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La réduction de la fracture numérique en Afrique centrale: cas du Cameroun

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par LEO GAËL ATANGA ONDOA
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2015
  

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SECTION II : REAJUSTEMENTS AU NIVEAU NATIONAL

Pour que la politique nationale de réduction de la fracture numérique soit plus efficace, il est nécessaire que les pouvoirs publics allègent la fiscalité. Ils doivent également procéder au renforcement du rôle des organismes institutionnels qui oeuvrent pour la cause à

217 Cf. Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 14e édition, 2003, p 497.

218 Cameroun, Gabon, RCA, RDC, Sao-Tomé-Et-Principe et le Tchad.

219 Commission Bancaire d'Afrique Centrale. Cette structure contentieuse spécialisée de la CEMAC détient un véritable pouvoir de censure à l'égard des établissements de crédit exerçant dans les Etats membre de cette communauté.

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l'échelle nationale. Les dirigeants doivent aussi mettre un accent particulier sur la formation des citoyens aux TIC. De même, l'accélération du développement des infrastructures et la promotion de l'industrialisation dans le secteur des TIC s'impose.

2.1 Allègement de la fiscalité, renforcement du rôle des organismes institutionnels et
renforcement des capacités des populations dans le domaine des TIC

Il s'agira ici, de mettre en évidence la nécessité de procéder à un allègement du fisc. Nous analyserons également le rôle que devrait davantage jouer les structures publiques et privées dans le processus de démocratisation des technologies numériques au Cameroun. De même, la formation continue des citoyens aux modes d'emplois et de fabrication des TIC suscitera un intérêt particulier.

2.1.1 Allègement de la fiscalité

La fiscalité selon le dictionnaire Larousse renvoie au système de perception des impôts, à l'ensemble des lois qui se rapportent aux impôts220. En d'autres termes, la fiscalité fait référence aux pratiques utilisées par un État ou une collectivité territoriale pour percevoir les impôts et autres prélèvements obligatoires221. Dès lors, la fiscalité joue un rôle déterminant dans l'économie d'une nation. Dans le secteur des télécommunications, l'Etat engrange d'énormes recettes fiscales de par l'achat par les consommateurs des dispositifs tels que les ordinateurs, les téléphones portables, les scanners... et l'usage permanent des services dérivés. Par contre, on note que l'accès aux TIC demeure limité pour le citoyen moyen qui du fait des montants prohibitifs est toujours incapable de se procurer un ordinateur, un téléviseur, un modem internet et en faire usage de façon permanente. Il conviendrait alors d'instituer une loi sur la défiscalisation des intrants informatiques. Ceci permettrait à coup sûr de réduire les coûts de vente du dispositif su-cités et partant, de faciliter l'acquisition et l'usage de ces outils dans les ménages.

Par ailleurs, l'Etat prélève généralement une part importante sur les recettes des opérateurs privés de téléphonie mobile. Un tel état de fait ne les permet pas de réinvestir une partie de leurs bénéficies dans le développement des réseaux. En allégeant leur régime fiscal, les pouvoirs publics encourageraient ces filiales étrangères à étendre leur taux de couverture

220 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fiscalit%C3%A9/33867 site consulté le 05 janvier 2015.

221 http://www.journaldunet.com/business/pratique/dictionnaire-comptable-et-fiscal/17162/fiscalite-definition-traduction.html site consulté le 05 janvier 2015.

réseau dans tout le pays. Dès lors, les populations résidant dans les milieux ruraux accéderont à la téléphonie mobile au même titre que les personnes vivant en zones urbaines. En dehors de l'allègement de la fiscalité, il importe également de renforcer le rôle des organismes institutionnels.

2.1.2 Renforcement du rôle des acteurs

Les organisations publiques et privées sont les principaux acteurs qui oeuvrent pour la réduction de la fracture numérique au Cameroun. Ces derniers devraient désormais jouer un rôle plus important. C'est dans ce sens qu'il importe de renforcer leur action.

· Le CENADI

Créé le 12 août 1988 pour assurer le développement, la promotion et la mise en oeuvre de la politique nationale de l'informatique au sein des administrations publiques et parapubliques, la mission du CENADI se résume aujourd'hui à la gestion du patrimoine de l'Etat222. Cette structure qui jusqu'à présent demeure logée dans l'enceinte du ministère en charge des finances, devrait être délogée de son ministère de tutelle et être érigée en institution autonome223 comme c'est le cas avec l'ART, ENEO, le CNC224 et l'ANTIC. Par ailleurs, étant la structure en charge de l'informatique cette dernière devrait s'assurer de la formation dans ce domaine. De plus, elle devrait donner systématiquement son avis en matière d'acquisition du matériel informatique sur toute l'étendue du territoire national.

