Taille des ménages et constitution de l'épargne dans la commune de Karisimbi période en étude : 2010-2012( Télécharger le fichier original )par Wassy TSHIKAMA MUSORONGI Univesité de Goma - Graduat 2012 |
Section 3ème : EPARGNE§1. Définition de l?épargne L'épargne et la consommation est au coeur d'interminables débats économiques. De la manière la plus simple, l'épargne est la part de revenu qui n'a pas été consommé mais ayant été affecté à d'autres utilisations ultérieures, parfois productive. C'est donc le solde ou la différence entre le revenu et la consommation. Epargne = Revenu - Consommation Page | 11 Böhm-Bawerk considère que l'épargne peut être comprise comme la renonciation à une consommation immédiate. On en distingue deux : l'épargne financière (placée ou thésaurisée) et celle non financière (servant à l'acquisition de biens immobiliers ou correspondants aux investissements des entreprises individuelles). §2. Affectation de l'épargne11 L'épargne peut être sujette à quatre différentes utilisations entre autre : ? La thésaurisation On en parle lorsque les agents économiques décident de garder l'argent sans l'idée de le rendre productif. C'est une épargne financière où la monnaie est conservée sous forme de liquidité (monnaie fiduciaire essentiellement). Pour diverses raisons, ce type d'épargne est déconseillé par les économistes ; ? Risque de fuite du circuit économique des liquidités monétaires, ? C'est une épargne butée à des risques de détérioration, de dévaluation monétaire ; ? Ce type d'épargne est inactive, stérile, morte, improductive du fait qu'elle n'apporte rien de surplus à l'activité économique. ? Le placement C'est l'action de placer ou de prêter les fonds dans l'objectif de les faire générer des fonds. On la qualifie d'épargne monétaire s'il s'agit des dépôts à vue ou de comptes rémunérés ou de placements financiers et monétaires. Cette épargne peut être constituée des titres (actions ou obligations). ? Consommation différée Dans ce cas, l'épargne est affectée à l'achat des biens existants déjà pour ne constituer qu'une consommation remise à plus tard. ? L'investissement 11 VAN Lierde (1983), p18-19 Page | 12 Dans ce cas, l'épargne est utilisée dans la production des biens nouveaux de production. C'est l'épargne active par excellence car elle permet la création des biens qui vont créer d'autres. Les Keynésiens définissent l'investissement comme étant l'association nette des épargnes aux équipements en capital de toute nature12. Nous pouvons donc noter que l'investissement peut être public (lorsqu'il s'agit des actions entrepreneuriales de l'Etat) ou privé (si les actions entrepreneuriales sont spécialement menées par des particuliers de doit privé). Synthétiquement, voici comment se présente ces formes d'épargnes13 : Investissements Epargne Epargne Epargne non Placements monétaires Placements financiers Acquisition Thésaurisation L'épargne nationale sera donc la somme de l'épargne de tous les agents ; elle est analysée sous forme d'un taux d'épargne. §3. Le rôle de l'épargne dans la croissance économique14 a. L'épargne est source d'investissement... 12 MELCHIOR (2012), Ressources Pédagogiques pour les professeurs des sciences économiques et socials des lycées, disponible sur htt/Google. 13 Jean LONGATE et Pascal VANHOVE (2001), ibid, p18 14 Keynes, John-Maynard (1936), Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie disponible sur http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Page | 13 La question des craintes d'une insuffisance d'épargne limitant le financement des investissements, ou d'un excès d'épargne limitant les débouchés en raison d'une insuffisance de la consommation, constitue une question déterminante dans l'analyse tant micro que macroéconomique. En effet, l'arbitrage des ménages entre épargne et consommation n'est pas sans conséquence sur le niveau de l'investissement. L'épargne est traditionnellement à l'origine du processus d'accumulation du capital. A ce titre, elle détermine, pour une part, le niveau futur de la croissance économique. L'opposition entre classiques et keynésiens est ici déterminante pour comprendre les enjeux autour de l'épargne. Pour les classiques dans le prolongement de la loi de Jean Baptiste Say, toute offre créée sa propre demande. Il ne peut donc y avoir de crise de surproduction découlant d'une insuffisance de la demande. Par conséquent, si les marchés fonctionnent correctement, ils devraient conduire à un équilibre de l'offre et de la demande de capitaux sur le marché financier, et donc conduire à un équilibre entre épargne et investissement. L'épargne ne peut exister en surabondance pour les classiques, car la thésaurisation est impossible du moment que l'épargne rencontre toujours l'investissement correspondant. b. ... et l'investissement dépend cependant des débouchés Pour Keynes, les classiques confondent l'égalité comptable entre épargne et investissement et la relation de causalité entre les deux grandeurs. L'équilibre épargne-investissement est celui qui est constaté après coup, mais il ne correspond pas forcément à une situation d'égalité entre l'épargne et l'investissement avant leur rencontre. En effet, le niveau général des investissements ne dépend pas uniquement de la quantité d'épargne, mais il est aussi déterminé par les débouchés anticipés pour la production. Les ménages peuvent désirer conserver leur épargne sous forme de liquidité (monnaie), c'est la thésaurisation -avons-nous dits- plutôt que de la transformer en titres, c'est le placement. La monnaie peut être désirée pour elle-même dès lors que les motifs de spéculation (c.à.d. si la monnaie est affectée dans des transactions économiques et commerciales) prennent le pas sur les motifs de précaution et d'achats reportés (notamment si la consommation ou la dépense est remise à plus tard). |
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