3.1.Le paysage socio-économique de
l'arrondissement de Dschang avant la criseéconomique
Avant la crise économique de la fin des années
1980, l'arrondissement de Dschang, à l'instar de la majorité des
contrées de la région de l'Ouest, dépendait en grande
partiede l'agriculture. Cette activité qui occupait 64%
de la population, permettait au paysan bamiléké d'assurer la
scolarité des enfants, de contribuer à l'entretien de sa famille
et d'investir dans d'autres domaines sociaux. (Kamga, 2001)
3.1.1. L'arrondissement de
Dschang : une vie rythmée par l'économie
caféière
Dans tout l'Ouest-Cameroun, particulièrement dans
l'arrondissement de Dschang, le paysage socio-économique était
dominé par la culture du café.Cette activité y avait
été introduite par l'administration coloniale au cours des
années 1920(Mbapndah Ndobegang, 1985), plus
précisément en 1924. Les premiers plants de café
provenaient de la station agricole de Dschang, créée en 1923, ou
de Foumban (Manfouo Namekong, 2012).
Après des débuts modestes au cours deses 20
premières années de pratique, la culture du café dans
l'arrondissement de Dschang a connu une expansion impressionnante au lendemain
de la seconde guerre mondiale avec le concours de la libéralisation de
cette activité par l'administration coloniale. (Mbapndah
Ndobegang, 1985)
Dès lors, après cette libéralisation de
la caféiculture qui était restreinte à une élite
locale dite de « grands producteurs », elle va
connaître un grand succès auprès des paysans de
l'arrondissement qui l'ont rapidement adoptée. Cette culture va donc
rythmer l'économie rurale de Dschang, se présentant comme
l'unique sinon la principale source de revenus (« arbre
à argent ») des paysans de Dschang.
(Kounchou, 2008). Car des associations culturales (produits
vivriers) y étaient également pratiquées dans le but de
pourvoir à l'importante main d'oeuvre familiale qui épaulait les
chefs de famille dans les exploitations caféières. L'importance
de l'économie caféière dans cette localité se
justifiait par la prépondérance des pratiquants, la signification
de ses apports financiers et surtout le développement
général du cadre de vie ostensible dans l'achat des biens
sociaux, la dot et l'édification des logements de plus en plus
confortable.
3.1.2. L'activité
vivrière et maraichère : des activités marginales et
essentiellement féminines
Avant la crise de la fin des années 1980, la production
vivrière de l'arrondissement de Dschang, était fortement
développée. On y trouvait des associations culturales qui
assuraient une couverture continuelle et permanente du sol. Cette production
vivrièreétait principalement destinée à la
consommation familiale. La majorité des terres était
réservée à la culture du café arabica.
L'activité vivrière dans l'ensemble des villages de
l'arrondissement était uniquement l'apanage des femmes ;
contrairement aux hommes qui étaient concentrés dans la
spéculation caféière. (Fongang, 2008).
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