§2. Le compte rendu financier
Le compte rendu financier a plutôt pour objectif de
contrôler que les moyens estimés au départ sont en
adéquation avec les dépenses réellement effectuées.
Dans les faits, cette analyse n'a une réelle
portée qu'en matière culturelle : reproduire des projets
similaires ou les arrêter. Le service culturel, disposant d'un budget
à l'année, peut très bien faire perdurer un
évènement ou refaire appel à des artistes bien que les
recettes soient inférieures aux dépenses si l'action a un
réel impact sur la population. En d'autres termes, il s'agit plus d'une
analyse coût/avantages qu'une analyse coût/recettes. On ne cherche
pas à faire du bénéfice, on cherche à faire de la
ville une ville culturelle.
Le compte rendu financier fait aussi état de l'analyse
coût/efficacité. Ce que recherche la collectivité, c'est
trouver la meilleure manière de réaliser le projet à
moindre coût. Il s'agit donc de rechercher là où la
réalisation du projet fut coûteuse et comment réduire le
coût la fois prochaine.
On l'aura compris, le compte rendu qualitatif a un poids
significatif dans la balance. Si le compte rendu financier n'est pas
idéal, le compte rendu qualitatif voire quantitatif peut faire du projet
une réussite pour la ville.
§3. Le compte rendu qualitatif
Le but de l'évaluation qualitative et quantitative est
alors d'analyser les effets du projet et de porter un jugement sur celui-ci.
Plusieurs critères sont nécessaires à ce jugement :
- La pertinence du projet : sa mise en oeuvre
était-elle motivée ? Les objectifs du projet correspondent-ils
aux attentes des bénéficiaires et aux besoins de la commune ?
- L'efficacité du projet : les objectifs ont-ils
été réalisés ? Il s'agit ici de la comparer
les objectifs fixés au départ et les résultats atteints.
- L'efficience du projet : l'utilisation des moyens à
disposition a-t-elle été rationnelle ? Les objectifs ont-ils
été atteints à moindre coût (financier / humain /
organisationnel) ?
- L'impact de l'oeuvre : quels sont les effets et changements
significatifs et durables dans la vie et l'environnement des personnes ayant un
lien de causalité direct ou indirect avec l'oeuvre (effets sur le plan
économique, social, politique ou encore écologique). Il faut bien
penser que dans l'espace public, en matière d'oeuvre d'art, la
confrontation avec le public est très hétéroclite. Elle
est souvent brutale : on passe d'un environnement connu à un
environnement nouveau. Il y aura donc de l'engouement comme de
l'indifférence ou du mépris. Le tout est de savoir lequel de ces
états d'esprit est prépondérant.
- La pérennité / viabilité du projet :
les effets du projet perdureront-ils dans le temps ? On cherche à
déterminer si les résultats positifs du projet sont susceptibles
de perdurer une fois que les financements seront arrêtés. De la
viabilité du projet découlera l'opportunité de reproduire
l'action à plus grande échelle. C'est par exemple grâce aux
résultats obtenus avec les deux artistes en résidence à
Oissel que la ville a décidé de reproduire le concept pour
l'année à venir.
D'autres critères peuvent aider à l'analyse
selon les projets, à savoir : la cohérence du projet avec la
politique actuelle de la ville, la valeur ajoutée à la ville, la
proportion d'usagers touchés par rapport à la population
ciblée au départ (compte rendu quantitatif : nombre de
personnes mobilisées et nombre de public touché),
l'utilité (quel bénéfice en tirent les
bénéficiaires ?) ou encore l'organisation (le mode d'organisation
choisi était-il le plus approprié ?).
Tous ces éléments sont groupés dans un
compte rendu qui a pour rôle d'aider les porteurs de projets à
améliorer leurs performances. En apportant les preuves qu'un projet est
efficace et s'est déroulé au mieux en vue des résultats
escomptés, le porteur de projet sera mieux fondé à
proposer un nouveau projet.
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