Figure 6 : Structure type d'un partenariat public
privé
Source : Ecole Nationale de
Pont et Chaussé, France.
Nous pouvons définir le partenariat public
privé (PPP) comme un mode de financement intermédiaire entre la
privatisation et l'étatisation. Ici, l'Etat fait appel à un
prestataire privé pour investir dans une infrastructure apportant des
services publics. Nous distinguons le PPP marchand et le PPP sociale. Les IT
font parties du PPP marchand.
Dans ce mode de financement, il y a une notion de partage de
risques, de ressources, et de bénéfices entre les
différents parties prenantes qui sont l'Etat et le secteur privé.
Aussi, PPP présente plusieurs avantages en matière
d'infrastructures de transport. En effet, au regard des contraintes
budgétaires auxquels les Etats font face, le PPP favorise
l'allègement de ces contraintes budgétaires publiques par
l'association du secteur privé dans la participation au risque
financiers. Dans la plupart des cas, la rétribution des partenaires
privés est conditionnée par une obligation de résultat
positif mentionnée dans le cahier des charges. L'Etat peut ainsi voire
son niveau d'endettement diminué.
Dans le même ordre d'idées, nous pouvons dire
sans le risque de nous tromper que le PPP a un autre avantage en ce qui
concerne la durée des actifs. En effet, les grandes infrastructures sont
souvent mises en place pour une durée allant de 25 à 30 ans.
Tandis que le PPP contient la construction, la maintenance et l'exploitation du
projet. Dans ces conditions, le PPP assure quand même l'entretien et la
maintenance des IT pendant une longue période. Il est noté que la
qualité du projet pendant la période de transfert10
est un élément important. La partie privée est passible de
certaines pénalités si l'infrastructure n'est pas bien
entretenue.
Aussi, nous pouvons énumérer comme avantage du
PPP le partage des risques. Dans la majorité des contrats, la partie
privée a pour sa charge une portion importante de risques. Ceci
là conduit à être efficace et efficiente dans le traitement
et les délais de livraison du projet. Cet avantage en ce qui concerne la
célérité dans la livraison des projets est très
bénéfique pour les pays de l'Afrique qui regorgent
déjà un retard considérable en termes
d'infrastructures.
Cependant, il faut noter que pour avoir un meilleur
résultat, le processus de mise en oeuvre d'un PPP doit reposer sur la
transparence, l'équité, et l'efficacité. Travailler avec
des fondements clairs dans le processus de sélection des partenaires et
de la maitrise d'ouvrage est un impératif. Ainsi, il faut émettre
un appel d'offre, solliciter une équipe neutre qui définit des
indicateurs clés avant de sélectionner le partenaire jugé
efficace et acceptable par toute les parties prenantes.
Malgré toutes ces dispositions, de nombreux
échecs sont dénombrés dans le déroulement du PPP.
Nous pouvons citer entre autres :
> Un manque de panel d'expert du côté de
l'Etat pour analyser effectivement les intérêts et les enjeux de
ces PPP. Car les partenaires ne sont pas des philanthropes et peuvent user des
stratégies pas très claires pour biaiser les contrats, entrainant
ainsi la perte de l'Etat.
> La mauvaise répartition des risques, des
ressources et des bénéfices.
> La mauvaise tarification des coûts de
réalisation des projets. En effet, le partenaire ne tarifie pas toujours
avec de bonne marge la valeur financière du projet .Et la plus part des
contrats PPP prévoit en cas de sous tarification le support du surplus
par le contribuable.
> Le risque d'abandon du projet à cause du manque
de ressources auquel le partenaire peut lui-même faire face quand il
s'agit du projet de haute envergure.
> Les situations politiques. En effet les grands projets
émanent souvent d'une volonté politique. Tandis que ces projets
ont de longues durées de réalisation dans le temps, les mandats
politiques quant à eux sont de durées courtes. Une alternance
politique peut avoir un frein sur l'évolution d'un projet
d'infrastructures.
> Aussi, nous n'oublions pas de décrier le manque
de transfert des technologies. Il serait plus nécessaire pour les pays
de l'Afrique et surtout ceux de l'Afrique Sub Saharienne de maitriser les
technologies des infrastructures partant de la mise en oeuvre du projet, des
procédures d'enquêtes, de la construction, de la mise en service
de la maintenance et même du renouvellement. Le PPP doit donc mettre cet
aspect en relief pour éviter de
Rédigé par Diane Rux
TESSA
toujours faire recours aux experts de la partie privée
pour des besoins d'assistance technique en cas de problème.
Cependant, le PPP n'est pas une solution miracle. Il ne peut
pas tout financer. Les IT sont financées par le trafic et par les
usagers. Les autoroutes sont financées par les péages, Le
transport aérien par les droits de trafic, le port par la circulation
des conteneurs et le train par les passagers.
Après avoir abordé en quelques sortes les
différents modes de financement des IT en Afrique, il nous revient
maintenant de parler de quelques investisseurs qui ont une emprunte de marque
dans le secteur des infrastructures de transport en Afrique. Pour y arriver,
nous commencerons par la Banque Africaine de Développement, la Banque
Mondiale, avant d'aborder le cas de la chine en plein essor en Afrique
Sub-Saharienne.