· L'ART

La création de l'ART remonte à juillet 1998 suite à la libéralisation du secteur des télécommunications. Sa mission se résume à la régulation, au suivi et au contrôle des opérateurs, des exploitants des réseaux et des fournisseurs de services de communications électroniques. Mais 17 ans après sa mise en place, le rôle de l'agence tarde à se matérialiser de façon concrète. Car, les prix des services dérivés de l'usage des TIC tels que les communications électroniques et l'abonnement à l'outil internet demeurent élevés pour le citoyen moyen. Pour remédier à cette situation, l'ART devrait agir en concertation avec les

222 Voir M.A Zintchem, « Problématique de l'appropriation des Technologies de l'Information et de la Communication au

Cameroun »..., page 265.

223 Ibid.

224 Conseil National de la Communication

associations des consommateurs et en collaboration avec les opérateurs de téléphonie mobile pour instaurer une tarification relativement abordable pour la grande majorité des populations. Ceci donnera la possibilité à chaque citoyen, quelle que soit sa classe sociale de se connecter à la technologie internet et partant, de contribuer à l'économie numérique.

· L'ANTIC

L'ANTIC oeuvre pour la promotion et le développement des TIC sur l'ensemble du territoire. Chaque année, l'agence organise des séminaires de sensibilisation sur l'usage des TIC, mais trop peu de personnes y prennent part à cause du manque d'information. Par ailleurs, la configuration des séminaires poussent parfois une bonne partie des citoyens aux facultés de compréhension réduites à ne pas participer aux ateliers qui sont pourtant ouverts au public. Le cas échéant, ces conférences prennent alors l'allure des débats entre individus aux aptitudes cognitives similaires. Dès lors, l'Agence devrait davantage se rapprocher des usagers notamment les couches vulnérables dans leurs campagnes de sensibilisation et de vulgarisation des TIC.

· La CAMTEL

L'opérateur historique demeure la principale structure chargée de la mise en oeuvre de la politique nationale des télécommunications définie par le MINPOSTEL. Compte tenu du fait que le réseau de téléphonie fixe géré par CAMTEL depuis près de 17 ans évolue lentement sur l'ensemble du territoire, il serait convenable que cet établissement parapublic se dessaisisse de la fourniture des services à valeur ajoutée. Aussi, la mission de l'organisation devrait-elle se résumer au déploiement de la fibre optique dans tout le triangle national et à l'élaboration des cadres règlementaires pour la vente de cette technologie de pointe aux opérateurs privés de téléphonie mobile.

· ENEO Cameroon

ENEO Cameroon gère le développement du réseau électrique national et la fourniture de l'énergie électrique sur l'ensemble du territoire. Seulement, à ce jour, plusieurs localités rurales demeurent non électrifiées. Pour remédier à cette situation, le nouvel établissement parapublique pourrait déployer les énergies renouvelables telles que l'énergie solaire ou l'énergie éolienne dans les campagnes afin de permettre aux populations y

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résidantes d'utiliser les TIC de manière permanente. Il importe aussi de renforcer l'action des organisations privées.

· Les opérateurs privés de téléphonie mobile

Les principales structures privées qui oeuvrent dans le secteur des télécommunications au Cameroun sont entre autres, les trois opérateurs privés de téléphonie mobile, les FAI et certaines ONG. En ce qui concerne les opérateurs de téléphonie, on note que malgré la réalisation de gros chiffres d'affaires225, Orange et MTN ne couvrent pas encore tout le territoire national. Ces entreprises étendent beaucoup plus leur réseau dans les zones à forte activité économique où le pouvoir d'achat des populations est assez significatif. Par conséquent, les localités reculées se retrouvent lésées en infrastructures de télécommunications. Aussi, les sociétés de téléphonie mobile devraient davantage soutenir les pouvoirs publics dans leurs stratégies de démocratisation des TIC, en assurant la couverture minimale dans tous les coins et recoins du triangle national. Ceci facilitera la diffusion et l'usage du téléphone portable dans tout le pays.

