I.2.4. Les biofertilisants à base des champignons
mycorhiziens arbusculaires
La mycorhize représente une association symbiotique
entre des champignons telluriques et les racines des plantes. Ces associations
mycorhiziennes concernent plus de 95% des plantes terrestres dont la plupart
sont des plantes agricoles et horticoles (Barea et al., 1980).
Le type de symbiose est connu par sa capacité de
fournir un meilleur accès aux éléments nutritifs du sol
aidant ainsi les plantes à mieux résister aux stress
environnementaux (sécheresse, salinité, attaque par des agents
pathogènes...) de façon naturelle (Smith et Read, 2008).
En effet, les mycorhizes arbusculaires (MA) jouent un
rôle considérable dans l'amélioration de la nutrition du
végétal, notamment en phosphore. Bien que l'avantage principal
apporté par les mycorhizes soit nutritionnel, des effets non
nutritionnels sont également observés. En effet, les MA se
comportent comme des bioprotecteurs en renforçant les défenses
naturelles de la plante contre les bactéries et champignons
phytopathogènes, et en augmentant la tolérance des
végétaux à différents stress abiotiques (Van Vuuren
et al., 2010).
Au-delà de ces effets bénéfiques sur le
développement et la santé des plantes, le réseau
mycélien extra-radiculaire qui se développe dans le sol favorise
la rétention de ses agrégats, en stabilisant ainsi sa structure
et sa qualité. De ce fait, les mycorhizes MA peuvent aussi être
considérées comme des biostabilisants (Jeffries et al., 2003;
Gianinazzi et al., 2010).
Sachant que les ressources en phosphates minéraux se
raréfient, la maîtrise de la fertilisation devient une
priorité dans une stratégie de gestion durable (Van Vuuren et
al.,
2010). Puisque la symbiose mycorhizienne permet une meilleure
nutrition phosphatée, elle peut jouer un rôle important dans la
durabilité de nos systèmes agricoles (Plenchette et al. 2005;
Hijri et al. 2006).
En conclusion, cette première partie renseigne sur le
large spectre d'activité des biofertilisants qui varie en fonction des
micro-organismes les composant. Ceci rend le choix du produit dépendant
des données agronomiques du pays et du lieu où il sera
appliqué. Pour ce faire, une analyse des conditions environnementales
dans les différentes régions de la Tunisie est nécessaire.
En effet, la Tunisie est un pays qui se caractérise par un climat aride
qui cause un déficit d'eau affectant d'une mauvaise manière
l'agronomie tunisienne. En plus,
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les sols tunisiens souffrent d'un appauvrissement en
matière organique. Ce qui rend le stress hydrique et la pauvreté
des sols tunisiens en MO les critères de base pour le choix de
biofertilisants.
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