4.2. Malgré des marchés rassurés, les
résultats ne sont toujours pas là
Les effets du QE sont d'autant plus difficiles à
évaluer que le programme n'a débuté que depuis mars 2015.
Or, il est communément admis que le délai de transmission d'une
politique monétaire non-conventionnelle à l'économie
réelle est au minimum de 18 mois, contre 12 mois pour une politique
monétaire conventionnelle. Cependant, nous pouvons déjà
dégager des premiers résultats, juger de l'efficacité des
différents canaux de transmission et souligner les problèmes et
les risques que le QE peut engendrer.
4.2.1. Les
indicateurs ne sont toujours pas aux niveaux attendus
En décembre 2015, on peut dire que le quantitative
easing a échoué sur l'inflation. Nous constatons que la variation
de l'indice général des prix reste nulle ou quasi nulle (+0,2% en
décembre 2015). Il semble que la zone euro a réussi à
éviter de s'enfoncer dans la déflation mais l'inflation reste
à un niveau extrêmement bas. De plus il est difficile de
connaître ce qui peut réellement être attribué au
QE...
Figure 18 : Taux d'inflation en zone euro (en %) - Sources
: BCE
Il est certain que la chute du cours du pétrole comme
des matières premières depuis plusieurs mois pèsent
fortement sur l'inflation. Le baril de pétrole est passé d'un pic
à 115 dollars en juin 2014 à 30 dollars à fin
décembre 2015. La marge d'action de la BCE sur les matières
premières étant nulle, cela pose un problème sur
l'efficacité de ses actions.
Mais la chute du cours des matières premières
n'est pas la seule explication. Si on regarde l'inflation sur laquelle la BCE
peut agir, l'inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie, produits
alimentaires, boissons alcoolisées), celle ci ressort autour de 1% ce
qui est loin de l'objectif annoncé de 2% et pire, elle ne progresse plus
depuis plusieurs mois. Cela traduit la faiblesse de la demande en zone euro.
L'assouplissement quantitatif n'a pas réussi, pour l'instant, à
corriger cette tendance.
Figure 19 : Taux d'inflation par type de produit (en %,
variations annuelles) - Source : nbb
Figure 20 : Taux d'inflation sous-jacente (en %) -
Source : nbb
Un autre point négatif est la croissance du PIB en zone
euro avec une croissance en 2015 à seulement +1,5%(cf. Annexe
11).
Le taux de chômage reste à un niveau encore
très élevé même s'il a de nouveau
légèrement reculé en janvier dans la zone euro, à
10,3%, soit son plus bas niveau depuis plus de quatre ans et demi. Mais de
fortes disparités persistent : entre l'Allemagne qui affiche le
taux de chômage le plus faible (4,3%) et la Grèce le taux le plus
élevé (24,6%).
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