité, la stabilité etc. Mais il est difficile
d'apprécier ces caractères correctement, l'appréciation de
la main-d'oeuvre sur ces points s'appuie parfois sur des images
stéréotypées ou des affirmations anciennes et peuvent
devenir totalement fausses. Le coût de la main-d'oeuvre est un
critère important de la localisation mais à pondérer par
la productivité.
ii.3. L'environnement économique, humaine et
politique
L' environnement économique : Le choix
d'une localisation peut être influencé par la recherche de la
proximité d'autres entreprises. La recherche de proximité peut
s'expliquer par les relations directes existant entre le nouvel
établissement et ceux implantés dans les environs. La prise en
considération du climat économique de la région, la
recherche d'un voisinage particulier (exemple : recherche des firmes de la
même nationalité, même activité, ou contraire des
petites firmes qui souhaitent se localiser à côté d'une
plus grande). Ce comportement des firmes a pour objectif de minimiser les
risques. La proximité des firmes a pour effet de dynamiser le milieu et
de créer des effets d'entraînement (incitation à la
modernisation, à l'innovation, à la création, etc.). C'est
l'intérêt des « pépinières »
d'entreprises. Ainsi, les économies externes jouent un rôle
important et complexe, elles sont les bénéfices collectifs que
perçoivent les entreprises du fait de leur position relative,
indépendamment de tout échange marchand. Car, comme nous l'avons
vu précédemment, les économies d'agglomération sont
composées des externalités de localisation et des
externalités d'urbanisation. Les économies de localisation
résultent de l'agglomération d'activités similaires ou
voisines et les économies d'urbanisation sont liées à la
diversité sectorielle sur le territoire.
Bref, Pour les entreprises liées à la
production, la recherche des économies d'agglomération par les
entreprises entraîne le développement de villes «
généralistes » ou technologiques. Les villes «
généralistes » sont définies par Aguilera-Belanger
& al. (1999, op.cit) comme des villes ayant des activités
industrielles diversifiées et parfois des compétences
spécifiques sur certaines filières. Les villes technologiques se
développant sur la base d'un secteur industriel,
spécialisé sur une technologie innovante. La recherche
d'économies d'agglomération est donc intéressante pour les
entreprises et ces économies d'agglomération peuvent
également attirer de nouvelles entreprises. Mais à partir d'un
certain seuil d'agglomération, ces économies peuvent se
transformer en déséconomies.
Les préoccupations et contraintes de
l'environnement : la prise de conscience des problèmes de
sauvegarde de l'environnement, les politiques d'aménagement du
territoire et de la protection de la nature restreignent les
possibilités de choix pour de nombreuses industries. Car, les mesures
concernant la protection de l'environnement deviennent un obstacle pour les
entreprises les plus polluantes. Mais les réglementations, les
concernant varient selon les pays, les villes et les régions. Les
entreprises les plus polluantes se déplacent des zones les plus
réglementés vers les plus tolérantes.
Le cadre de vie : le cadre de vie est un facteur
de plus en plus évoqué dans les travaux récents, mais il
est rarement défini. Merenne-Schoumaker le défini de la
façon suivante : « il regroupe les éléments
suivants : des coordonnées du cadre physique (beauté des
paysages, durée de l'ensoleillement), les conditions du
logement(disponibilité, prix et surtout qualité), l'attrait
touristique, la présence d'équipements dans les domaines de
l'enseignement (surtout université et école internationale), du
commerce, des soins médicaux, de la culture et des loisirs, etc. ; les
facilités d'accès à ces équipements ou aux sites
touristiques voisins (en particulier, les facilités de communication
avec la métropole ou la grande ville voisine) enfin, des facteurs
d'ambiance (nombre suffisant de personnes de catégories
socioprofessionnelles analogues, habitudes régionales, degré
d'ouverture du milieu aux nouveaux arrivants, etc.) ». Ces
éléments ne sont pas décisifs mais, à condition
économiques égales, ils peuvent emporter la décision. Les
régions et/ou communes font des efforts pour améliorer leurs
images de marque et pour tenter d'offrir un « plus ». La prise en
compte de ce facteur conduit les dirigent à choisir des localisations
proches des grandes villes.
L'intervention des pouvoirs publiques : Ici,deux
groupes d'interventions ont de l'importance (Merenne-Schoumaker, 1991) : les
interventions régionalisées du pouvoir central et les
interventions des dirigeants régionaux ou locaux. Tout d'abord, il faut
remarquer que la majorité des politiques régionales sont des
politiques d'incitation (mesures financières et fiscales, orientation
des investissements vers tel ou tel région, décentralisation des
pôles en croissance vers les périphéries en retard). Mais
leurs impacts sont faibles dans les régions en difficulté
malgré les aides, qui ne modifient pas l'image des régions qu'ont
les chefs d'entreprises des conditions minimales de fonctionnement. De plus,
l'avantage obtenu n'est pas permanent et ne peut pas être comparé
avec des avantages permanents comme l'infrastructure ou la qualification
élevée de la main-d'oeuvre. Les interventions des dirigeants
régionaux et locaux sont plus déterminantes, en raison de
l'importance accordée par les dirigeants d'entreprises aux «
structures d'accueil » et à une bonne collaboration avec les
autorités locales.
Il faut également remarquer que, nous avons pa ressorti
tous les eacteurs possible qui peuvent intervenir dans la localisation des
activités industrielles. Il existe encore biens d'autres, nous avons
relévé ceux qui parraissent important dans l'étude qu'a
réalise Merenne-schoumaker (1991), sur les facteurs qui influancent les
décisions de localisation des entreprises. C'est ainsi qu'on peut
ressortir les differents figures suivantes :
Figures 4 : Figure : les facteurs de
localisation des industriel
Source :http : localisation des
firmes/Les FMN_comprendre leurs stratégies de localisation
internationale_.htm
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