I.2 Les théories de la
localisation des firmes
Dans cette sous partie, qui présente les
différents courants théoriques ayant essayés
d`appréhender la localisation des firmes ou des activités
économiques selon de contexte spatial et temporel précis, nous
présenterons d'abord les analyses de Ponsard qui en 1988 a
résumé toutes les oeuvres majeurs antérieures à la
sienne portant sur la localisation des firmes. Dans un second temps nous
étudierons ainsi les théories de l'économie
géographique et urbaine.
i. Les paradigmes de
Ponsard
La prise en compte de l'espace dans l'économie a
donné lieu à des travaux que Ponsard (1988, Op.cit.) classa en
quatre paradigmes. Le premier, renvoie à l'oeuvre de Von Thünen
(1826, Op.cit.) considéré comme le « père des
théories de la localisation ». Il explique les localisations
optimales des activités agricoles. Le deuxième paradigme, est
issu de l'oeuvre d'A. Weber (1909, Op.cit.), qui élabore une
théorie de la localisation industrielle avec la détermination du
coût minimum de transport. Le troisième concerne Hotelling (1929,
Op.cit.) qui étudie la relation entre la formation des prix d'un bien
homogène, la taille du marché et la localisation de deux vendeurs
de ce bien. Enfin, le dernier paradigme est issu des travaux de Christaller
(1933, Op.cit.) et Lösch (1940, Op.cit.) sur la théorie des lieux
centraux. Ainsi présenté, se paradigme se décompose de la
manière suivante :
i.1 Von Thünen et la localisation des
activités agricoles
Von Thûnen (1926 cité par Ponsard, 1988) est
appelé le « père des théories de la
localisation ». Il se donna comme objectif d'expliquer les
localisations optimales des activités agricoles. La localisation
optimale est telle qu'en tout point de l'espace, la rente foncière est
maximisée. Ainsi, le modèle de Von Thünen repose sur
plusieurs hypothèses (Ponsard, 1988, Op.cit.).
H1. Le sol est de qualité homogène (la
fertilité du sol est constante) ;
H2. La production est à rendement d'échelle et
factoriel constant, impliquant donc que la production par unité de
surface (x) soit fixe, et que le coût par unité de surface (c)
soit fixe également et indépendant de la localisation ;
H3. Le prix du produit (p) est fixé par le
marché au leu centrale, indépendamment du lieu de
production ;
H4. Le coût de transport est proportionnel à la
distance parcourue et à la quantité de produit
transportée. Le taux de transport par unité de distance et par
unité de produit est (ò). Seul le coût de transport du
produit est pris en compte, le cout de transport des produits utilisés
pour la fabrication n'est pas pris en compte ;
H5. Le sol est attribué à l'utilisateur qui est
capable de payer la plus forte rente.
Pour un produit donné, la fonction de rente offerte est
une fonction linéaire et décroissante, elle s'écrit
donc :

Où äs est la distance du lieu
s au centre du marché. Dans la suit Ponsard omet
l'indice s, la fonction de rente offert s'écrit
donc :

Ce modèle peut être prolongé à
plusieurs produits, en un lieu donné, le sol est attribué
à l'utilisateur qui est capable de payer la plus forte rente. Pour
chaque produit cultivé i, la courbe de rente offerte est linéaire
et décroissante avec la distance ä :

L'équilibre, pour un prix donné de chaque
produit, est obtenu par la confrontation des fonctions de rente et abouti
à des localisations en couronnes concentriques appelées cercles
de Thünen. Pour trois produits, le graphique suivant permet de visualiser
le principe de cet équilibre.
Prolongement : le modèle de Von
Thünen est très utilisé, non seulement par les
économistes agronomes, mais aussi par les spécialistes de
l'économie urbaine. Le moddèle de Thünen sera utilisé
pour expliquer la localisation intra-urbaine etanalyser les zones suburbaines
de transitionde l'usage urbaine du sol vers son exploitation agricole (Ponsard,
1988, Op.cit.).
i.2. A. Weber et la localisation
industrielle
A. Weber (1909, Op.cit.) élabore une théorie de
la localisation industrielle. Pour lui, la meilleur localisation ou
localisation optimal correspond à celle qui minimise les coûts de
production. Sa théorie est fondée sur trois postulat de base
(Merenne-Schoumeker, 1991).
