La méditation de la pleine conscience : outil pédagogique et soutien aux apprentissage ?( Télécharger le fichier original )par Ronan LE JONCOUR Université De Provence UFR de Psychologie - Master Recherche 2 2011 |
b) Deux remarques à l'appui du modèle constructiviste :Sur une base purement neurobiologique, si nous opérons un décompte du nombre des neurones sensoriels et sensitifs, par rapport à celui des neurones corticaux, nous trouvons un rapport global de 1 pour 100 000. Ce qui signifie que le cerveau humain s'auto-consulte environ 100 000 fois plus qu'il ne consulte les perturbations qui lui proviennent de l'extérieur. ?En outre, nos neurones sensoriels et sensitifs, visuels, auditifs, olfactifs, tactiles... ne savent tous faire qu'une seule chose : 80 millivolts. C'est avec des vagues de n fois 80 millivolts que nous construisons nos univers perceptifs.?Francisco VARELA9(*) nous en offre une illustration avec le rapport oeil-cerveau : « L'activité, à l'intérieur du cerveau (...) ressemble à un système autonome. Concrètement, par exemple, la rétine n'envoie pas une information au noyau thalamique, le premier point de connexion de la rétine, comme le ferait un fil de commande. Chaque neurone, à l'intérieur du noyau thalamique, est en réalité connecté à 80 % avec d'autres neurones situés à l'intérieur du cerveau; seules 20 % des connexions arrivent à la rétine. Ce fonctionnement ne peut être comparé avec une image qui entrerait, puis serait traitée par paliers successifs. Le fonctionnement du cerveau ressemble beaucoup plus à une conversation très animée au cours de laquelle arrive soudain une autre personne, qui émet des opinions. C'est un phénomène qu'un neurobiologiste a nommé « cocktail party effect ». Le cerveau fonctionne en permanence ; il reçoit des informations sous la forme d'une interaction, d'un couplage sensoriel. Ce couplage n'est pas du tout reçu comme une commande, qui va être traitée par paliers successifs, mais plutôt sur le mode de la modulation d'une activité intrinsèque. Cette activité intrinsèque explique -et ce point est essentiel- pourquoi chacun d'entre nous voit des choses différentes selon les circonstances. » * 9Francisco VARELA, 1997, Connaissances et représentations, ?Institut du management d'EDF-GDF. |
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