A. Problématique de la causalité
L'existence de la causalité n'est pas une condition qui
s'impose ici, c'est-à-dire qui s'impose de façon objective pour
qu'il ait responsabilité civile. Certains systèmes de philosophie
juridique n'y croient même pas. La plus part des systèmes
africains et même certaines populations de l'occident n'attachent aucune
importances à la causalité du moins telle qu'elle est
conçue par le droit écrit. Dans ces systèmes
précités en effet, on attribue facilement les dommages au hasard,
à certains fléaux ou à des causes métaphysiques en
tout cas irrationnelles.
Le droit écrit congolais, inspiré du droit
franco-belge est différent. Il exige pour qu'il y ait
responsabilité civile, outre la faute et le dommage, une relation de
cause à effet entre le dommage intervenu et la faute. Le code n'est
d'ailleurs pas explicite à ce sujet. C'est la doctrine et la
jurisprudence qui ont cru décelées. Dans les mots `qui
cause ` et par la `faute duquel», cette
troisième condition de la responsabilité civile à savoir
le lien de causalité. En réalité, c'est l'influence de
l'esprit cartésien. Suivant cet esprit en effet, une chose ne peut
arriver lorsqu'une série d'autres conditions sont
réalisées. C'est la conception de la causalité
expérimentale. C'est-à-dire qu'on peut
vérifier
La critique qu'on peut donc adresser à la doctrine
occidentale qui nous a influencés, c'est d'avoir voulu introduire cette
causalité expérimentale dans les sciences humaines, dans les
comportements humaines où la causalité est forcement subjectif.
Car ce qu'on retient comme cause de dommage, c'est le comportement d'un homme
et Dieu seul sait combien ces comportements peuvent dépendre de divers
éléments pondérables et
impondérables.44
43 François Terré, Philippes Simler,
Yves Lequette, op. cit,. PP.690-692
44 Gilbert PINDI-MBENSA KIFU, cours de Droit civil
Des Obligations, 1èr Partie, 2ème Graduat /
Droit, 2008-2009 pp. 150-151
45 Ibidem, pp. 151-152
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B. Recherche et application de notion de causalité
en droit congolais
La question qui se pose est celle de savoir comment
déterminer lors d'un dommage causé à une personne que
telle ou telle faute d'une personne est la cause du dommage subi. A cette
question la jurisprudence et la doctrine ont dégagé une
réponse. Il faut disent-elles, pour que une faute constitue la cause du
dommage intervenu, qu'elle soit la condition nécessaire directe et
immédiate du dommage, c'est-à-dire qu'elle puisse entraîner
le dommage tel qu'il s'est produit. Il faut en d'autres termes, que la faute
soit telle que sans elle, le dommage ne serait pas.
Cependant, le défendeur peut à son tour
écarter ce rapport de causalité qui allait remonter
jusqu'à lui, en faisant la preuve d'une cause
étrangère qui ne lui est pas imputable. «
C'est-à-dire une cause d'exonération » (ex. force majeur,
faute d'un tiers, faute de la victime).45
« Sur cette section nous avons voulu d'abord comprendre,
quelle est les conditions requise pour que, quelqu'un soi civilement
responsable, que-ce que le dommage ou préjudice quel caractère
que celui-ci doit présenter, quel est ce dommage qui peut faire l'objet
d'une réparation. Et nous allons maintenant comprendre ce qu'on entend
par le dommage moral qui est aussi l'une de dommage réparable, comme
tout autre dommage (voir supra), qui fait l'objet de notre deuxième
section. Car l'homme étant libre, il est appelé à
répondre à de faute qu'il cause à autrui ».
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