Postulat 1 : un grand nombre de matières ont ont
une localisation spécifique, on ne peut pas les trouver partout (sauf
l'eau et l'air considérés comme des matériaux
« ubiquistes » que l'on trouve partout ;
Postulat 2 : les marchés des produit fini sont
localisés en certains point et la concurrence est parfaite ;
Postulat 3 : les bassins de main-d'oeuvre sont
localisés et peuvent offrir un nombre illimité de travailleurs
à un certain taux de salaire. L'espace est totalement uniforme
culturellement, politiquement et spatialement.
De plus, dans le modèle de Weber, trois facteurs
inflencent la localisation des industries : deux facteurs régionaux
(les coûts de transport et les coûts de main-d'oeure) et un facteur
local (les forces d'agglomération). Les coûts de transport sont le
facteur le plus important.
Dans le triangle de Weber, deux sommets représentent
les points d'offre de deux matières premières et un point la
demande de produit fini, la main d'oeuvre étant disponoble partout. Le
point du coût minimum de transport est déterminé à
l'intérieur ou à l'un des sommets du triangle, les distances
étant pondérées par le poids des biens transportés
(Ponsard, 1988, Op.cit).
Prolongement : au cours du temps ce
modèle du point minimun a perdu l'aspect mécanique que lui avait
donné Weber. Il a été
généralisé :par la prise en considération de
diverses fonctions de production, l'examen des relation entre le point de
coût minimun et celui de profil maximun, la considération de
polygones à plus de trois sommets, l'adjonction de contraintes
(notamment pour traiter de la localisation optimale des services publics),
etc...
Néanmoins, l'inspiration wébérienne
demeure présente dans toutes les formulations de la théorie de la
localisation optimale des unités de production et dans les
modèles de la recherche opérationnelle auxquels elle sert de
fondement (Ponsard, 1988, Op.cit.).
i.3. Hotelling
Hotelling( 1929 cité par Ponsard, 1988, Op.cit.)
cherche la relation entre la formation des prix d'un bien homogène, la
dimension du marché et la localisation de deux vendeurs de ce bien.
Le marché est présenté par un segment de
droit. Les acheteurs y sont distribués uniformement. Sous certaines
conditions, dont la principale l'inélasticité parfaite de la
demande, Hotelling démontre que les localisations optimales des
duopoleurs se situent toutes deux au centre du marché. Ce
résultat est appelé « loi de
Hotelling » (Ponsard,1988, Op.cit et Fujita & Thise,
1997).
Prolongement : ce résultat
donnera lieu à de vaste commentaires et à de nombreux travaux
dont l'objet sera d'étudier les conséquences de la prise en
compte d'hypothèses différeentes de celle de Hotelling et dont le
résultat sera de vérifier ou d'invalider la loi de concentration
au centre.
Limites : l'hypothèse
d'élasticité même limitée de la demande et
l'introduction de plus de deux vendeurs remettent en question cette loi.
Néanmoins, elle reste au coeur de nombreux débats dans le domaine
de la concurrence spatiale. De plus, Hoteling a établi que la
concentration des localisations pouvait être, sous certaines conditions,
une situation d'équilibre. Mais, un problème d'optimalité
de telles localisation se pose, piusque les acheteurs les plus
éloignés du centre sont pénalisés par rapport aux
autres, toutes choses égales par ailleurs (Ponsard, 1988, Op.cit.).
i.4. La théorie des lieux centrux de
Christaller et de Lösch
La théorie de lieux centraux, produite dan les travaux
de Christaller (1933, Op.cit.) et de Lösch (194, Op.cit), a pour objet la
construction d'un paysage économique.
Löch va construire sa théorie à partir des
critiques formulés sur le modèle de Weber (1909, Op.cit). En
effet, Weber considère une demande constante et ne prend pas en compte
ses variations. Lösch va chercher non pas le point de moindre coût
mais le point de profit maximun. Dans son analyse, il intègre
l'interdépendance des firmes. Son objectif n'est pas d'expliquer la
localisation d'une activité économique, mais de montrer comment
se met en place un système de localisation des activités
économiques (Merenne-Schoumaker, 1991).
Lösch a montré que même si le monde
était une boule lisse, les localisations des activités
économiques ne seaient pas dispersées uniformément. Les
avantages économiques de la spécialisation et de la production de
masse conduisent à des concentration locales, mais qui sont
limitées par la recherche des économistes sur les frais de
transport, lesquelles poussent à une certaine dispersion.
Par une procédure complexe, Lösch construit
d'abord des rseaux de surfaces de marché
« hexagonales » pour chaque bien. Leur combinaison en
système de réseau le conduit ensuite à élaborer une
théorie des régions économiques. Enfin, ces sytèmes
régionaux sont eux-mêmes reliés en réseau de
sytèmes (ou réseaux de régions). Ainsi, il construit une
hiérarchie des lieux centraux, c'est-à-dire des
agglomérations dont les tailles , les espacements et les zones
d'influences sont codéterminés (Ponsard, 1988, op.cit.).
