2.1.2. Secteurs
d'activités concernés
Selon l'enquête de PWC, la fraude touche tous les
secteurs d'activités. Plus l'entreprise est grande, plus les risques
sont importants. Le secteur financier demeure le plus touché dans le
monde avec un taux de 48%. Parmi les plus fortes évolutions, on note le
secteur aérospatial et défense (+9%), le transport et logistique
(+8%), l'énergie (+6%) et le secteur public (+3%).
2.1.3. Importance des
dispositifs anti-fraude
D'après les enquêtes, la fraude survient
majoritairement aux moments suivants : les périodes de
congés (juillet à septembre), les voyages du président,
les veilles de long week-end (la fraude survient alors vers 16h, lorsque le
collaborateur n'a plus la même attention que le reste du temps). Euler
Hermès constate dans son étude que 71% des entreprises n'ont pas
de fonctions dédiées pour piloter la lutte contre la fraude.
Cette dernière est donc pilotée par la Direction
financière suivit de la Direction générale. 68% des
entreprises en France n'ont pas un plan d'urgence à activer en cas de
fraude et 58% ne connaissent pas de solution d'assurance en cas de risques de
fraude.
La hausse des fraudes externes notamment les fraudes bancaires
par ingénierie sociale ont modifié significativement les modes de
détection en 2016. En effet, on constate une baisse du dispositif de
contrôle, soit 44 % en 2016 contre 65% en 2014. Par contre, la culture de
l'entreprise (codes éthiques, systèmes d'alertes, etc.) est en
hausse de 10 points soit 23% en 2014 contre 32% en 2016.
Plus de 29 % de fraudes survenues ont été
causées par un manque évident de contrôles internes
adéquat. 20.3% d'entreprises indiquent le contournement des
contrôles en place et 20% l'absence de vérification de la
Direction.
2.1.4. Profil du fraudeur dans le monde
La Chartered Institute of Management Accountants (CIMA),
l'Association Certified Fraud Examiners (ACFE), KPMG et PWC décrivent
des faits et avancent des chiffres relatifs au portrait-robot du fraudeur. La
synthèse de ses analyses montre que :
· 55 % de fraudes sont externes à l'entreprise
contre 30% internes et 15% sont mixtes.
· les fraudeurs ont généralement atteint
une position de confiance. Ils n'ont aucun antécédent judiciaire
lié à la fraude (83%), parfois rendant des services religieux.
Dans le cas où ils ont un antécédent judiciaire (5,2%), le
bulletin numéro 3 du casier judiciaire est demandé dans les
entreprises. Celui-ci présente des inconvénients de ne pas faire
apparaitre certaines condamnations mentionnées dans le bulletin
numéro 1 et 2 du casier judiciaire (condamnation avec sursis).
· sur le plan personnel, c'est une personne
respectée, qui mène une vie normale. Il est marié et a des
enfants dans 38% des cas.
· la proportion des fraudeurs augmente au fur et à
mesure que l'on monte dans l'organigramme de l'entreprise. Lorsque la fraude
est commise par un employé, il peut s'agir d'un homme (59%) ou une femme
(41%). Mais lorsqu'il s'agit des cadres ou des propriétaires, 80% de
fraudeurs sont les hommes soit 4 fraudeurs hommes pour 1 femme. Ceci s'explique
par le fait que les hommes occupent plus de poste à
responsabilité que les femmes dans le monde ;
· l'âge et le niveau d'étude influencent
toujours le montant de pertes. En effet, les fraudeurs avec un diplôme
universitaire ont provoqué une perte médiane de 200.000$. Pour
ceux ayant un diplôme de troisième cycle, la perte médiane
passe à 300,000$. Ainsi, les cadres et les dirigeants d'entreprise
possèdent généralement un diplôme de
troisième cycle et donc le montant des pertes n'en est que plus
élevé ;
· le fraudeur agit généralement seul. Le
montant de pertes est plus lourd s'il complote ;
· L'âge du fraudeur a diminué.
Dorénavant, il est âgé de 31 à 45 ans contre 36
à 55 ans en 2015 à cause de la cybercriminalité
perpétrée par des jeunes hommes.Toutefois, les pertes augmentent
généralement avec l'âge du fraudeur ;
· Les pertes moyennes causées par les hommes sont
deux fois plus grandes que celles causées par les femmes ;
· Les fraudeurs travaillent le plus souvent dans le
département des finances, opérations / ventes ou en tant que
PDG ;
· Les pertes causées par les gestionnaires sont
généralement plus que le double de celles causées par les
employés ;
· Les pertes moyennes causées par la haute
direction (les propriétaires et les cadres) sont près de 12 fois
supérieures à celles causées par les
employés ;
· Les employés à plus long terme ont
tendance à commettre de plus grande fraudes ;
· 61% des fraudes sont dues à une faiblesse des
contrôles ;
· dans 97% des cas, la technologie n'est pas le moyen
approprié pour détecter les fraudes. Dans 24% des cas, elle a
accentuée la fraude en permettant par exemple d'accéder à
des informations confidentielles.
· lorsqu'une d'une fraude est commise par un
employé, il s'écoule en moyenne une période de 1 an entre
la commission de l'acte et la détection. Par contre lorsqu'elle est
perpétrée par un cadre ou dirigeant, la durée est en
moyenne de 18 mois soit 1 an et demi.
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