9. L'expérience d'une
Présence
Dans le yoga suit l'expérience d'une
Présence. Et pour bien montrer que ce Vide n'est pas vide, creux et
négatif, il vaut mieux traduire shunyata par Vacuité. C'est un
vide plein d'une Présence qui vibre, qui est amour et qui nous instruit.
C'est même l'expérience de l'Etre, mais infini et absolu, pas d'un
être.
10. On rencontre alors le
Sat-Chit-Ananda.
L'expérience de l'Être est troublante, car
cet Être n'est pas une personne. Si l'on continue en se
dépouillant de son Ego, on apprend vite que ``Çà n'a pas
de nom'' et qu'il est interdit de lui donner un nom, car sinon on le
personnalise. On fait alors l'expérience du Transpersonnel. L'Absolu est
absolument sans limite, même pas celle du Dieu d'une civilisation, ou
archétype culturel. Nous retrouvons le même type
d'expérience dans ces confidences de RamanaMaharshi : ``La pensée
``je suis Brahman'' doit disparaître. C'est véritablement comme
plonger son regard dans le vide. Aucune pensée n'est compatible avec la
Réalisation. La Réalité est ce qui transcende tout
concept, Dieu y compris''.
Et l'on n'en finit pas de décrire les
différentes facettes de cette expérience. D'autres parlent d'un
Éveil, le second éveil à partir de la conscience vigile
pour retrouver sa vraie nature. Cet éclair soudain peut se faire sous la
forme d'une Illumination, l'entrée dans une Lumière vivante
autant que vivifiante dont émane l'Amour. La Libération (Moksha)
est atteinte par la sortie de la triple illusion (maya) de la parole, du monde
et de l'ego.
Et ceci se réalise dans un état de joie
indescriptible, la Joie suprême, la Béatitude (ananda) :
être restauré dans son état originel, l'orgasme qui ne
cesse pas, l'état normal que l'on n'aurait jamais dû oublier.
Aucun mot ne convient pour exprimer une telle réalité, même
pas le bonheur absolu ou la Joie parfaite. Voilà finalement l'apport
essentiel de la méditation: retrouver l'énergie créatrice
présente au fond de chacun ``avec une Joie et des Délices tels
que nul ne peut en témoigner en termes suffisants'' comme le
reconnaissait déjà Maître Eckhart en 1320.
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