Prolongement : cette architecture pose
des problèmes mathématiques délicats et soulève de
nombreuses questions d'ordre économique. Des discutions sur la forme
optimale des surfaces de marché, l'effet de l'entrée de nouveaux
concurrents, les distorions du modèle initial dues à la
non-uniformité de l'environnement, les conditions de la concurrence
spatiale, la forme de courbes de demande dans l'espace, la politique des prix
des firmes, etc... La littérature suscitée par la théorie
des lieux centraux est non seulement immense, mais encore diversifiée
(Ponsard, 1988, op.cit.).
Outre ces quatre paradigmes Ponsard distingue quatre champs de
recherche : les modèles d'interaction spatiale, la théorie
de l'équilibre général spatial de l'économie, la
théorie de l'économie spatiale publique et l'analyse des espaces
économiques flous.
Tout d'abord, pour ce qui est des modèles
d'interaction spatiale, elles se sont développés depuis
les années 50, ce sont des modèles anciens,
développé par des travaux démographes et
économistes dans la deuxième moitié du XIXème
siècle et début du XXème siècle. Ces modèles
s'inspirent de la loi de gravitation universelle de Newton (1680). Les auteurs
ont cherché à appliquer la loi de Newton dans laquelle deux corps
s'attirent l'un à l'autre avec une force qui est proportionnelle au
produit de leur masse et inversement proportinnelle au carré de la
distance qui les sépare à la démographie et à
l'économie.
Ensuite, la théorie de l'équilibre
général spatial de l'économie dont l'objetif est
d'analyser les conditions d'existance d'un équilibre de toute les
activités économiques considérées dans leur
interdépendance, et d'étudier les propriétés
d'unicité, de stabilité et d'optimalité d'un tel
équilibre.
La théorie de l'économie spatiale
publique, ici la non-neutralité économique de l'espace
entraine que les préceptes de l'économie classique ne sont plus
valides. Par exemple : la considération de l'espace remet en cause
le contenu habituel du concept du bien collectif pûr, puisque la
disponibilité d'un tel bien pour les usagers peut dépendre de
leur proximité par rapport aux points d'offre et être donc
inégale selon leur résidence.
Enfin, l'analyse des espaces économiques flous
et des comportements spatiaux imprécis, un espace
économique précis (à l'inverse des espaces flous) signifie
que cet espace a ou n'a pas certainses caractéristiques constitutives et
les agents économiques qui y vivent préfèrent ou ne
préfèrent pas une action possible à une autre. Cepndant le
monde réel est souvant imprécis, les espaces économiques
(comme les régions économiques, les aires d'influence, des
surfaces de marché, etc...) possèdent plus ou moins des
caractéristiques données. Ils ne sont pas souvent
délimités par des frontières nettes, ils se recouvrent
partiellement et il est difficile de les diviser. De la même
manière le comportement des individus n'est pas toujours clair. Le
modèle de Von Thûnen va ainsi être à l'origine de
nombreux modèles, les plus connus étant les modèles
d'économie urbaine.
ii. Les modèles
d'économie urbaine et d'économie géographique
ii.1. Les modèles d'économies
urbaine
L' économie urbaine a réellement
débuté avec les travaux des auteurs tels qu'Alonso (1964)
etPonsard (1988). Ces modèles trouvent leurs origines dans les travaux
de Von Thünen sur l'occupation du sol. Il constituent la base de la
Nouvelle Economie Urbaine (NEU), ces modèles sont également
connus comme modèles standards de l'économie urbaine.
Alonso fut le seul à tenter à l'époque
une approche générale d'affectation du sol, via une transposition
du système de Von Thünen à la localisation et à celle
des firmes urbaines. Toutefois, le modèle d'Alonso n'aboutit qu'à
une jjuxtaposition de modèles partiels, le plus connu d'entre eux est
celui de l'équilibre spatial du consommateur ou modèle de
localisation résidentielle (Ponsard,1899, op.cit ; Huriot,
1994).
Alonso introduit explicitement dans son modèle, la
distance au centre (CBD ou Central Business District) de
l'agglomération, dans la définiton des choix de localisation. De
plus , il fait l'hypothèse que tous les emplois sont au centre. Plus la
localisation est proche du centre, plus le prix du foncier est
élevé, mais les déplacements seront minimisés
(Aguilera-Belanger & Al, 1999).
