Evaluation coût efficacite du projet de prevention du vih/sida en afrique centralepar Noel Magellan Nino NSONG NTOCK ISTA-CEMAC - Master en Analyse et Evaluation des Projets 2015 |
2.1 Concernant la mise en oeuvre d'études similaires dans les autres pays de la CEMACNous avons mené une évaluation coût efficacité du PPSAC au Cameroun ce qui nous a permis d'apprécier la performance dans la mise en oeuvre du projet pour les phases I et II. Cependant notre étude n'a porté que sur l'un des pays couverts par le projet. Pour dresser un panorama complet de la performance des différentes AMS impliquées dans le projet, il convient de conduire une étude similaire pour les autres pays de la CEMAC couverts par le projet à l'instar de la RCA, du Tchad ou du Congo. Les résultats d'une telle étude permettraient de mettre la relation la performance de l'ACMS avec celle d'autres AMS et par la même occasion de mettre la lumière sur les problèmes d'ordre systémique. 2.2 Sur la consommation des ressources du projetL'analyse des coûts du projet a mis en évidence le fait que certaines catégories de dépenses baissent drastiquement la dernière année de mise en oeuvre du projet ; et ce pour les deux phases. Sous réserve d'une structure similaire à la phase III, cela serait révélateur d'un management axé sur la consommation des ressources ; ce qui justifierait en partie la stagnation des résultats. Si une étude approfondie dans la manière dont les ressources du PPSAC sont consommées parvient à une conclusion allant dans le sens des développements précédents, nous suggérons que des incitations soient mises en place en vue de favoriser la consommation efficace des ressources. Ces incitations pourraient incorporer des primes de performance pour les AMS ayant atteint leurs objectifs tout en réalisant des économies budgétaires. 2.3 Sur la stagnation des ventes des préservatifs masculinsPour chacune des phases I et II du PPSAC au Cameroun, des objectifs concernant le nombre de préservatifs masculins devant être vendus ont été fixés. La cible poursuivie lors de la phase I du projet était de parvenir à un niveau de vente de 90 millions de préservatifs, 78,9 millions de préservatifs seulement ont été vendus (l'objectif ayant été atteint à 88 %). De même, pour la phase II, l'objectif était de parvenir à vendre 175 millions de préservatifs, seulement 79 millions ont été vendus (un niveau de réalisation de 45 %). L'exploitation d'une partie des statistiques de vente de la phase III ne semble pas militer en faveur d'une embellie de la situation. Le « nombre de préservatifs masculins vendus par les AMS » est l'indicateur phare du PPSAC aussi, les résultats observés doivent faire l'objet d'une analyse particulière. Cette analyse est d'autant justifiée que les ressources du projet ont pratiquement doublé pendant la phase II du projet. L'étude qui devra être menée en vue d'expliquer la stagnation des ventes devra chercher à mettre en évidence les déterminants de la demande en préservatifs de ceux de l'offre en préservatifs. On cherchera à travers cette étude à savoir si le « marché »40(*) des préservatifs masculins est saturé ou si ce sont les moyens mis en oeuvre par les AMS qui n'évoluent pas et de ce fait ne permettent pas de capter d'autres clients. * 40 On fait référence ici à l'ensemble des demandeurs potentiels de préservatifs masculins |