3.1.3. L'État et
l'UCCAO : seuls acteurs du contrôle et de l'encadrement de
l'activité agricole dans l'arrondissement
Avant le début de la crise économique, à
l'instar de l'ensemble des contrées de la région de l'Ouest
Cameroun, l'activité agricole fut dominée par un duo Etat-UCCAO.
Ces deux principaux acteurs avaient un contrôle total sur le secteur
agricole.
3.1.3.1. L'État et
ses organismes de financement agricole : moteur de développement
agricole avant la crise
Après l'indépendance, les cultures de rente
notamment le cacao et le café constituaient l'essentiel du revenu
agricole du Cameroun. Alors, le gouvernement camerounais a mis sur pied des
organismes de financement des activités agricoles à l'exemple de
la BCD FONADER. (Manfouo Namekong, 2012). Ces services
(crédits) de financement agricole s'octroyaient par le biais des
coopératives.
Ø La Banque
Camerounaise de Développement(BCD)
Immédiatement après l'indépendance, l'une
des actions du gouvernement fut la création de la banque camerounaise de
développement dont la principale mission était d'assurer la
distribution du crédit en milieu rural dans le but de stimuler le
développement rural. (Foko, 1994).Plus tard, la BCD
sera remplacée par les sociétés mutuelles de
développement rural(SOMUDER) qui étaient des structures beaucoup
plus rapprochées des populations rurales et dont les actions devaient
mieux satisfaire leurs besoins. Cependant, en dépit de tous les efforts
du gouvernement, les résultatsà l'instar de ceux de la BCD sont
restés en dessous des prévisions. C'est ce énième
échec qui a poussé le gouvernement camerounais à mettre
sur pied le fond national de développement rural (FONADER)
Ø Le fond national
de développement rural(FONADER)
Les principales missions du FONADER étaient :
· L'administration, le stockage et la distribution des
intrants agricoles subventionnés ;
· la promotion et la distribution du crédit
agricole ;
· le financement et le suivi de certains projets de
développement.
Le FONADER s'est s'installé dans la région de
l'Ouest en 1979 et offrait des crédits individuels aux paysans capables
d'offrir des garanties et des crédits collectifs aux
"GAM"(Groupements d'agriculteurs modernes) et aux
coopératives. Il était considéré comme un
véritable organisme de financement du monde rural ; c'est ainsi qu'il
était qualifiait de « banque des paysans
» (Kengne Fodouop,2003 ; Mouiche,2005). Cela se
justifiait par l'importance des crédits accordés aux agriculteurs
comme le présente le tableau suivant :
Tableau 6: Crédits accordés par le
FONADER au secteur agricole en 103 FCFA
Exercice agricole
|
Montant alloué par le FONADER en Milliers
(103 FCFA)
|
1973-1974
|
154.141
|
1974-1975
|
641.691
|
1975-1976
|
792.622
|
1976-1977
|
1.349.496
|
1977-1978
|
1.063.118
|
1978-1979
|
1.249.059
|
1979-1980
|
1.173.193
|
1980-1981
|
1.387.322
|
1981-1982
|
993.473
|
1982-1983
|
998.766
|
1983-1984
|
1.069.028
|
1984-1985
|
1.930.233
|
1985-1986
|
3.040.598
|
1986-1987
|
2.819.979
|
1987-1988
|
7.092
|
Source : Stratégies de développement
agricole 1980-1990
Les activités menées par le FONADER dans l'ouest
au cours de l'exercice 1985/1986 ont consisté en la distribution des
crédits dont les chiffres paraissent tout aussi faramineux :
crédits individuels : 463 244 785 FCFA contre 322 932 464 FCFA en
1984/1985, soit une augmentation de 43,45% ; crédits aux
coopératives : 203 000 000 FCFA. (Manfouao Namekong,
2012). Cependant, le financement agricole venant du FONADER a connu
une cessation en 1987, année de l'arrêt des activités de
cette structure.
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