Dans le modèle d'Alonso, les entreprises cherchent
à maximiser leur profit et les ménages leur satisfaction sous
contrainte budgétaire. Plus on s'éloigne du centre-ville, et plus
les coût de transport sont élevés et le prix du terrain
faible. Ménages et entreprises recherchent le meilleur compromis entre
ces deux dépenses.
Les modifications dans les infrastructures de transport
peuvent avoir un impact sur le coût de transport, une meilleure
accessibilité peut se traduire par une diminution du coût de
transport.
Comme nous l'avons indiqué, le modèle
théorique d'Alonso a été appliqué et validé
en particulier sur les localisations de l'habitat résidentiel. Mais pour
les localisations des activités, il se confronte à un certain
nombre de difficulté, liées à la détermination du
prix. Aguiléra-Belanger (2001) souligne ainsi que le prix de la
localisation n'est qu'un élément d'un coût global de
localisation. Une limite du modèle d'Alonso vient de l'hypthèse
de la localisation des emplois au centre. De manière plus
récente, l'économie géographique a tenté de
relâcher certaines hypothèses du modèle standard de
l'économie urbaine, jugées trop fortes et restrictives.
ii.2. Les modèles d'économie
géographique
L'économie géographique a pour objectif
d'apporter une réponse à la quetion suivante : qui (ou quoi)
se localise où ? « qui » (ou
« quoi ») fait référence aux agents
économiques (ou équipements) tels que les entreprises ou
ménages (ou les infrastructures publiques).
« Où » fait référence à des
zones géographiques variées allant de la ville au marché
regroupant plusieurs pays, en passant par les Collectivités
Territoriales Décentralisés (CTD) et les Régions.
L'objectif est d'expliquer pourquoi certaines activités
économiques choisissent de se localiser dans des endroits particuliers,
et également l'impact que ces multiples décisions ont sur
l'organiation territoriale de l'économie (Fujita &Thisse, 1997).
Plusieurs modèles ont été
développés pour répondre à différentes
questions (« pourquoi existe-t-il des forces poussant à
l'aggloméretion ou à la dispersion des activités
économiques ? pourquoi observe-t-on des regroupements
constitués d'agents différents ? ») (Fujita
& Thisse, 1997, op.cit.) et aux limites des modèles
d'économies standard urbaine (notamment les hypothèses de
rendement d'échelle non croissant, les externalités et la
concurrence spatiale). Il faut cependant remarquer, que les approfondissement
de ceux-ci ont donnés naissance à plusieurs autres approches donc
les plus important sont, la théorie d'agglomération et celle
d'externalité.
Le modèle des économies
d'aggllomération : Toutes les configuretions spatiales
d'activités économiques peuvent être vues comme le
résultat d'un processus impliquant deux types de forces opposées,
les forces d'agglomération (ou forces entripètes) et les forces
de dispersion dans le système productif. La concentration
géographique des activités qui apparaissent dans le
système productif. La concentration géographique des
activités économiques en certains lieux donne naissance à
un effet boule de neige cité dans Fujita & Thisse (1997,
op.cit.).
De plus en plus de producteurs veulent se localiser au
même endroit en raison des facteurs multiples qui permettent une
spécialisation de plus poussée du processus de production. De
même, l'installation de nouvelles entreprises incite de nouveaux
travaileurs à émigrer, car ils espèrent trouver un emploi
leur convenant mieux avec un salaire plus élevé. Plus
généralement, ces externalités dites marshallienne
((Marshall, 1890 ) cité dans Fujita & Thisse, 1997,op.cit)
trouve leur origine dans la production de masse (elles sont donc similaires aux
économies d'échelle), la formation de la main-d'oeuvre hautement
qualifiée provenant de l'accumulation du capital humain et de la
communication directe, une plus grande disponibilité d'inputs
spécialisés et l'existance d'infrastructures modernes.
Hoover (1936) en se fondant sur les travaux de Weber a
proposé une classification des économies d'agglomération
devenue standard en théorie de la localisation (Fujita & Thisse,
2003). Ainsi, il distingue les économies d'echelle existant (
à l'intérieur de l'entreprise, et dépendent du volume de
production de celle-ci), les économies de localisation (qui
sont associées aux entreprises appartenant au même secteur et
implantées au même endroit. Elles dépendent de la taille de
l'output de l'industrie en ce lieu), les économies d'urbanisation
(qui sont associées à la proximité de tous les
producteurs installéss en un même lieu. Elles dépendent du
niveau général d'activité en ce lieu.
