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Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang

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par Georges Ghislain Fofack Mujia
École normale supérieure de Yaoundé  - DIPES II en Géographie  2016
  

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4.1. Historique

La tomate (Lycopersicon esculentum)est un légume de la famille des Solanaceae. Originaire des Andes d'Amérique du Sud,elle fut domestiquée au Mexique puis, introduite en Europe en 1544. De là, sa culture s'est propagée en Asie du Sud et de l'Est, en Afrique et auMoyen Orient.

Elle fut introduite dans l'arrondissement de Dschang en 1987 par Victor Assoptia, ingénieur agronome. Séduit par les rendements de cette plante à Foumbot, une ville toute proche, il l'expérimente à Litieu19(*) son village natal. À partir de là, cette culture va se répandre dans l'arrondissement sous l'effet de la dépression économique. Jeunes, anciens étudiants, anciens caféiculteurs et femmes vont s'y mettre. D'autant plus que « les gains sont non moins onéreux », comme le témoigne un jardinier. En outre, le rendement monétaire de la tomate parmi les spéculations maraîchères est le plus important. (Koumakoyé A., 2007). La réussite de cette reconversion vers la tomate dans l'arrondissement de Dschang tient ses fondements de la conjonction de facteurs intrinsèques et extrinsèques.

4.2.Les facteurs de l'émergence de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang.

L'émergence et le développement de la culture de la tomate dans cet espace, jadis à prédominance caféière, relèvent de plusieurs facteurs :

v Les facteurs internes

v Les facteurs externes

4.2.1. Les facteurs internes

Les facteurs internes qui expliquent l'émergence et le développement de la culture de la tomate se présentent sous deux principaux aspects :

Ø Les conditions écologiques du milieu

Ø Les facteurs humains

4.2.1.1. Un milieu écologique particulièrement propice

Généreusement doté par la nature, l'arrondissement de Dschang présente un environnement physique favorable à la pratique de la culture de la tomate du point de vue des types de sols et des conditions climatiques qui y sont favorables.

v Sur le plan pédologique

La tomate n'est pas très exigeante. Elle pousse sur la plupart des sols minéraux qui ont une bonne capacité de rétention de l'eau, une bonne aération et qui sont libres de sels. Elle préfère les terres limoneuses profondes et bien drainées. La couche superficielle du terrain doit être perméable. Cependant, son développement sied considérablement sur des sols de textures diverses à l'instar des sols sablo-limoneux et argilo-sableux dépassant la profondeur de 60 cm. Or, au regard de la configuration physique de l'arrondissement de Dschang, on constate que celui-ci présente 4 principaux types de sols :

· Les sols volcaniques qu'on retrouve sur la majeure partie des versants des montagnes.

· les sols ferralitiques dans la zone de haute altitude, qui sont plus ou moins rouges avec une texture limoneuse, argileuse ou sablo argileuse.

· les sols humifères dans les zones de moyenne altitude qui sont présents sous le couvert forestier.

· Les sols hydromorphes qui sont gorgés d'eau et situés dans les bas-fonds inondables.

De plus, il faut noter que la tomate tolère, en ce qui concerne le niveau d'acidité, une variété de sols. Toutefois, elle pousse mieux sur les sols dont le pH (niveau d'acidité) varie entre 5,5 et 6,8. Les sols de l'arrondissement de Dschang, comme ceux du département de la Menoua en général, ont un pH globalement compris entre 4,8 et 6,5. (Annexe 8).Ces derniers se trouvent à cet égard très favorables à la pratique de la tomate du fait de leur diversité et de leur acidité.

On s'aperçoit que sur la base de la typologie des sols, l'arrondissement de Dschang paraît particulièrement propice à la culture de la tomate. D'autant plus qu'il est constitué de sols globalement favorables à la pratique de cette culture. C'est ce qui explique son adoption quasi-généralisée et sa pratique presque générale dans l'arrondissement.

v Sur le plan climatique

Il faut noter que la culture de la tomatedemande un climat relativement frais et sec pour fournir une récolte abondante et de qualité. Néanmoins, la plante s'est adaptée à une grande diversité de conditions climatiques, spécifiquement le climat tropical chaud et humide. La température optimale pour le développement de la plupart des variétés se situe entre 21 et 24°C.

Lorsqu'on observe la courbe d'humidité relative de l'arrondissement de Dschang (Fig. 22), on se rend à l'évidence que cet espace offre un climat particulièrement favorable à la culture de la tomate.

De plus, l'observation du diagramme ombro-thermique de l'arrondissement à la station de Dschang, nous permet également de constater qu'au cours de l'année, la température oscille autour de 20-22°C. Ce qui ne dépasse guère le seuil thermique optimal de développement de la tomate. Ajouté à cela, la pluviométrie, qui y est aussi importante, car elle s'étend sur 9 mois ; ce qui favorise plusieurs cycles de culture tout au long de l'année. (Annexe 7)

Au regard de ce qui précède, il faut dire que l'environnement agro-écologique de l'arrondissement de Dschang, sur le plan climatique et pédologique, apparaît au regard de sa configuration,particulièrement propice à la pratique de la culture de la tomate. Il faut également préciser qu'au lendemain de la crise économique, ce milieu physique favorable a particulièrement influencé et induit l'émergence et le développement de la culture dans cet espace. Toutefois, cette émergence n'a été véritablement possible que par l'intervention de la sphère anthropique.

Source : Tsalefac, 1999

Figure 22: Humidité relative à Dschang en 1998

* 19Village pionnier de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang. C'est un des villages du groupement Foréké-Dschang, situé à 10 Km de la ville de Dschang, sur l'axe routier Dschang-Santchou. La particularité de ce village pionnier de la culture de la tomate est la relative suspension de ses jardins de tomates à plus de 2000 m d'altitude. Dans ce village, les jardins de tomate sont pour la plupart situés sur des versants aux pentes plus ou moins abruptes.

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