INTRODUCTION
Les industries créatives apparaissent, depuis le
prémisse de leur reconnaissance dans les années 1990 au
Royaume-Uni, comme des éléments essentiels de l'économie
culturelle. Depuis, elles sont classées par secteurs et regroupent les
industries de secteurs créatifs et culturels. Les institutions se
rendent de plus en plus compte depuis la création d'une nomenclature
spécifique à ces industries, de leurs enjeux économiques,
sociaux et politiques. De nombreux rapports nationaux et internationaux
très fournis étudient d'ailleurs ces questions et tentent de
donner une approche critique et subjective de cette économie
créative. Notre mémoire portera sur ces industries et plus
particulièrement sur leurs interactions et leur ancrage territorial.
Nous aurons également une approche critique de l'état de l'art de
l'économie créative et nous étudierons un cas
particulier : celui du Pôle de la Belle-de-Mai à
Marseille.
Le Pôle de la Belle-de-Mai est constitué de trois
îlots, un îlot multimédia, un îlot patrimoine et un
dernier consacré au spectacle vivant. Cet ensemble est lui même
constitué d'industries de secteur culturel et créatif. Nous nous
sommes alors demandé s'il existait des interactions entre ces trois
îlots et entre les entreprises qui les constituent ? Nous nous
sommes également posé la question de l'ancrage territorial de cet
ensemble,c'est-à-dire quel est son rapport au territoire de la
Belle-de-Mai. Finalement, nous étudierons l'impact de la présence
d'un tel pôle sur son quartier et plus largement, sur Marseille.
Nous aurons, dans un premier temps, une approche
théorique autour des concepts de Friche culturelle, de cluster et de
proximité. Nous tenterons de voir si la Friche culturelle peut
être un système productif local de type cluster où
certaines proximités permettent les échanges. Nous
développerons ensuite cette théorie autour du cas de la
Belle-de-Mai avec, en seconde partie, les interactions entre les pôles et
en troisième et dernière partie, leur ancrage.
L'objectif de ce mémoire est de montrer ou
démontrer les hypothèses suivantes :
- la culture est une ressource aux vertus
développantestrès à la mode dans le discours des
politiques locales mais qui, finalement, n'est activable qu'avec les
créatifs et leur proximité organisée;
- d'un point de vue économique, les industries
créatives permettraient de créer de l'emploi sur des territoires
qui ont été en déclin, mais ces emplois ne visent pas les
populations qui ont subit ce déclin ;
- d'un point de vue social, l'implantation de ces industries
créatives a permis la création de nouvelles formes de liens entre
un quartier en déprise et le lieu culturel ;
- d'un point de vue urbain, les événements
initiés par ces mêmes industries permettent de
« redorer » l'image parfois néfaste des villes et
dans certains cas-d'une manière plus locale -, des quartiers
défavorisés ;
- l'implantation des industries créatives n'est tout de
même pas toujours la solution miracle aux différents
problèmes que peut subir un territoire ;
- finalement, est-ce que le choix du développement des
territoires créatifs au dépend des autres ne serait-il pas
néfaste au renouvellement social ?
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