· Les ONG

Dans le chapitre précédent, nous avons noté que l'action des ONG dans le cadre de la réduction du fossé numérique n'est pas très perceptible. Ces dernières amplifieraient leur participation au processus à travers la sensibilisation et la formation d'un nombre plus élevé de personnes appartenant aux couches défavorisées à l'usage des dispositifs technologiques. De même, ces acteurs devraient même assurer le rôle d'intermédiaire entre les gouvernants et la population en ce qui concerne l'élaboration des programmes de développement et la prise de certaines décisions importantes dans le domaine visé. Notons également que de par leur proximité avec les couches vulnérables, les membres de la société civile peuvent facilement susciter un grand intérêt auprès des couches défavorisées par rapport à l'usage des TIC et de leurs effets positifs. Car, en dépit des initiatives publiques mises en oeuvre dans ce cadre, ces catégories de personnes se montrent encore réfractaires aux TIC à cause de leur ignorance des modes d'emplois. Une vulgarisation rapide des TIC exige aussi la promotion de la formation des populations à l'usage de ces technologies.

225 Pour le compte de l'année 2012, Orange Cameroun réalisa un chiffre d'affaires d'environ deux cent millions de FCFA.

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2.1.3 Promotion de la formation des citoyens dans le domaine des TIC

Grâce aux stratégies mises en oeuvre par les dirigeants, beaucoup d'élèves et étudiants s'intéressent de plus en plus à l'étude des technologies numériques et plusieurs citoyens connaissent même déjà comment utiliser un ordinateur et l'outil internet. Mais, au vu du manque d'enseignants en TIC, de la faible couverture du réseau électrique, du déficit d'équipements en ordinateurs et en connexion internet dans plusieurs lycées et collèges des zones rurales, il devient très difficile pour les élèves d'acquérir les notions dans cette discipline. L'Etat gagnerait alors à augmenter le nombre de places ouvertes pour la formation des professeurs de cette discipline dans les écoles normales supérieures.

De plus la mise en oeuvre d'un partenariat avec les ONG oeuvrant dans le domaine des TIC permettrait de doter bon nombre d'établissements, en particulier ceux situés dans les campagnes en matériels informatiques. Il conviendrait aussi de multiplier les initiatives similaires à l'opération cent mille femmes horizons 2012 de l'IAI en englobant cette fois-ci tous les groupes vulnérables souvent marginalisées au rang desquels on distingue les orphelins, les jeunes illettrés et les handicapés.

Par ailleurs, l'Etat devra envisager la création d'une école supérieure essentiellement spécialisée dans la formation des ingénieurs informaticiens. Cela favoriserait le développement de l'entreprenariat et surtout l'innovation dans ce secteur. Le cas échéant, le Cameroun ne figurera plus comme une simple nation consommatrice des technologies numériques mais aussi comme un Etat producteur de celles-ci.

Bien que l'allègement de la fiscalité, le renforcement du rôle des organismes institutionnels et la promotion de la formation semblent opportuns, il convient également d'instaurer un partenariat intelligent propice au développement infrastructurel et de promouvoir l'industrialisation dans le domaine concerné.

2.2 Mise en place du partenariat pour le développement infrastructurel et promotion de
l'industrialisation

Il s'agira de mettre en exergue le partenariat pour le développement infrastructurel et l'industrialisation dans le domaine des TIC.

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2.2.1 Le partenariat public-privé socle : du développement infrastructurel

Le déficit infrastructurel relevé dans le chapitre précédent impose la mise en place d'un partenariat favorable à l'essor des équipements de télécommunications et d'énergie électrique.

a- Dans le secteur des télécommunications

Le réseau de télécommunications actuel semble encore faible pour satisfaire les multiples attentes des usagers et plus précisément ceux situés dans les zones reculées. Ce déficit ne favorise nullement l'accélération du processus de résorption de la fracture numérique. Malgré le déploiement de 6500 kilomètres de fibre optique par CAMTEL et le lancement du projet des télécentres communautaires polyvalents par le MINPOSTEL, beaucoup de camerounais résidant en milieux ruraux pâtissent encore du défaut d'infrastructures de télécommunications. Cependant, comme le souligne Emmanuel KOUAKAM dans le trimestriel Le défi numérique226, le développement d'un partenariat intelligent entre le gouvernement, les ONG, les organismes de développement, le secteur privé et les communautés locales permettrait de remédier efficacement à ce problème. L'instauration du partenariat s'impose aussi dans le domaine énergétique.

b- Dans le secteur énergétique

L'usage permanent des TIC requiert l'existence de l'énergie électrique. Mais compte tenu du fait que plusieurs campagnes ne disposent pas d'électricité, le téléviseur, le téléphone portable, l'ordinateur... restent des appareils moins utilisés. Avec le PDSE227, les dirigeants envisagent le triplement de la puissance énergétique et l'extension du réseau électrique. En conséquence, chaque citoyen, quel que soit son lieu de résidence pourra en principe, avoir accès à l'énergie et partant, se servir des dispositifs numériques en permanence. Néanmoins, ce programme ne suffirait point pour fournir toutes les localités particulièrement celles éloignées en électricité. Aussi la constitution d'un partenariat public-privé faciliterait-elle la desserte de ces zones. Toutefois, faudrait-il d'abord libéraliser ce secteur afin d'y établir un environnement concurrentiel. Il convient également de promouvoir l'industrialisation dans le domaine des TIC.

