Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang( Télécharger le fichier original )par Georges Ghislain Fofack Mujia École normale supérieure de Yaoundé - DIPES II en Géographie 2016 |
3.1.3.2. L'UCCAO : Poumon de développement agricole de la région de l'Ouest avant la criseNée le 17 Octobre 1958, de la fusion des coopératives départementales de producteurs de café arabica, l'Union des Coopératives de Café Arabica de l'Ouest18(*), deviendra après sa création plus qu'une coopérative.Elle sera une structure dont la vocation est le développement agricole, social et régional.(Fongang, 2008). Avec pour vocation le développement agricole et régional, l'UCCAO va intervenir dans tous les domaines de la vie des paysans de l'Ouest. Elle ira de la fourniture des intrants à la collecte des récoltes et la commercialisation, en passant par l'encadrement et la fourniture des crédits sociaux (tôles, ciment, etc.). Avec le changement de sa dénomination en 1975, l'UCCAO, intermédiaire de l'Etat auprès des agriculteurs, va se transformer en une véritable société de promotion du développement agricole à l'Ouest. « En mettant à la disposition des planteurs près de 25% des engrais distribués au Cameroun, la coopérative répondait à un besoin pressant des exploitants, les ristournes étaient également accordées aux planteurs au prorata de la quantité livrée à la coopérative, parallèlement, l'octroi des petits crédits était accordé aux planteurs ». (Janin P., 1995). Tout ceci a permis à la structure d'étendre sa notoriété dans l'ensemble de la région. « Si l'UCCAO a connu un succès qui reste relatif, c'est d'abord que à l'image de l'ouest du Cameroun, elle s'est inscrite dans la logique capitaliste de recherche du profit et que la qualité de la gestion n'a pas « tout » sacrifiée à la recherche de la démocratie coopérative ou de la formation » (Courade G. et al, 1991). La CAPLAME, coopérative membre de l'UCCAO, dont la zone d'influence est le département de la Menoua, servait d'intermédiaire de l'UCCAO dans cette localité et assurait le travail de financement (octroi des crédits de toutes natures), la fourniture des engrais, la collecte et la commercialisation du café. L'UCCAO et ses coopératives départementales partenaires constituaient, avant la crise, les seuls acteurs de toute la chaîne de la production de l'Ouest en général et de l'arrondissement de Dschang en particulier. (Financement, encadrement, collecte, vente, etc.) Le dispositif agricole de l'arrondissement de Dschang avant la crise se présentait comme suit : ÉTAT UCCAO FONADER CAPLAME AGRICULTEURS DE L'ARRONDISSEMENT DE DSCHANG Figure 12: Fonctionnement des principaux acteurs du secteur agricole de l'arrondissement de Dschang avant la crise On s'aperçoit à travers le schéma précédent qu'après l'indépendance et avant la crise, le développement agricole de l'arrondissement de Dschang reposait sur l'intervention centrale de l'État qui, par le biais de l'UCCAO et du FONADER, participait au développement de la localité. Cette intervention sur le plan local était assurée par la CAPLAME. La figure 13 met en évidence l'influence spatiale de la CAPLAME avant la crise. Il en ressort que dans tous les groupements du département de la Menoua, en particulier ceux de l'arrondissement de Dschang, le contrôle de l'activité agricole de cette coopérative rattachée à l'UCCAO, était total. On enregistrait jusqu'à 11 magasins de collecte du café dans l'arrondissement de Dschang. Cette situation justifiait de la prépondérance de la culture du café dans tous les secteurs de l'arrondissement. Car certains groupements disposait jusqu'à 4 magasins de collecte du café à l'instar de Foto. Figure 13 : Influence spatiale de la CAPLAME avant la crise Jusqu'en 1985, le paysage agricole de l'arrondissement va fonctionner suivant la logique de l'intervention des acteurs ci-dessus élucidés. Cette situation va permettre un développement de l'activité agricole, en particulier de la culture de café, ainsi qu'un épanouissement socio-économique des paysans de l'arrondissement. Cependant, à l'aube de l'année 1987, la crise économique va frapper la localité comme l'ensemble des contrées du Cameroun. Cette dépression aura des conséquences incommensurables sur le plan agricole et socio-spatial. * 18A la création de cette structure en 1958, on parlait de l'union des coopératives du café arabica de l'Ouest. Mais en 1975 celle-ci changea de nom et devint l'Union centrale des coopératives agricoles de l'Ouest. Le changement de la dénomination de cette coopérative témoignait du souhait d'étendre l'influence de cette structure au-delà du café arabica et de le transformer en outil de développement agricole et social dans la région de l'Ouest. |
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