Interactions et ancrage territorial des industries créatives: le cas de la Belle-de-Mai à Marseille( Télécharger le fichier original )par hélène sEVERIN Université Aix-Marseille - Master 2 géographie du développement 2015 |
Chapitre 3 : quelles sont les réelles interactions à la Belle-de-Mai ?Dans ce chapitre, il s'agira de comparer le discours des politiques, le discours de la presse ainsi que le discours des acteurs importants du Pôle de la Belle-de-Mai aux faits réels. Ces faits sont basés sur un questionnaire distribué à l'ensemble des salariés du Pôle Belle-de-Mai et dont 247 réponses ont été retournés. Nous avons également eux accès à différentes ressources telles que les bases de données ACOSS, SIREN, ainsi que l'enquête mobilité réalisé en 2014 par l'AGAM à la Belle-de-Mai. Cette comparaison nous permettra notamment de comprendre les distorsions qu'il peut exister entre la réalité, le discours de la presse et les projets politiques. Le discours a parfois tendance à trop relativiser les choses pour les rendre plus attractives pour le territoire. Et cette affirmation n'est pas seulement plausible sur le territoire de la Belle-de-Mai mais bien évidemment à toutes les autres échelles. Nous proposerons d'ailleurs pour le cas de la Belle-de-Mai des réflexions possibles à la création de liens entre les structures des 3 pôles. 1. Différente structure pour différents projetsa) Des acteurs trop hétérogènes ?Comme nous l'avons constaté précédemment, le Pôle de la Belle-de-Mai regroupe des acteurs de différents secteurs : privé, public, associatif. La base de données SIREN de l'INSEE regroupe l'ensemble des établissements à échelle nationale, leur secteur d'activité, leur effectif, leur date de création, etc. Après avoir sélectionné les entreprises de la Belle-de-Mai selon leur adresse, nous avons pu en déduire une nouvelle base de données pour la suite de notre étude. Concernant les secteurs d'activités des établissements de la Belle-de-Mai, on constate par le schéma ci-après que 25 sont des associations, 26 sont des SARL et 15 sont des Sociétés Civiles Immobilières. Pourtant, la Belle-de-Mai regroupe des industries créatives et culturelles autour du multimédia, de l'audiovisuel, du patrimoine, du spectacle vivant. Graphique 3 : répartition des établissements du Pôle Média et de la Friche la Belle-de-Mai selon le type (Source : SIREN)On a donc, d'un coté, des associations déclarées, qui, par définition, ne peuvent pas faire de bénéfice, et des établissements à but lucratif qui, au contraire, font des bénéfices. « L'association est la convention pour laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d'une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. »67(*) Les SCI sont des contrats immobiliers grâce auxquels plusieurs personnes s'associent en mettant en commun des biens immobiliers, dont elles peuvent en tirer des bénéfices et dont elles sont également responsables en cas de perte. La SCI a donc un objet immobilier. Une SARL peut être composée d'un ou plusieurs associés. Lorsqu'il y a un seul associé on parle d'EURL (SARL unipersonnelle, 5 établissements à la Belle-de-Mai en font partie). Ce qui caractérise une SARL c'est la responsabilité limitée des associés ; les associés sont responsables à hauteur de leur apport. Dans une entreprise de type SCI ou SARL, ce sont des personnes morales qui font des bénéfices. Ce sont les personnes physiques qui décident de la personne morale et donc du statut de l'entreprise. On a, d'un coté, des SCI et SARL qui sont des acteurs privées et de l'autre des associations déclarées qui sont des acteurs associatifs. On a donc des personnes dont le but est ni plus ni moins de faire de l'argent, et à l'inverse des acteurs qui défendent une cause commune ou qui ne souhaitent pas faire de l'argent.C'est le cas des artistes qui se portent en associations déclarées, qui veulent produire et diffuser de l'art sans forcement créer de bénéfice. De plus, on remarque que les SCI sont des sociétés avec obligations de bien immobilier, ce sont souvent des promoteurs. Finalement, cela revient à se poserla question des industries créatives à la Belle-de-Mai. Sont-elles vraiment présentes ? Nous pouvons également supposer que le Pôle Belle-de-Mai ne peut être un cluster du fait qu'il soit constitué en partie d'association dont le but n'est pas de produire. Ce ne peut donc être un système productif local. * 67 Selon l'article premier de la loi association du 1er juillet 1901 |
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