WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La réduction de la fracture numérique en Afrique centrale: cas du Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par LEO GAËL ATANGA ONDOA
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV- DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DE L'ETUDE

Notre étude couvre un espace géographique bien déterminé et s'étend sur une période précise. S'agissant du cadre spatial, nous nous intéressons à la sous-région Afrique Centrale et particulièrement à l'Afrique Centrale géographique. Pour comprendre ce qu'on entend par sous-région Afrique Centrale, il importe de circonscrire ce concept dans le contexte des Relations Internationales (RI).

Joseph Nye définit la région internationale comme un « nombre limité d'Etats liés entre eux par une relation géographique et un degré d'interdépendance mutuelle15 ». A partir d'une telle définition, il est difficile de localiser l'Afrique Centrale en RI sur une carte géographique car, le continent africain reste une région regroupant un nombre limité d'Etats (54 Etats). Tous ces Etats partagent un même espace géographique et sont dans une certaine mesure interdépendants. Toutefois, plusieurs Organisations Internationales (OI) peuvent émerger à l'intérieur d'une région comme c'est le cas en Afrique avec les huit (08) OI reconnues par l'organisation continentale l'Union Africaine (UA). Parmi ces OI nous citons : la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en Afrique de l'Ouest, l'Union du Maghreb Arabe (UMA) en Afrique du Nord, la South African Developement Community (SADC) en Afrique Australe, l'Inter Governmental Autority for Developement (IGAD) en Afrique de l'Est et la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) en Afrique Centrale. Ces différents regroupements étatiques se dénomment organisations sous-régionales ou organisations subrégionales16 puisqu'ils

15 Sabine Saurugger, citant Joseph Nye in Théories et concepts de l'intégration européenne, Paris, Presses de sciences politique, 2009.

16 Sabine Saurugger, Théories et concepts de l'intégration européenne,...

9

10

émanent des différentes sous-régions existant en Afrique, suite au découpage du continent en cinq zones géographiques chapeautées chacune par une Communauté Economique Régionale (CER) effectué par le Plan d'Action de Lagos (PAL) d'Avril 1980.

Ce travail privilégie l'Afrique Centrale géographique au détriment de l'Afrique Centrale institutionnelle ; l'Afrique Centrale institutionnelle renvoyant à la Communauté Economique et Monétaire de L'Afrique Centrale (CEMAC). Cette organisation sous-régionale regroupe six (06) Etats dont le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine (RCA) et le Tchad. L'Afrique Centrale géographique quant à elle désigne l'ensemble des dix (10) pays africains se regroupant au sein de la CEEAC. Parmi ces derniers, on distingue les 06 Etats membres de la CEMAC et quatre autres nations dont l'Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC) et São Tomée é Príncipe. Notre option pour l'Afrique centrale géographique repose sur une raison simple : cette zone émane du processus endogène17 de la construction communautaire africaine contrairement à la CEMAC qui demeure une production exogène18.

L'Afrique centrale géographique est une zone en quête de son développement économique, politique et social depuis plusieurs décennies. Mais en jetant un coup d'oeil sur les évènements passés et présents de cette partie de l'Afrique, nous constatons que les multiples difficultés auxquelles elle est confrontée ne favorisent pas son émergence et partant, le développement de certaines infrastructures telles les télécommunications. A titre illustratif, nous rappelons les conflits intra étatiques vécu en Angola, au Burundi, en RDC et en RCA sans oublier l'instabilité politique perdurant dans certains de ces pays. Nous relevons également l'extraversion des économies de la majeure partie de ces Etats. Cependant le développement par l'intégration régionale et surtout à travers l'harmonisation des politiques sectorielles se révèle comme une panacée pour sortir l'Afrique Centrale de l'ornière. Aussi l'harmonisation des politiques nationales dans le secteur des télécommunications et des TIC faciliterait l'amélioration de l'accès universel dans les pays d'Afrique Centrale notamment au Cameroun.

17 Le Plan d'Action de Lagos cité plus haut qui découpe l'Afrique en zones géographiques chapeautées chacune par une Communauté Economique sous-Régionale (CER) l'illustre parfaitement. De même, la signature du Traité d'Abuja le 03 Juin 1991 compte s'appuyer sur les CERs du continent pour construire la future Communauté Economique Africaine (CEA ou AEC) d'ici 2028. Voire La CEA et l'Afrique : 50 ans de partenariat, Addis-Abeba, Commission Economique pour l'Afrique, 2008, page 70.

18 En effet, la CEMAC tout comme son corollaire l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) sont considérées par l'Union Africaine (UA) comme des organisations exogènes à la construction communautaire africaine. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'organisation régionale ne les a pas reconnus en 2009 comme des Communautés Economiques Régionales (CERs) africaines. Par conséquent, l'UA leur a demandé de laisser la CEEAC et la CEDEAO jouer pleinement leur rôle.

Des raisons précises expliquent la focalisation de cette entreprise heuristique sur « l'Afrique en miniature19 » : son poids économique (13,2% du PIB de la zone CEEAC derrière l'Angola20), son poids démographique par rapport aux autres pays de la sous-région (excepté la RDC) et la facilité pour nous de collecter sur place la majorité des informations nécessaires à notre étude.

Ce travail se limite à une période définie : de 1995 à 2014. Nous partons de 1995 parce que en cette année, l'expression « digital divide » (traduction anglaise de la notion fracture numérique) s'employa pour la première fois par l'américain Long Scott. Ce dernier mettait « en évidence les risques d'exclusion des plus pauvres et des minorités communautaires des technologies de communication du point de vue de la participation à la vie démocratique21» aux Etats Unis d'Amérique (USA). Le choix de l'année 2014 est une borne chronologique très récente pour évaluer la plupart des stratégies mises en place pour réduire le fossé numérique en Afrique Centrale.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard