WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le quantitative easing européen réussira t-il à  redonner une certaine crédibilité à  la BCE ?

( Télécharger le fichier original )
par Vincent Farcy
ICN Business School - Programme Grandes Ecoles 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5. CONCLUSION

Comme nous avons pu le voir, nombreuses ont été les critiques faites à l'égard de la BCE concernant sa gestion des crises. Même si elle ne peut pas être considérée comme seule responsable, l'étude de sa politique monétaire conventionnelle et de ses actions non conventionnelles nous prouve qu'elle a sa part de responsabilité dans cet échec. Cela est d'autant plus vrai aujourd'hui que la zone euro peine encore à retrouver son économie d'avant crise. Aussi, nous avions noté que la BCE semblait, au départ, plus avantagée que la Fed sur les instruments à sa disposition et qu'elle pouvait s'appuyer sur les expériences du passé, bien qu'elle ait une structure complexe et un fonctionnement unique.

Globalement, il est reproché à la BCE d'avoir été trop attentiste, de ne pas avoir assez innové, et d'avoir privilégié l'objectif de stabilité des prix, au détriment des autres objectifs. En synthèse, il faut retenir que la BCE a trop tardé avant d'entamer la baisse de ses taux directeurs et que cette baisse s'est faite de manière trop progressive. Le taux zéro aurait dû être atteint plus rapidement, comme le suggéraient les expériences du passé et celles des autres banques centrales. Plus grave, elle a commis l'erreur historique de relever ses taux au début de la crise financière. L'inondation de liquidités vers les banques a permis de débloquer le marché interbancaire mais sans réel effet sur l'économie du fait d'opérations stérilisées qui n'incitaient pas les banques à prêter. A cause de leurs faibles montants, les programmes d'achats d'actifs n'ont pas eu plus d'effets positifs sur l'économie. Il est reproché aussi à la BCE d'avoir mis en doute l'intégrité de la zone euro en refusant de jouer son rôle de prêteur en dernier ressort pour la Grèce, créant ainsi des tensions sur le marché de la dette. Ajouté à cela un manque probant de transparence et de communication, la crédibilité de la BCE de Jean-Claude Trichet s'en était retrouvée fortement entachée.

Le remplacement, en novembre 2011, de Jean-Claude Trichet par Mario Draghi a amené un vent de renouveau à la tête de la BCE. Grace à son interventionnisme et les efforts de communication et de transparence, la BCE de Mario Draghi aura au moins réussi à rassurer les marchés à défaut d'atteindre l'objectif de stabilité des prix, condition nécessaire pour que la BCE retrouve toute sa crédibilité.

Les mesures supplémentaires annoncées en mars 2016, à savoir un abaissement du taux directeur à 0%, une augmentation des rachats mensuels d'actifs de 60 à 80 millions d'euros et un élargissement des achats aux obligations des entreprises, prouvent bien que la BCE est prête à tout pour atteindre cet objectif. Sa tâche pour le futur s'annonce ardue, d'autant plus que depuis la fin de l'année 2015, la Fed a pris le contrepied en commençant à relever ses taux directeurs. Un numéro d'équilibriste attend donc la BCE qui devra aussi éviter de tomber, si ce n'est pas déjà fait, dans une trappe à la liquidité et faire face à de possibles risques d'instabilité financière.

Plus que la question de la crédibilité de la BCE, c'est l'avenir même de la zone euro et de la construction européenne qui semble aujourd'hui au coeur du débat. En effet, la fracture idéologique entre les europhiles et les eurosceptiques n'a jamais semblé aussi grande. Ces derniers profitant des difficultés que rencontrent actuellement l'Europe : des perspectives de croissance faibles, une gestion difficile et délicate de la crise des migrants et des attentats sur le sol européen ont renforcé leur poids face aux premiers. Le Grexit et maintenant le Brexit viennent nous rappeler que la construction européenne est une construction fragile qui ne tient maintenant plus qu'à un fil...

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984