Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang( Télécharger le fichier original )par Georges Ghislain Fofack Mujia École normale supérieure de Yaoundé - DIPES II en Géographie 2016 |
4.2.2. Les facteurs externesPlusieurs facteurs externes justifient l'émergence et le développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang. 4.2.2.1. La crise économique et ses multiples conséquencesComme nous l'avons examiné au chapitre trois, la crise économique de la fin des années 1980 a eu une pléthore de conséquences économiques et socio-spatiales dans l'arrondissement de Dschang : reconversion, chômage, masculinisation du maraîchage, etc. Toutefois, l'une des conséquences notoire de cette crise fut la reconversion vers le maraîchage et en particulier vers la culture de la tomate. La figure 27nous montre qu'un nombre important de jardiniers s'est retrouvé dans la culture de la tomate sous l'effet de la crise. 20,58% des jardiniers enquêtés sont des reconvertis de la crise. Cette activité est d'autant plus importante dans l'arrondissement que le nombre d'exploitants ne cesse d'augmenter. Source : Enquête de terrain, janvier 2013 Figure 27 : Raisons du démarrage de la culture de la tomate 4.2.2.2. L'explosion de la demande dans les centres urbainsEn dehors de la crise économique qui a secoué le Cameroun, l'augmentation de la demande des centres urbains en tomate constitue également un fondement de l'émergence et du développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang. La ville de Douala, où est concentré la majorité des grossistes-exportateurs de tomates, est dans ce sens l'un des centres urbains que l'arrondissement de Dschang approvisionne. A côté de cette grande métropole, il y a les villes de Dschang, Bafoussam et Nkongsamba en direction desquelles des cargaisons de tomates en provenance de l'arrondissement de Dschang se dirigent. Le développement de plus en plus croissant de l'activité de « Bayam-Sellam »20(*), dans la ville de Dschang, est à ce titre une marque de l'explosion démographique. (Annexe5). Le graphique 28 montre en effet la direction des récoltes des jardiniers par groupements. Le constat qui en découle est que les villes de Dschang, Douala et Bafoussam constituent les principaux pôles que l'arrondissement de Dschang alimente en tomates. (Fig. 29) Nkongsamba est un pôle secondaire mais non moins important. Ce graphiquenous permet en outre de constater que la ville de Dschang est en théorie le principal exutoire des récoltes des jardiniers de l'arrondissement. Cependant, dans la pratique, le principal pôle de collecte des productions de tomates de l'arrondissement est la ville de Douala. Car, de nombreux jardiniers affirment ne pas connaitre les circuits de commercialisation de leurs productions, se contentant juste d'acheminer leurs récoltes dans la ville de Dschang où des grossistes disposant de camionnettes, les acheminent vers Douala. Source : Enquête de terrain, janvier 2013 Figure 28 : Destination des récoltes des jardiniers par groupement Figure 29 : Spatialisation proportionnelle de la destination de la tomate en provenance des groupements de l'arrondissement de Dschang Cliché Fofack Mujia, janvier 2013 Photo 3: Cargaison à acheminer en direction de Douala Surla photo 3,on observe une cargaison de récoltes qui est chargée dans une camionnette afin d'être acheminer vers Douala. En arrière-plan, on observe la présence d'un marché où les denrées sont exposées à même le sol. Ce point de vente situé sur la route de la grande gare routière, est l'un des principaux points d'approvisionnement des grossistes auprès des jardiniers. Et c'est justement à cet endroit que bon nombre de jardiniers écoulent leurs productions. C'est pour cela qu'au cours de l'enquête, la ville de Dschang a été citée par les jardiniers comme le principal lieu d'écoulement des récoltes, alors qu'en réalité c'est bien la ville de Douala. La ville de Dschang ne sert que de relais lors de l'acheminement des récoltes. * 20Nom donné au « Acheteuse-revendeuse » au Cameroun. |
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