226 Le défi numérique, ANAIS-AC, Yaoundé, N°1, Janvier-Mars 2002.

227 Plan du Développement du Secteur de l'Electricité

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2.2.2 Promotion de l'industrialisation du secteur des télécommunication/TIC

Cette activité passe par l'appui des initiatives locales et l'attrait des investissements directs étrangers.

a- Le soutien des initiatives locales

Grâce à l'intérêt de certains citoyens à l'étude des procédés de fabrication des outils de télécommunications et des TIC, on observe peu à peu de la créativité et de l'innovation dans ce domaine. Le 19 mars 2014, Théophile Abéga Moussa lançait avec l'aide de MGSOFT, la première boutique camerounaise en ligne d'applications mobiles baptisée Mboa-Store et répondant aux besoins locaux. Au cours de la même année, le jeune ingénieur informaticien, diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure Polytechnique (ENSP) Arthur Zang, a mis sur pied le Cardiopad228. Cette création lui a valu la victoire en juin 2014 du concours Rolex awards for enterprises organisé tous les deux ans. Pour mener son projet à terme, le jeune créateur a reçu le soutien financier du chef de l'Etat à hauteur de vingt million de FCFA. Un tel appui est très encourageant, seulement les pouvoirs publics soutiendraient davantage les chercheurs qui s'exercent dans l'innovation technologique en attribuant une somme plus importante au meilleur innovateur229 et surtout, en leur donnant les moyens nécessaires pour accroître les performances de leurs appareils afin de les commercialiser partout dans le monde. L'attrait des investissements extérieurs apparaît aussi comme un facteur d'industrialisation.

b- L'attrait des Investissements Directs Etrangers (IDE)

L'IDE, selon l'OCDE230, fait référence à « un investissement réalisé par une entité résidente d'une économie dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d'une autre économie »231. Les IDE favorisent la production et la création des richesses qui se présentent comme d'importants facteurs de développement économique.

228 Considéré comme la première tablette tactile africaine à usage médical, cet appareil permet aux infirmiers des zones rurales d'envoyer les résultats des examens cardiaques aux cardiologues par le biais d'une connexion de la téléphonie mobile.

229 Il convient de préciser qu'actuellement, la somme attribuée au meilleur innovateur s'évalue à 300.000 FCFA. Pourtant au Gabon, le vainqueur du prix de l'innovation technologique perçoit la coquette somme de cent millions de FCFA.

230 Organisation pour la Coopération et le Développement Economique

231 NGUEGUANG Fabrice, « Climat des affaires et Investissements Directs Etrangers en zone CEMAC », Mémoire de Master en Relations Internationales, IRIC, 2012, p 20.

Malgré la profusion de nombreuses PMI232, le tissu industriel camerounais demeure faible, pis dans le secteur des télécommunications/TIC. Il devient alors difficile pour cette filière de générer un maximum d'emplois afin de réduire le taux de chômage largement à la hausse. De par l'attrait des IDE dans ce domaine, les gouvernants résoudraient en partie ce problème qui affecte lourdement l'économie nationale. La diaspora jouerait alors un très grand rôle pour l'atteinte de cet objectif.

En effet, les citoyens de renommée internationale tels que Jacques Bonjawo, ancien Senior Manager à Microsoft et Alain Anyouzoa Njimoluh, travaillant également dans la même structure peuvent facilement convaincre les hauts responsables de cette entreprise d'implanter une usine de fabrication de matériels informatiques à moindre coût au Cameroun. Ce d'autant plus que la stabilité politique et les législations en la matière semblent très favorables. L'aboutissement d'une telle idée abaisserait inéluctablement les prix de vente de ces dispositifs et partant faciliterait la démocratisation des TIC.

Au vu de tout ce qui précède, on constate que beaucoup reste à faire pour accélérer le processus de réduction de la fracture numérique.

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232 Petites et Moyennes Industries

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault