Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang( Télécharger le fichier original )par Georges Ghislain Fofack Mujia École normale supérieure de Yaoundé - DIPES II en Géographie 2016 |
1.1. Contexte général de l'étudeLa crise économique de la fin des années 1980 est une réalité mondiale. Elle est la résultante de la diminution successive des cours des produits de rente tels que le cacao, le caféet des divers chocs pétroliers enregistrés sur la scène mondiale entre les décennies 1970-1980 et 1980-1990. Cette crise, selon les échelles, a eu de nombreuses conséquences sur le plan socio-économique et spatial. Sur le continent africain, où l'essentiel du revenu national et donc du PIB, provient de la commercialisation des produits agricoles notamment ceux de rente, cette crise a entrainé de nombreuses répercussions socio-économiques et spatiales. Au Cameroun de façon générale, cette criseaura des conséquences significativesvu que l'économie camerounaise reposait essentiellement sur l'agriculture2(*)et particulièrement celle de rente. Restriction budgétaire ;réduction voire annulation complète des subventions destinées au secteur agricole ; fermeture des différents offices et structures de régulation et de stabilisation des prix des produits agricoles de rente ; baisse drastique du niveau de vie ;bouleversementssocio-économiques et mutations spatialessont autant de conséquences notables de la crise sur le triangle national. La région de l'Ouest, comme toutes les autres régions agricoles du Cameroun, a subi de pleins fouets les affres de la crise économique de la fin des années 1980. Ancien berceau de la caféiculture, cette région dont l'agriculture occupait la majeure partie de la population active fait face durant cette période à une réalité inéluctable : la crise. Celle-ci a conduità de profondes mutations socio-économiques et spatiales dans cette région ainsi qu'à des reconversions agricoles. L'arrondissement de Dschang, qui avant la crise était spécialisé comme toutes les contrées de l'Ouest Cameroun dans la caféiculture, particulièrement du café arabica, a également,et ce de façon irréversible et profonde,subi les conséquences de cette crise.La baisse des cours des produits de rente sur le marché mondial impose une véritable nécessité aux agriculteurs : une reconversion vers le maraîchage ; activité jadis pratiquée uniquement pour l'autoconsommation en combinaison avec le café. On assiste donc progressivement à une reconversion quasi-complète des agriculteurs de l'arrondissement de Dschang vers le maraîchage et particulièrement vers la culture de la tomate. Plusieurs groupements de cet arrondissement vont se ruer vers cette culture au point de transformer cet arrondissement en grand producteur de tomate. Notre sujet de recherche intitulé :« Crise économique et émergence de l'activité maraîchère : cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang» se situe à la confluence de la question de la redynamisation de l'agriculture maraîchère au Cameroun ainsi que celle du développement socio-économique et de l'autosuffisance alimentaire. Ce sont là desdéfis engagéspar l'État du Cameroun à travers la mise sur pied dela nouvelle politique agricole3(*). * 2 De l'ordre de 30% en moyenne des revenus de l'Etat dans les années 1970-1980, selon rapport de la banque mondiale de 2007 * 3Agriculture de seconde générationréaffirmée par le chef de l'Etat en Janvier 2011 lors du Comice agro-pastoral d'Ebolowa.4 |
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