Le modèle de shopping : ce
modèle est le lieu de localisation dans lequel ce sont les consommateurs
qui supportent les coûts de transport en se déplaçant vers
l'entreprise productrice du bien u'ils veulent acquerir. Depuis Hotteling
(1929, op.cit.) l'on admet que la concurrence par la clientel est une force
centripède (tant vers le centre) qui pousse les venduers à se
concentrer. Celui-ci à d'ailleur été à l'origine de
nombreuses controverses sur l'inefficacité de la libre circulation des
facteurs et ls biens, et donc de la concurrence parceque ce principe induit
l'idée selon laquelle les consommateurs sont confrontés à
des producteurs identiques du point de vue de leur localisation. Rappelons
alors que d'après le principe de la différenciation minimale,
deux entreprises qui cherchent à maximiser leur clientelle choisirons de
se localiser au centre du marché, et minimiser ainsi leur
différenciation spatiale et ce quelque soit la forme de coût de
transport lorsque les prix sont fixés.
Les modèles de livraison :
contrairement au modèle dit de shopping, ici ce sont les entreprises
qui assurent les coûts de transport qui du fait deviennent une variable
de leur processus de production. Les modèles de livraison trouvent donc
leur origine des analyses de la discrimination spatiale des prix dans un
contexte oligopolistique.
Les modèles avec
externalités :le concept d'externalité à
longtemps été utilisé pour décrire des situations
très différentes. Les externalités peuvent être
classées en deux catégories : les
« externalités technologiques » et les
« externalités pécuniaires ». Les
premières (technologiques) traitent des effets d'interaction qui se
produisent en dehors des marchés et affectent directememnt les
utilités des consommateurs ou les fonctions de production des
entreprises. Les secondes (pécuniaires) renvoient aux
bénéfices des interactions économiques qui se
concrétisent au travers des mécanismes habituels de marché
(c'est-à-dire, au travers de prix). Par conséquent , chaque type
d'externalité est susceptible de conduire à
l'agglomération des activités économiques. Une
agglomération économique est créée aussi bien au
travers d'externalités technologiques que pécuniaires, par
ailleurs souvent imbriquées.
Il faut remarquer que dans le modèle avec
externalité, seul les externalités technologiques sont prises en
compte. Dans ce cadre, les externalité visent à décrire
les équilibres spatiaux résultant des interactions hors
marché entre les entreprises et/ou les ménages. Les
externalités peuvent prendrent les deux formes suivantes : les
externalités de communication et les externalités spatiales. Les
externalités de communication décrivent explicitement les
relations de communication entre les agents, alors que les externalités
spatiales utilisent le concept d'accessibilité pour appréhender
de manière indirecte les effets générés par la
distance et qui ne sont pas captés par les prix.
Le modèle proposé par Fujita, Imai, et Ogawa
(Fujita & Thisse, 1997, op.cit) permet d'illustrer le mécanisme
basique de l'agglomératio impliquant à la fois des producteurs et
des consommateurs. La force d'agglomération réside dans
l'existance de communications entre entreprises autorisant l'échange
d'information. Une caractéristique importante de celle-ci est qu'elle
s'apparente à un bien public : l'utilisation d'une partie de
l'information par une entreprise ne réduit pas le contenu de cette
information pour le autres. Dès lors, l'échange d'information
à travers un processus de communication entre producteurs
génère des externalités positives pour chaque entreprise.
Si chacune des entreprises disposent d'informations différentes, le
bénéfice de la communication augmente généralement
avec le nombre de participants. De plus, puisque les communications mettent en
jeu des coûts croissant avec la distance, les bénéfices
retirés seront d'autant plus élevés que les entreprises
sont proches. Toutes choses égales par ailleurs, les producteurs tendent
à se regrouper pour faciliter la transmission de l'information, mais le
regroupement des entreprises dans une même région entraîne
des externalités négatives, c'est le cas avec la longueur du
trajet moyen d'un salarié vers son entreprise qui augmente, ce qui
conduit à son tour à une hausse des salaires et des rentes
foncières. De telles augmentations tendent à décourager
l'implantation d'autres producteurs dans la région
considérée. En conséquence, la distribution
d'équilibre des ménages et des entreprises est le résultat
de ces deux forces opposées.
Nous allons voir dans dans la deuxième sous-partie,
d'une part les facteur issuent de la théorie, qui contribuent à
la localisation des activités industrielles, puis nous distingueront les
les stratégies qu'adoptent ces industries pour le choix de leur lieu de
localisation.
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