b) Une définition des code NAF un peu vague qui peut
induire en erreur
Le fait d'avoir beaucoup de structures associatives ou
collaboratives à la Belle-de-Mai n'est pas simplement lié aux
secteurs d'activités. Il faut également regarder les codes NAF
d'un peu plus prés. Grâce à la base de données de
l'ACOSS et des URSSAF répertoriant l'emploi, la masse salariale et le
nombre d'établissements du secteur privé en France, nous avons pu
déduire une carte à l'échelle de Marseille
représentant le nombre d'établissements à Marseille en
2013. Nous avons sélectionné les établissements à
Marseille puis nous avons gardé seulement les codes NAF liés
au milieu créatif, ce qui nous a permis d'obtenir le nombre
d'établissements créatifs par arrondissement.
Carte 4 : Nombre
d'établissements créatifs dans les arrondissements de la ville de
Marseille en 2013 (selon code NAF)
On remarque par la présente carte que l'on trouve le
plus d'industries culturelles et créatives dans le 1er
arrondissement. Le 3ème arrondissement où se situe la
Belle-de-Mai ainsi que le 13ème arrondissement où se
situe le technopôle de Château-Gombert, qui est le deuxième
pôle de compétitivité à Marseille, ne sont pas les
arrondissements où il y a le plus d'industries créatives. Ce
peut-être lié à la répartition de ces industries.
Dans le 3ème par exemple, à part le Pôle
Belle-de-Mai, les industries culturelles et créatives ne sont que
très peu représentées. Peut-être que dans le
1er arrondissement, bien qu'il n'y ait pas de pôle de
compétitivité à proprement dit, les établissements
peuvent très bien être dispatchés. Mais nous pensons que la
vraie réponse à apporter est celle du choix des secteurs
d'activités. Les secteurs d'activités sont définis par les
entreprises et non pas par l'INSEE comme c'est le cas des codes NAF. Une
entreprise qui, par exemple, crée un logiciel qu'elle installe ensuite
à distance où qu'elle envoie à ces clients, peut choisir
comme secteur d'activité la « vente à
distance » alors qu'elle fait partie du secteur des jeux
vidéo. L'INSEE va ensuite attribuer à cette entreprise un code
NAF qui n'aura rien à voir avec les codes NAF des industries
créatives. Cela revient donc à se demander si les entreprises
sont vraiment bien informées des enjeux du choix du secteur
d'activité au moment de la création d'entreprise.
Aussi, la nomenclature NAF ne prend pas en compte les emplois
créatifs hors filière créative comme par exemple le
marketing dans une industrie du pneumatique, le webmaster dans une
collectivité. Ces emplois créatifs hors filière sont
d'ailleurs considérés comme plus nombreux que
intra-filière. Aussi, les emplois non créatifs au sein de la
filière sont pris en compte. Le comptable d'une entreprise de
publicité est par exemple introduit dans l'effectif de l'entreprise
créative. De plus, les nomenclatures choisies pour les études
économiques ne sont pas forcement les mêmes selon les personnes
qui les réalisent. Il est donc impossible de faire une nomenclature des
industries créatives universelle. Par exemple, aux Etats-Unis, les
chercheurs considèrent qu'un match de foot est un spectacle vivant et
donc que c'est une industrie créative. Cela revient finalement à
se poser la question de la définition même du terme
« créatif ».
Pour comprendre le phénomène, prenons notre
objet d'étude du Pôle de la Belle-de-Mai. Nous avons
calculé, à partir de la base de données SIRENE et des
codes NAF attribués aux entreprises, le nombre d'industries
créatives sur le territoire de la Belle-de-Mai (en sélectionnant
les adresses du Pôle Média, du Pôle Patrimoine et de la
Friche). Nous n'avons malheureusement pas eux accès aux données
emplois par établissements -du moins le fichier n'était pas
complet-. Il aurait sans doute était d'autant plus intéressant de
les étudier pour voir l'impact des projets sur l'économie de
l'emploi créatif.
Comme on peut le constater par le schéma ci-contre,
seuls 20% des établissements de la Belle-de-Mai sont des industries
créatives.
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