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CONCLUSIONS
Comme dans la pratique de la méditation, cet exercice
permet de matérialiser et de toucher du doigt, ou bien des doigts, le
résultat d'une pratique méditative.
7. LES ÉTAPES DE LA
MÉDITATION : PAR MARC ALAIN DESCAMPS
L'on dit toujours que tous les méditants de toutes les
voies et les religions atteignent le même but. Je n'en suis pas si
sûr. Les étapes ne sont donc pas exactement les mêmes dans
toutes les voies et chez tous les méditants, mais en gros elles suivent
souvent ce cycle.
1. La première
étape est celle du trou noir.
Dès que l'on commence à méditer les yeux
fermés, on n'y voit plus rien, c'est le combat de noirs dans un tunnel
obscur. On a défini la méditation comme :
« entrée d'un aveugle dans une cave obscure pour y attraper un
chat noir, qui n'existe pas » (et le plus fort est que certains y
arrivent).
2. La découverte du
bavardage mental.
Peu à peu on finit par se rendre compte du
fonctionnement du singe fou, de la machine à fabriquer les idées,
qui occupe le courant de conscience par son bavardage mental incessant.
Pourquoi ? Pour ne pas entendre ce qu'il y a au dessous dans l'inconscient.
3. La couche des
problèmes psychologiques.
Justement lorsque cette couche des idées cède
à cause du ponçage du silence de la méditation, ce qu'il y
a au fond remonte. Si les problèmes psychologiques, les fantasmes et les
images subconscientes ne sont pas graves, cela s'arrange tout seul ; il suffit
de ne pas avoir peur et de les regarder glisser comme des nuages dans un ciel
d'orage. Ou bien la concentration régulière sur la flamme d'une
bougie est très efficace, à l'expiration on dépose tous
ses problèmes et ses souffrances dans la flamme de la bougie qui les
brûlera et en inspirant l'on s'emplit à l'opposé de sa
pureté et de sa Lumière.
4. Les trois premiers
vides
Ce sont le vide du corps, du monde et du temps.
Le corps fait obstacle au début car il fait mal.
Il faut donc s'entraîner patiemment à l'assise silencieuse pendant
des années jusqu'à ce qu'il ne se fasse plus du tout sentir
pendant la méditation. Alors l'esprit est libéré de son
dialogue sensoriel constant avec son corps.
L'obstacle du monde est dans son absorption de
notre attention. Nous vivions hors de nous-mêmes. Par l'immobilité
il n'y a plus de sensations de contact, de la vue, du goût, d'odeurs ; il
ne reste plus que les bruits. Mais les débutants passent leur temps
à écouter les sons et les bruits pour ne pas couper le contact,
un jour on ne s'y intéresse plus et on ne les entend plus.
Il ne reste plus que l'obstacle du temps, le plus
redoutable. Au début, le temps s'étire sans fin et la
méditation est si longue qu'elle semble ne jamais devoir finir. On tient
simplement par un effort de volonté, mais on ne médite pas car
l'on s'ennuie. Et un jour on découvre que cette méditation, qui
n'en finissait plus, est déjà terminée. Nous avons
oublié de compter le temps. Nous ne nous ennuyons plus et les
méditations paraissent toujours trop courtes, voilà le
critère. Nous avons découvert qu'il n'y a qu'à être
là, tout simplement, sans rien désirer et que c'est passionnant
de vivre.
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