2.1.1. Le Financement des Infrastructures par l'Etat
En Afrique, les marchés publics et les concessions ont
été pendant longtemps les deux principaux modes de financement
des IT. Cependant l'Etat à un moment donné a montré de
sérieuses limites dans sa capacité à faire face au
déficit d'IT. Ces limites ont été occasionnées par
le manque de moyen financier, un ensemble de crise et le manque de politique
véritable et commune la gestion des infrastructures. L'Etat dans sa
mission d'assurer le bien-être des populations finance à perte
pour assurer la continuité du service des transports. Mais il ne
parvient pas à redresser les entreprises publiques de transport. Cette
stratégie suscite de nombreuses critiques de la part des contribuables
qui pensent que les routes et autres infrastructures « ne se mangent
pas » et que ces fonds, qui constituent par ailleurs une pression
financière sur les Etats vu le manque d'accès aux ressources de
bases comme l'eau et la santé, peuvent être utilisés pour
d'autres problèmes.
Ainsi, l'Etat utilise donc en dehors de ses fonds propres,
les versements divers de transport, péages, les subventions multiformes,
et les taxes additionnelles sur le carburant comme moyen de financement en
cette période où il a contrôle. En dehors du fait que
l'Etat n'ait pas assez de moyen pour financer ses entreprises, il faut noter
que la responsabilité des dirigeants dans la mauvaise gestion peut
être encourue. Nous pensons qu'au regard de la nature égoïste
de l'Homme, le dirigeant d'une entreprise publique ne peut pas la gérer
au même titre que s'il s'agissait de sa propriété
privé. Au Cameroun, par exemple on assiste à la faillite de la
Société de Transport Urbain du Cameroun SOTUC en 1990 pour ce qui
est du transport urbain et à l'abandon de l'entretien des routes et des
chemins de fer. La volonté de la majorité des Etats africains
à prendre le relais après les indépendances a donc
été un échec et une source d'endettement. Endettement tout
simplement parce que la SOTUC aurait « englouti au moins quinze fois
son capital, avec une perte de 47 milliards Fcfa, et une dette
évaluée à plus de 60
milliards Fcfa ».
https://dailyretrocmr.wordpress.com/2015/02/22/22-fevrier-1995- liquidation-de-la-societe-des-transports-urbains-du-cameroun-sotuc/
Pour relever les défis de financement et palier aux
échecs de l'Etat providence, il s'est mis en place dans les
années 1990 le financement par concession.
2.1.2. Les concessions
La concession des services publics est : « un
contrat qui charge un particulier, ou une société,
d'exécuter un ouvrage public ou d'assurer un service public, à
ses frais, avec ou sans subvention, avec ou sans garantie
d'intérêt, et que l'on rémunère en lui confiant
l'exploitation de l'ouvrage public ou l'exécution du service public,
avec le droit de percevoir des redevances sur les usagers de l'ouvrage ou sur
ceux qui bénéficient du service public »
Avec cette nouvelle stratégie d'investissement qui
semble intéressante, la plupart des pays de l'ASS a confié au
secteur privé la gestion et le financement des infrastructures. En ce
moment, le transport ferroviaire et portuaire vibrent au rythme des
concessions. Nous estimons que ces contrats de concessions ont eu un
succès en ce qui concerne les infrastructures portuaires sur le trafic
des pays comme le Benin, la cote d'Ivoire et le Sénégal.
Toutefois, ce succès n'est pas
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Rédigé par Diane Rux
TESSA
Rédigé par Diane Rux
TESSA
partagé en ce qui concerne le chemin de fer. La mise en
concession du chemin de fer n'a pas favorisé la création d'une
valeur suffisante pour réhabiliter et construire les chemins de fer. Vue
donc sous l'angle du Chemin de fer, force est de constater que la concession
n'a pas produit les effets escomptés. Alors que les chemins de fer sont
un enjeu incontournable pour le transport de fret sur des distances de plus de
150 km. Aussi, avec la concession, l'Etat n'avait pas de contrôle
à quelque niveau que ce soit sur les IT. La société civile
dénonçait plutôt un pillage de ressources par le
concessionnaire. C'est dans ce contexte qu'est venue l'idée d'adopter un
autre mode de financement où l'Etat pourra avoir dans une certaine
mesure le contrôle. Ainsi, le partenariat public privé
déjà utilisé dans les pays de l'Europe fait donc son
apparition en Afrique.
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