1.2 La profession de pédicure-podologue: milieu
et acteurs
Dans le code de la santé publique, la profession de
pédicure-podologue est classée parmi les professions
d'auxiliaires médicaux. Les textes qui la régissent aujourd'hui,
fruits d'une longue histoire, permettent de classer le
pédicure-podologue dans la catégorie des praticiens
médicaux à compétence définie.
1.2.1 Historique du contexte professionnel
L'origine de la profession remonte à
l'Antiquité. Dans les sociétés assyriennes, babyloniennes,
égyptiennes, grecques et romaines, le pied est souvent
évoqué d'un point de vue symbolique (souvenons-nous de
Hermès, dieu aux pieds ailés et messager de Zeus, ou d'Achille,
guerrier réputé invulnérable, vaincu par une flèche
au talon). Mais ces sociétés lui portent aussi une grande
attention d'un point de vue médical. Hippocrate, père de la
médecine, traite longuement des maladies des pieds. Dans la Grèce
et la Rome antiques, le pédicure n'a pas de statut vraiment reconnu mais
joue un rôle important : il soigne les pieds des hommes libres et
puissants et vend les onguents. Au Moyen Âge, les médecins ne
s'intéressent pas aux maux de pieds et laissent ces soins aux «
barbiers », qui, rapidement, deviennent « barbiers-chirurgiens »
puisque, à la fois, ils pansent les plaies, arrachent des dents,
extirpent des cors, pratiquent des opérations voire des accouchements.
C'est en 1371 que le roi Charles V décide de protéger la
corporation des barbiers-chirurgiens. En 1425, un arrêt du Parlement
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Paris fixe les premières limites en interdisant aux
barbiers de pratiquer les opérations. Historiquement, les premiers
écrits concernant la profession datent du XVIIIème
siècle. En 1762, Rousselot, « chirurgien-pédicure » de
Louis XV, est l'auteur de deux ouvrages traitant des cors, des verrues et
autres maladies de la peau. Son élève, Nicolas-Laurent Laforest,
chirurgien-pédicure du roi Louis XVI, publie un ouvrage qui fera
référence, «L'art de soigner les pieds». Sa
renommée lui permettra d'être nommé « Chirurgien
Pédicure du Roi et de la famille royale ». Il sera le premier
à créer un cours de podologie dans le milieu médical,
à l'Hôtel des Invalides. En 1872, la première école
formant des professionnels de la pédicurie et de la podologie est
créée, près de la place Vendôme. En 1902, la
podologie devient une spécialité médicale grâce au
médecin Berthet. Le texte fondateur de la profession provient de la loi
du 30 avril 1946 qui institue le diplôme d'État, réglemente
la profession et protège le titre et l'activité.
La loi du 25 mai 1984 autorise le terme de «
pédicure-podologue ». Les compétences des pédicures
sont élargies puisqu'ils peuvent désormais, en plus de soigner le
pied, confectionner des semelles orthopédiques sur mesure. En 1987, un
texte réglementaire fixe la liste des topiques à usage externe
pouvant être prescrits et appliqués par les
pédicures-podologues.
Créés par la loi du 4 février 1995,
supprimés puis rétablis par la loi du 9 août 2004, les
structures et les textes de l'Ordre national des pédicures-podologues
(ONPP) sont mis en place progressivement. La profession dispose d'un code de
déontologie depuis le 26 octobre 2007. Il régit un mode
d'exercice de la profession (déontologie professionnelle) qui assoit les
règles et le respect d'une éthique. C'est un ensemble de droits
et de devoirs qui régissent la profession, la conduite de ceux qui
l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs patients. La constitution de
l'Ordre est une étape importante qui a certainement permis aux
pédicures-podologues de légitimer leur posture de soignants dans
le champ médical.
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