6.1. Vérification des hypothèses
6.1.1. Vérification
de la première hypothèse : la crise économique de la
fin des années 1980, une dépression aux multiples
conséquences socio-économiques et spatialesdans l'arrondissement
de Dschang
Au terme de cette étude et compte tenu de la
première hypothèse formulée, les conclusions obtenues font
état du rôle de la crise économique sur le
développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement de
Dschang. Débutée au Cameroun en 1987, elle a entrainé de
multiples conséquences sur les plans social, économique et
spatial.
Sur le plan socio-économique, elle a
entraîné une perte des emplois, une baisse drastique du niveau de
vie consécutive à la baisse des prix du principal produit
commercialisé (café arabica), un bouleversement des rôles
dans les ménages et une masculinisation progressive de l'activité
maraîchère en particulier de la culture de la tomate.
Sur le plan spatial, cette dépression a eu pour
conséquence la reconversion efficace et
quasi-généralisée des paysans vers l'activité
maraîchère, en particulier vers la culture de la tomate. De plus,
elle a induit des recompositions socio-spatiales considérables du
paysage socio-économique de l'arrondissement. Face aux multiples
conséquences induites par la crise économique, un souci majeur
s'est posé aux agriculteurs, celui de trouver d'autres sources de revenu
en dehors de la caféiculture. Cette situation a donc favorisé
l'émergence de la culture de la tomate dans l'arrondissement.
6.1.2. Vérification
de la deuxième hypothèse : Plusieurs facteurs
physico-humains au centre de l'émergence de la culture de la tomate dans
l'arrondissement de Dschang
Avec la crise et ses multiples corollaires
socio-économiques et spatiaux, une pléthore de facteurs à
la fois physiques et humains vont contribuer à l'émergence de la
culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang.
Sur le plan physique, nous avons constaté que le milieu
physique de l'arrondissement de Dschang, de part la pluralité et la
variété de ses sols (volcaniques, hydromorphes, argilo-sableux,
etc.), ainsi que la générosité de son climat (frais et
pluvieux), s'est avéré très propice à la culture de
la tomate. Tant on sait que la culture de cette plante n'a été
introduite dans l'arrondissement qu'en 1987, en provenance du
département du Noun. Le milieu agro-écologique a contribué
de façon prépondérante à l'émergence de
cette culture dans la zone.
Sur le plan humain, le dynamisme des jardiniers, couplé
aux migrations (migrations de retour et migrations inter-villages) ainsi
qu'à une pluralité de facteurs externes (explosion
démographique dans les centres urbains, accroissement de la demande
urbaine, développement des marchés transfrontaliers et
augmentation de la demande extérieure) sont autant de facteurs qui,
combinés à la générosité du milieu naturel
de l'arrondissement de Dschang, ont contribué à
l'émergence de la culture de la tomate dans cet espace jadis à
prédominance caféière.
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